Katharsis - Fourth Reich
Chronique
Katharsis Fourth Reich
Si Darkthrone n'avait pas sombré dans le punk métalloïde honteusement happé par le bobo à attitude décadente qui rêve d'avoir bon goût, (le con), il aurait certainement emprunté cette voie tortueuse et composé ce Black Metal ensorcelant, fidèle à ses principes et à la nuit. Seulement voila, les Norvégiens légendaires ont lâché l'affaire depuis belle lurette pour commémorer, à coups de metal cradingue leur jeunesse et leurs héros à eux. Peu importe, Katharsis reprend l'histoire à son compte en la mettant bien profond à Darwin et ses principes d'évolution, hors de question de dénaturer la bête, on utilise le même dictionnaire de riffs véreux, ces riffs que l'on répète avec déraison pour enfoncer le clou et faire tournoyer les âmes perdues, lovées contre ce mur de son grésillant, honteux pour la musique et tellement malsain.
Comme son illustre aîné, Katharsis ne se complique pas la mort, des accords simples qui puent le Black Metal pur, une batterie sommaire avec le son piteux comme il faut, une voix endiablée qui résonne dans un écho spectral et surtout cette ambiance terrible, grandiose et aliénante.
Tout ce qui fit la grande décadence de "World Without End" est enfermé ici, la démence est la même, Katharsis prend juste un peu plus son temps sur quelques mesures mais ne range pas sa furie au vestiaire. "Fourth Reich" est certes moins dévastateur dans la forme que son glorieux prédécesseur, le groupe s'accordant quelques respirations souffreteuses, des instants moins intenses qu'il emplit d'un autre feeling, délétère et angoissant. L'instrumental, tragique, "Emeralde Grave", la fin dramatique de "Eucharistick Funerfal" et son tapping surprenant, presque beau, ou encore les 5 premières minutes surréalistes de "Sinn Koronation", pesantes et boueuses avant que le tempo s'emballe de nouveau jusqu'à l'apothéose magistrale, son solo épique, ses chœurs funestes et son synthé crépusculaire. Autant de rayons d'une lumière terne, diluée dans le chaos, qui tentent d'éclairer l'enfer.
Quand les Allemands incorporent une voix féminine à leur mixture infernale c'est pour enlaidir encore, sur "So nail the hearts", l'organe androgyne entonne une psalmodie inquiétante en fond de mix et danse sur un riff entêtant qui n'en fini pas de résonner depuis de longues mesures. La magnificence au service de la laideur.
Enfant honteux du Darkthrone des grandes heures, Katharsis, du fond de son caveau, célèbre un Black Metal de sorcière, hanté par une folie diabolique. Le groupe joue le jeu à fond, frôle le cliché tant ses riffs sont éculés, déjà usés, mais le sérieux dont il fait preuve et sa réelle implication dans cette musique abominable en fait un acteur de premier plan dans le petit monde blafard du Black Metal au souffre. Jamais Katharsis n'à l'air passéiste, jamais il ne sonne daté, il glorifie simplement ses racines pourrissantes.
| Häxan 26 Février 2011 - 4752 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo