Vous vous souvenez de cet épisode de « Friends » où Rachel avait cuisiné un Diplomate ? Non ? Elle s'était trompée dans la recette, transformant ce dessert en un assemblage à différents étages : un avec des oignons, un avec de la framboise, un avec de la viande hachée... Toujours pas ? Roooh, ne m'obligez pas à expliquer davantage, déjà que cette introduction est pathétique (les analogies culinaires, plus jamais) !
Bref, référence commune ou pas, il va falloir avoir un estomac aussi accroché que celui de Joey pour apprécier ce nouvel album d'A Very Old Ghost Behind The Farm. Les Toulousains ont voulu frapper fort en sortant un album d'une piste alignant en long et en large ce qu'on pouvait déjà deviner sur
Primary Septagon. Si l'impression d'écouter un Rwake lançant ses riffs le sourire aux lèvres qu'avait laissé le split avec Wheelfall est de nouveau présente,
La Came Crude montre une formation moins crâneuse et plus sérieuse, semblant avoir pris en compte les critiques sur son précédent album regrettant un côté fourre-tout. En effet, les goûts des Français pour le sludge, stoner, doom, black metal voire rock progressif lors de moments évoquant Enslaved (la ressemblance est parfois frappante !) se développent désormais point par point et en enfilade.
Seulement, je ne suis pas sûr que la décision de présenter successivement les différentes facettes composant le son d'AVOGBTF ait été bonne – particulièrement sur un morceau-titre de quarante-cinq minutes. Malgré une volonté de raconter une histoire se basant sur un conte gascon,
La Came Crude ne donne aucune sentation de progression dans la narration, se plaçant non loin de l'album à monter soi-même. Pourtant, prises seules, les différentes parties sont souvent convaincantes : les passages sludge possèdent ce côté consanguin typique, se permettant même un aspect dérangé auquel le mastering de James Plotkin n'est pas étranger ; les envolées progressives sont monumentales et lumineuses ; les voix, toujours appropriées que l'on se situe dans l'un ou l'autre style, continuent d'être l'atout du groupe, tantôt jouissives, tantôt délicieusement frimeuses... Tout cela n'empêche pas l'essai de paraître contraint dans son objectif, sans atmosphère particulière et laissant gavé à ras-bord passées vingt-cinq minutes. Heureusement, quelques retours au point de départ et éclairs salvateurs permettent d'aller plus loin, bien qu'en se forçant trop.
La Came Crude offre finalement en musique ce qu'elle offre également par le texte, la nouvelle contant les périples d'une famille dont la fille est atteinte d'un appétit si immense qu'il devient problématique donnant envie de faire le lien avec les Toulousains, ayant voulu trop manger à tous les râteliers cette fois-ci. Cependant, AVOGBTF conserve cette sincérité et ce capital sympathie que j'ai pour lui depuis la petite claque qu'il m'a mis derrière les deux oreilles avec son split. Peut-être est-ce dû à sa capacité à balancer des riffs qui éteignent toute envie de critiquer – oui, malgré un constat relativement négatif, il y en a quelques-un ici – ou alors ce sentiment qu'il prend énormément de plaisir à baigner dans les différentes eaux fangeuses ou cristallines qu'il nous jette à la figure (et sur papier, Lundi Galilao s'étant visiblement amusé à écrire sa version du conte), toujours est-il que les Français continuent d'avoir mon attention, ceux-ci paraissant souvent proches de la réussite en bonne et due forme. Et puis, se situer constamment à deux pas du succès sans jamais parvenir à l'atteindre, on fait difficilement plus doom, non ?
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