Il y a quatre ans, en 2018, j’ai chroniqué l’EP
S.h.e.o.L de
HATS BARN et il m’avait surpris. C’est surtout le fait que jusqu’à maintenant je voyais les Français comme un bon gros groupe de bourrins et que sur quelques passages il montrait un nouveau visage. C’était principalement sur le morceau « χήνα του Σατανά », avec de la mélancolie, du clavier et une voix douce parlée. Il était placé en dernière position, et il laissait donc l’auditeur dans le doute. Est-ce que c’était juste une petite folie passagère, ou bien est-ce que cela augurait d’une nouvelle orientation pour la suite des aventures de Psycho et de ses compères ?
Eh bien la réponse a été longue à nous parvenir ! 4 années ont passé pour qu’enfin nous puissions nous délecter de 11 nouvelles compositions. Et la première grosse surprise, c’est le nouveau label.
HATS BARN a toujours eu la bougeotte, et je crois que malgré le fait qu’il ait 6 albums, il a toujours été sur une nouvelle écurie. Il y avait eu l’Américain Humanity’s Plague Production, le Français Those Opposed Records, le Coréen Misanthropic Art Productions… Eh bien
Y.a.HW.e.H paraît quant à lui sur… Osmose Productions ! Ah oui, c’est quand même une certaine promotion de passer sur ce label cador ! C’est l’assurance d’une belle visibilité. Psycho (vocaux), Soggoth (guitares) et Kryos (batterie) peuvent être content de ce déménagement.
Côté visuel, pas beaucoup de risques. Une pochette bien typique qui laisse présager d’un album de black en l’honneur de Satan, sans doute dans une veine traditionnelle. Et pourtant, l’album commence tout de suite en prenant l’auditeur à contrepied. Il s’agit d’une introduction de presque trois minutes qui est particulièrement cinématographique. On ne s’imagine pas que c’est du trve black dévastateur qui nous attend. Il donne plutôt l’impression qu’il ouvre des portes vers du black épique ou même symphonique. Il a un côté angoissant, mais aussi très aventurier. Je verrais très bien cette introduction ouvrir un album de
DIMMU BORGIR. La curiosité est titillée, mais tous les doutes sont balayés en cinq secondes. Les 5 premières secondes de « Baal-Zebub » sont éloquentes. La déferlante est lancée et c’est la chaos qui s’installe en un temps record. Quelle folie ! Le groupe a des couilles énormes, et il les exhibe fièrement, sûr de pouvoir rivaliser avec les groupes les plus poilus et les plus dévastateurs de notre monde.
WATAIN ? Pour bercer les bébés !
MARDUK ? Pour endormir les EHPAD ! La rage est surpuissante sur ce titre, et encore plus sur certains qui vont suivre ! « Y.H.W.H » est inarrêtable dans le genre, « In Nomine Leprosy » détruit sans aucune pitié.
Et l’on se dit donc que les nuances qui étaient apparus sur l’EP il y a quelques années n’étaient que temporaires… Les seules traces de faiblesse qui apparaissent semblent être dans les vocaux, dans ce timbre qui cherche ses propres limites, en hurlant jusqu’à la saturation. Très bonne voix d’ailleurs, qui surprend, qui force le respect, qui amène des douleurs fortes... Et puis arrive la sixième piste, « Total Death Kult », le début des surprises ! Ce morceau montre le nouveau visage que l’on n’attendait plus, apportant des bourrasques glacées au milieu de la chaleur insoutenable. Il se permet aussi de ralentir le rythme à plusieurs reprises et d’ajouter des chœurs masculins. Mais attention, c’est fait dans un esprit toujours sombre ! Des nuances se dévoilent mais elles font plus penser à
DODSFERD qu’à des groupes épiques ou dépressif ou atmosphériques. Et alors que l’on trouvait l’album bon mais que l’on craignait de bientôt se lasser si la suite allait être identique, tout est relancé, et les oreilles frémissent à nouveau. La suite de l’album va poursuivre cet élan et proposer à la fois ce trve black possédé infernal et des mini ajouts torturés. Car quand
HATS BARN vacille et ne peut plus attaquer, ce n’est pas pour glisser de la lumière dans ses compositions, mais pour saigner, pour cracher, pour vomir.
Rien que pour les vocaux, cet album mérite l’attention de tous. Pour son énergie extrêmement contagieuse, il mérite l’attention des gros durs. Pour sa capacité à venir trifouiller dans les tripes, il mérite l’attention de ceux qui aiment se faire mal.
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