Ormgård - Ormblot
Chronique
Ormgård Ormblot
La Suède a peut-être eu un petit coup de mou niveau black à une période, il faut avouer qu’elle est parvenue à remonter le niveau depuis quelques années. Certains groupes sont parvenus à faire respirer le genre (SHINING) ou a repousser ses murs (LIFELOVER, WOODS OF INFINITY). D’autres reviennent avec l’essence des débuts. C’est le cas d’ORMGARD, formation d’un seul homme, Orm, qui n’a aucune idée de ce que le mot « évolution » peut bien vouloir signifier. Comme certains continuent de se palucher sur les vieilles photos de Pamela Anderson, lui persiste d’aimer le black comme on le faisait lorsque la dame était à son maximum. Un black bien noir, avec tout juste parfois une petite noisette de lait, mais vraiment minime.
Il propose là un album qui reprend en fait les quelques compositions qui font son répertoire depuis plus de 10 ans. Car là aussi l’homme semble éviter la nouveauté. Il s’agit en fait de la réédition de la démo sortie en 2011 qui elle-même contenait à peu de choses près les morceaux de la première démo de 2003. L’intérêt ? Enfin une sortie à tirage « important » vu que Forever Plagued Records en sort 1000, et surtout la première fois sur CD. Alors que ceux qui comme moi étaient passés à côté se réjouissent. Voilà un album court mais bon qui parvient à invoquer au beau milieu d’un cimetière perdu dans la brûme toutes sortes de démons nocturnes.
La description peut sembler puérile, elle est pourtant de rigueur tant la petite demie heure de ce Ormblot est possédée. Le black y est cru comme à ses débuts, mais il ne verse pas dans le raw méchant loup. On y découvre des mélodies démoniaques que certains ont rapproché des débuts d’EMPEROR, mais qui personnellement me rappellent plutôt MOONBLOOD. « Hugsad », « Ohelgat Blot » et « Av Svartkonst & Fördärv » sont imparables et vous n’avez pas intérêt à mettre le son trop fort chez vous sinon vous verrez des serpents apparaître par les trous de serrure, des vers envahir le syphon du lavabo, des corps démembrés frapper aux carreaux de la fenêtre.
Par contre, vous ne trouverez pas grand chose à part ces trois morceaux puisque les trois autres sont en fait des passages instrumentaux servant d’introduction, d’intermède et de conclusion. Ce sont eux qui apportent la petite noisette de lait puisqu’ils sont plutôt ambient, avec un piano ou un léger synthé en support. Le dernier, « Elivågor », est en plus bien inquiétant, avec son côté "Tribal Barbare" et ses bribes de paroles.
Cet album est extrèmement court pour le coup, mais il donne tellement envie de retrouver des groupes de ce style, avec ce son modeste, ces ambiances embrumées, ces vocaux venus d’une bête folle. Ça fait du bien !
PS : la note souffre bien entendu de la durée trop courte de l'opus.
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