Embraced By Darkness - MMXXII
Chronique
Embraced By Darkness MMXXII (EP)
On a beau le dire et le répéter mais les Pays-Bas ont depuis toujours une certaine vision pure et traditionnelle du Metal, tout en offrant régulièrement à la face du monde de nouveaux noms à découvrir au talent indéniable et aux influences bercées par les années 90. C’est en effet cette période qui sert de base à EMBRACED BY DARKNESS qui neuf ans après sa création a enfin enregistré ces premiers morceaux sous la forme d’un Ep très réussi et qui sent bon la Suède d’il y’a une vingtaine d’années, via une production rugueuse et naturelle couplée à des compositions qui lorgnent autant vers MARDUK, que DARK FUNERAL et SETHERIAL. Tout ceci offre ainsi un Black direct et accrocheur qui ne révolutionne rien mais fait parfaitement le boulot pendant près de dix-huit minutes, qui vont passer comme une lettre à la poste et où l’on ne va jamais s’ennuyer. En effet à l’instar du nom de ce court-format comme de sa pochette tout ici y est sobre, direct et ne s’encombre jamais de surenchère technique outrancière, tant les quatre titres ici présents vont à l’essentiel en privilégiant l’accroche et la vitesse mais sans pour autant être linéaire ou redondant, de par une durée assez courte et largement suffisante pour exprimer ce que le quintet a à dire. Car composé de vieux briscards locaux (où l’on retrouve notamment des membres de WINTER OF SIN) on s’aperçoit de suite que le vécu et la bouteille de chacun d’entre eux font immédiatement mouche, tant on est directement pris à la gorge avec le point de départ intitulé « Black Flames Of Blasphemy » qui ne fait pas dans la subtilité ni dans la finesse.
Point de moment bridées ici tant ça va tabasser de façon quasiment continue entre blasts furibards et passages rapides endiablés, tout cela au milieu d’un océan de noirceur et de violence où une courte respiration retentira pour laisser l’illusion d’un bref retour au calme… avant que le déferlement de haine ne reprenne de plus belle. Si le combo nous balance d’entrée sa facette la plus radicale et énervée il va heureusement ne pas se contenter de faire que cela tant il serait vite tombé dans la redondance et la platitude, car après ce début digne de Morgan Håkansson et ses sbires il va offrir plus de variété et d’entrain, sans y perde qualitativement. En effet arrivant dans la foulée l’excellent « Lord Of Darkness » va montrer une facette remuante hyper accrocheuse, où les ambiances guerrières et les parties rampantes jouées au ralenti vont se retrouver presque sur un pied d’égalité, offrant ainsi deux facettes où la bataille la plus violente côtoie la noirceur la plus opaque et pénétrante. Du coup il n’est pas étonnant qu’une ambiance épique à souhait émerge de tout cela donnant ainsi l’envie de prendre les armes, et de reprendre son souffle quand le tempo s’alourdit pour mieux repartir au combat ensuite. Ce schéma au classicisme assumé va se retrouver dans la foulée via le tout aussi réussi « Black Mass » plus brumeux mais tout aussi virulent, et l’on ne va pas s’en plaindre. Si précédemment l’équilibre des forces était relativement homogène ici ça s’accélère clairement, tant ça ne lève le pied qu’en de rares instants pour mieux maintenir la pression sur l’ennemi et ne pas lui laisser le temps de respirer, le tout avec une écriture toujours aussi solide et fluide à défaut d’être révolutionnaire. Il est effectivement évident que tout cela peut donner la sensation d’avoir déjà entendu énormément de fois auparavant mais on n’en a cure, tant le rendu y est impeccable vu que la sincérité y est latente et constante, et ça n’est pas la conclusion intitulée « Darkness Awaits » qui fera penser le contraire.
Proposant un parfait panel de tout ce qui a été entendu jusque-là le groupe nous gratifie de longues plages variées où le brouillard sur les parties bridées enveloppe une musique plus virulente quand ça accélère franchement, permettant ainsi de garder une cohérence de tous les instants que ce soit à fond la caisse comme lorsque ça freine à toute berzingue. Du coup même s’il est évident que tout cela est trop scolaire et classique pour marquer les esprits on passe quand même un excellent moment avec cette musique sauvage et enlevée, à la fois généreuse et authentique où l’on sent que ses créateurs ne cherchent rien de plus qu’à passer un bon moment en compagnie de leur auditoire. Nous renvoyant à l’époque bénie d’Adipocère via des textes satanistes à l’ancienne et donnant envie de se replonger dans l’heure de gloire du genre entre les faits divers macabres, les sujets racoleurs de « Zone Interdite » et « Ça me révolte » complétés par un côté sulfureux et underground aujourd’hui pratiquement disparu… ce disque vite expédié et parfaitement exécuté fera plaisir aux puristes comme aux vieux râleurs façon "c’était mieux avant". L’occasion pour tout le monde de revivre un passé pas si lointain mais qui paraît malgré tout de plus en plus éloigné, et dont l’entité de Groningue tente avec justesse et réussite d’y revenir le temps de compositions agréables et sympathiques qui font plaisir à entendre, et confirment que le naturel a du bon en toutes circonstances et qu’il n’y a ça de vrai.
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