Mephorash - 1557 - Rites Of Nullification
Chronique
Mephorash 1557 - Rites Of Nullification
Que dire à propos de Mephorash si ce n'est qu'encore une fois, c'est un groupe totalement inconnu qui nous propose un disque capable de marquer notre mémoire. Pas si étonnant puisqu'on retrouve dans le line-up des têtes connues de la scène orthodoxe du fameux pays qui joue en 4-4-2 avec Ibrahimovic et Berg en tête de proue. Pour faire simple, Mephorash se compose de types ayant officié chez Malign ou chez Ofermod (le chanteur, présent sur « Tiamtü » qui reste l'opus le plus connu du groupe) et s'amuse à nos rajouter quelques vocalistes en guest comme Kostas (Serpent Noir) ou Thorns (Acherontas, Blut Aus Nord, Ad Hominem...) qui pour une fois, ne jouera pas de batterie. On ne va pas se mentir plus longtemps, le poulain d'Odium Records (label polonais dont je ne maîtrise que peu le catalogue, hormis pour Varathron) ne démérite pas pour son troisième full-lenght emboîtant le pas à deux premières sorties très mal accueillies.
Et on doit bien avouer que ça commence très fort : « Riphyon – The Tree of Assiyah Putrescent » a le mérite de proposer une introduction qui cartonne avec classe. Avec une construction rappelant un peu le début de « Rites Of The Slaying Tongue » et ses incantations hurlées ouvrant le « Hierophany of The Open Grave » de Nightbringer, ce morceau tape dans le tas directement. Un vocalise ultra-inspiré, des passages martiaux qui ne apporte la dose de violence bien sentie et une puissance qui a de quoi calmer le chaland passant par là entre le fromage et le dessert. Le groupe ne sera d'ailleurs pas avare en petites trouvailles tout au long des quatre pièces formant l'album. On citera notamment le deuxième morceau qui se pare d'un break à l'orgue franchement réussi avant de redémarrer sur un passage en forme de toute puissance oratoire assuré de main de maître par le vocaliste de Hetroertzen.
Il faut dire que « 1557 – Rites Of Nullification » ne gaspille pas de temps à tourner autour de pot. Dès le premier contact visuel (cette pochette plutôt jolie qui nous pousse à y aller franco) ou auditif, on est très vite happés par l'aspect soudain de la musique qui ne laisse ni répit, ni questionnements. Si vous voulez mon avis, Mephorash est aguicheur et propose un Black Metal ultra-orthodoxe, théiste jusqu'au bout du bout, qui s'appréhende à la première écoute notamment grâce aux nombreux instants de mid-tempo servant à canaliser l'émotion de l'auditeur. On citera en exemple l'introduction de « Cheidolun – Breaking The Blade Of Beriah » qui mêle lenteur, chœurs grégoriens et riffing alambiqué rappelant Nightbringer, Dodsengel ou autres Acherontas. Bref, on accroche facilement à ce disque et on se retrouver avec l'envie de le relancer immédiatement.
Pour autant, si « 1557 – Rites Of Nullification » est accessible, il n'en est pas pour autant dénué de certaines subtilités. Curieusement, ce sont d'ailleurs les moments les plus frontaux qui peinent tout d'abord à retenir notre attention. Un petit défaut qui – s'il sera un poil corrigé au fur et à mesure des écoutes – restera tout de même légèrement pénalisant pour le combo. C'est ce manque d'originalité dans les passages se référant au Black pur et dur qui empêche Mephorash d'atteindre l'excellence. Mais malgré ce petit point négatif faisant un peu tache sur le cahier des charges, nous sommes tout de même en présence d'un disque qui fourmille de qualités.
On trouve dans cet opus un travail vraiment précis sur les ambiances religieuses qui apportent toutes leur lot de variations : tantôt un chant clair, tantôt des bruitages Noisy, tantôt un synthétiseur, tantôt des samples de foule en colère... Le groupe sait adapter plusieurs procédés sonores pour proposer une atmosphère changeante dans chaque titre sans toutefois fusiller la cohérence générale. De même, on notera une très belle complémentarité des guitares, particulièrement remarquable sur « Berberioth – Vandalising the Throne Of Atzilut ». Les lignes mélodiques sont bien construites et montrent une certaine application à éviter les écueils classiques du genre (trop simpliste, trop complexe,...). Et puis franchement, la deuxième moitié de ce morceau plie des enfants par paquet de douze et ça, c'est le genre de petit détail qui fait toujours plaisir.
« 1557 – Rites Of Nullification » n'est pas parfait, il comporte son lot de petites choses freinant mes ardeurs et l'empêchant de le placer dans les strates supérieures de l'orthodoxe européen. Cependant, il reste un disque de bonne facture qui saura faire plaisir à l'auditeur chevronné. On le ré-écoutera avec plaisir un nombre conséquent de fois et on saura s’accommoder de ces quatre compositions franchement bien ficelées. Certains moments vous donneront d'ailleurs l'envie de vous taper la tête au plafond (cette introduction complètement folle en tête) et d'autres feront – malheureusement – redescendre un peu la pression. Mais Mephorash signe avec cet album une progression évidente qui nous fait espérer la sortie d'un prochain disque ayant la capacité d'aller tutoyer les sommets.
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