[ A propos de cette chronique ] "Nous voulons glorifier la guerre - seule hygiène du monde -, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles idées pour lesquelles on meurt[...]"
- Marinetti,
Premier manifeste du futurisme
Le courant artistique futuriste, très proche du fascisme, qu'il soit Mussolinien ou plus moderne (je pense aux fils de la tortue), reste une grande source d'inspiration pour de nombreux groupe Black Metal, que ce soit dans l'esthétique ou dans la musique. Les exemples sont nombreux, pour les plus connus, peut-on citer Janvs, Spite Extreme Wing, Absentia Lunae, ou plus récemment, les géniaux Frangar. Mais l'un de mes coups de coeur, depuis quelques années maintenant, a été pour ce one-man band complètement inconnu au bataillon, dont le patronyme est aussi pompeux (*hum* stupide *hum*) que sa musique n'est efficace. Pour lui, le futurisme n'est pas esthétique mais mouvement et vitesse, comme les oeuvres de Boccionni.
Avec un nom pareil, un artwork aussi moche et la peur du bagage musical quasi-nul, l'album ne partait pas gagnant d'avance. Comme quoi, l'apparat ne fait pas le fa, Lvpvs Infestvs dévoile ses crocs au travers des onze titres composant ce "Post Fata Resvrgo". Même si la toute fin de ce dernier n'a que très peu d’intérêt puisque regroupant des titres figurant sur la démo "Usqve ad Mortem", hautement dispensables car beaucoup plus approximatifs dans le son - à croire que c'est une marotte de regrouper des titres inutiles pour meubler la fin d'une sortie.
Que nous propose Lvpvs Infestvs ? Pour commencer, une production impeccable. Première surprise, donc : malgré un son de boîte à rythme générique au possible (Coucou EZDrummer) qui finit par taper sur le système, les guitares et la basse sont tout à fait audible, remisant les grésillements amateurs au profit d'une puissance de feu impressionnante. Les rythmes matraquent les blast-beats avec insistance et régularité, comme les rafales millimétrées des canons Ansaldo. Si vous recherchez l'efficacité, vous avez frappé à la bonne porte : Lvpvs Infestvs alterne les brûlots Black Metal rapides et sans pitié comme "Disciplina di Odio" avec les parties plus Punk couronnées de D-Beats, en témoignent "Un Intrandiscente 45" et son pattern brise-nuques ou encore "Ti Voglio..." et son sample tiré de "La Maison des 1000 Morts" en italien (vous comprendrez aisément la dimension collector de la chose). Le tout presque sans aucun temps mort. Petite exception (salutaire au possible), l'interlude "Tramonto Di Guerra", mandoline mélancolique sur fond de massacre moderne et d'éclats d'obus, qui vient reposer l'auditeur entre deux rafales.
Une autre caractéristique de Lvpvs Infestvs est ce chant, loin des gargouillis de ses compères à Rangers : pas de gargouillements incessants, simplement une voix grave, haineuse, plus proche d'un Frangar que d'un Ildanach, servant dans un italien orgueilleux des textes oscillant systématiquement entre le ridicule et le consternant. Peu importe, l'organe est suffisamment impressionnant pour que nous n'en tenions pas rigueur. Elle sied à merveille à l'atmosphère du projet. Pour autant, la galette n'est pas exempte de défauts. "Post Fata Resvrgo" est objectivement très bon, mais vraiment trop long. Et s'enfiler l'intégralité de ce brûlot plusieurs fois de suite est un gageure qui n'est pas donné à tout le monde d'accomplir. L'ensemble est tellement compact que l'indigestion n'est jamais bien loin. L'album-type qui s'écoute deux fois, avant de le laisse prendre la poussière dans son étagère Ikéa, puis de le ressortir quelques mois après, et de répéter le processus indéfiniment.
Qu'on se le dise, "Post Fata Resvrgo" n'apporte strictement rien au genre, ne le révolutionnera certainement pas, mais se contente de l'honorer comme il se doit et s'épanchant en rythmiques véloces et en vociférations vicieuses au possible. Il vous attrape à la gorge pour ne vous lâcher qu'une fois vidé de votre sang. La longueur et la redondances handicapantes se font oublier par l'explosion de violence constante, qui ne faiblit à aucun moment, posant l'album aussi bien en héritier du brûlot "Panzer Division Marduk" que de la haine pure et salingue d'un Ampütator. Il est un excellent moyen d'attendre, dans un genre assez similaire, le prochain Absentia Lunae, "Vorwärts !", qui devrait voir le jour dans l'année.
"Niente accordi, niente assensi, niente pace." comme il est écrit dans le livret. Avis aux amateurs...
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