Wormreich - Wormcult Revelations
Chronique
Wormreich Wormcult Revelations (EP)
Hop, question récurrente : « Quelle est la différence entre un album et un EP ? ». Pour certains la réponse est évidente, et moi-même j’aurais aimé vous dire que c’est la durée de la galette. Mais GORGOROTH a fait des albums de moins de 30 minutes... J’aurais aussi voulu vous dire que c’est le nombre de titres, mais NITBERG a fait un album de plus d’une heure en une piste... J’aurais pu esquiver en disant que c’est en fait un mélange des deux, peu de morceaux et une durée courte, mais ce Wormcult Revelation de WORMREICH fait 36 minutes avec 7 pistes, comme de nombreux albums « complets » de black, et pourtant il est présenté comme un EP.
Eh bien dans ce cas-là, c’est en fait une question de contenu. On y trouve seulement trois morceaux réels, c’est à dire avec des vocaux et tout et tout, d’une durée de 7 minutes chacun. Ils sont accompagnés de trois titres instrumentaux qui cumulent une dizaine de minutes et d’une reprise de Malign Paradigm, morceau instrumental qui concluait l’album Si Monumentum Requires, Circumspice de DEATHSPELL OMEGA. Beaucoup auraient donc été déçus de l’appellation « album », surtout s’ils se souvenaient que le premier et unique album, Edictvm DCLXVI (2011), était formé de 8 titres, dont un seul instrumental, pour 58 minutes de jeu.
3 ans ont donc passé et le groupe a su évoluer. Ceux qui avaient fui à cause des claviers mis trop en avant qui avaient tendance à faire baver les parties dévastatrices peuvent revenir faire un essai. Les Américains se sont ici appliqués à réfreiner leurs fortes envies de mélodies et, est-ce dû à l’arrivée du batteur percutant Profana (BLOOD STAINED DUSK, ANCIENT...), ils se sont concentrer sur la noirceur des ambiances. Désormais ils peuvent se classer dans l’orthodoxe. La reprise de DEATHSPELL OMEGA était un indice plutôt énorme. Mais par contre ils ne sont pas trop penchés sur le côté déstructuré de nos semis-Français. Ils en ont bien quelques saveurs, plus ou moins discrètes et plus ou moins furtives (deuxième partie de « Revelation III », lignes principales de « Revelation IX »), mais en fait leur black est bien moins complexe. C’est plutôt aux côtés de IXXI et ONDSKAPT qu’ils se battent maintenant.
Le son est bien percutant et l’atmosphère est lourde comme il se doit. La musique du groupe fait apparaître Satan, mais c’est un Satan en costume, avec un verre de vin à la main. Le sourire en coin, il est à l’aise devant ses grands écrans de contrôle et savoure son œuvre. Il se gausse de l’humanité, fier des malheurs qu’il a pu répandre, et jouit devant des pans de flammes, des scènes de meurtres et de viols... Bon j’extrapole un peu avec cette vision personnelle, ma pochette semble que le groupe voit les démons moins modernes que moi... En tout cas les ambiances sont contrôlées ! Et même si on peut aisément reprocher à WORMREICH de ne rien apporter de neuf, il faut reconnaître qu’ils parviennent à nous prendre au corps.
Les morceaux instrumentaux, qui font la part belle aux synthés, sont quant àeux très atmosphériques. Ils ne servent qu’à éviter des enchainements trop bruts entre les titres et demeurent anecdotiques, tout comme la reprise de DoS. C’était d’ailleurs prévisible puisqu’à la base déjà c’est un titre instrumental qui sert de conclusion. Pour résumer, WORMREICH s’en sort bien sur ses trois titres et saura parler aux amateurs d’orthodoxe sans pitié.
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