Hats Barn - A Necessary Dehumanization
Chronique
Hats Barn A Necessary Dehumanization
J’aime : le black metal, les groupes français qui signent sur des labels étrangers, l’énergie communicative, les ambiances crades sans être dégueulasses, les groupes qui restent underground et confirment que le black sera toujours le black, les formations qui ont comme des envies de Légions Noires et de
DROWNING THE LIGHT, l’honnêteté palpable des musiciens même s’ils ne s’avèrent pas très originaux, les morceaux qui ont la durée idéale pour le style pratiqué (4 minutes en moyenne ici), la langue française, les mélodies qui viennent percer l’obscurité, « Plague of World », « L’ombre de ce monde », « Satanik Necro Perversion », les titres plus mid-tempo qui prouvent que le groupe n’est pas juste un fêlé du cerveau (« Inject the Poison »).
Je n’aime pas : les pochettes signées Tacardi, le son raw quand il brouille trop le son des instruments, les mélodies qui ne viennent percer l’obscurité que trop rarement, les paroles absentes des livrets, les albums qui ont trop de titres (11) et dont au moins trois auraient dû être zappé pour éviter le redondance (« The Little Singers of the Wooden Cross », « The Litany of the Hung»), qu’un groupe passe du français à l’anglais d’un titre à l’autre, les profanateurs de tombe qui ont fait 6 mois de prison et en semble fier ou en tirer une légitimité, les albums sur lesquels je suis incapables de retrouver le nom du groupe en blindtest.
J’aime, je n'aime pas : cela n'a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n'a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire : mon corps n'est pas le même que le vôtre. Ainsi, dans cette écume anarchique des goûts et des dégoûts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu à peu la figure d'une énigme corporelle, appelant complicité ou irritation. Ici commence l'intimidation du corps, qui oblige l'autre à me supporter libéralement, à rester silencieux et courtois devant des jouissances ou des refus qu'il ne partage pas.
(Euronymouche m'agace, je le tue : on tue ce qui vous agace. Si je n'avais pas tué Euronymouche, c'eût été par pur libéralisme: je suis libéral pour ne pas être un assassin.)
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