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Embraced By Darkness - Ex Inferis
Chronique
Embraced By Darkness Ex Inferis
Après nous avoir balancé à la gueule le court et intense
« MMXXII » le quintet de Groningue aura pris son temps pour lui donner une suite attendue, tant sa fureur et sa violence nous avaient aisément convaincu en nous renvoyant illico dans les grandes heures du combo de Morgan Håkansson comme des années 90 en général. Si de l’eau a coulé sous les ponts durant cette attente de trois ans et demi ça n’était pas pour rien vu que la formation a accueilli un nouveau chanteur expérimenté (qui a fait ses armes aussi bien dans des groupes de Heavy que de Thrash), et affiné ses nouvelles compositions pour continuer le travail de sape commencé en amont via ce premier Ep. Désormais prêt pour le passage au format supérieur l’entité toujours signée chez ses compatriotes de Non Serviam livre donc aujourd’hui son premier opus, qui ne va effectivement pas dépareiller tant on va retrouver cette explosivité de tous les instants et cet hommage à Satan qui sent le soufre, le feu et la chaleur des enfers en général... avec en prime tous les visuels qui vont avec (pentagrammes sur la pochette, maquillage inquiétant et crucifix retournés).
Cependant on avait déjà remarqué sur la précédente livraison qu’avec son écriture si primitive et son sens du riff très rudimentaire la musique du groupe risquait de montrer quelques limites sur une durée plus conséquente, et c’est malheureusement ce qui va se passer tant on va avoir souvent la sensation d’écouter en boucle la même chose du fait d’un manque criant de variété. Si au départ cela ne va pas être marquant via l’excellent et débridé « Black Mass » qui va miser autant sur le blast décomplexé que le mid-tempo remuant et de courts passages au ralenti (offrant un rendu neigeux, frontal et impeccable), ça va néanmoins très rapidement commencer à s’essouffler. Cela ne va pas s’entendre encore sur « Enlightened By The Flames » (qui mise sur un versant très sombre et joué à fond la caisse de façon prévisible mais parfaitement envoyé), mais plutôt à partir de « Death March » aux accents martiaux et autoritaires où le grand-écart entre explosivité et bridage intense est poussé de façon très (trop) visible. Si le rendu est plus dense que précédemment il faut bien avouer qu’on a un gros sentiment de redite tant les riffs sont joués en boucle sans jamais varier, créant une brume opaque où la voix criarde conjuguée par une batterie en mode mitraillette la majeure partie du temps n’aide vraiment pas à diversifier le propos, et donc retenir quelque chose de l’écoute. C’est d’ailleurs aussi cela qui va rester au final et ce même quand les choses montrent plus de variations, à l’instar de l’interminable « Darkness Awaits » (qui tente d’alterner rythmiquement plus que d’habitude sans parvenir à captiver davantage) et de « Black Flames Of Blasphemy » qui voit l’ajout de quelques parties tribales et d’une montée en pression progressive... avant l’explosion finale et continue prévisible et balisée.
Pour l’instant on a donc eu peu d’occasions de véritablement s’enthousiasmer et pourtant une fois l’interlude passée on va retrouver de l’attention grâce à quelques compositions sympathiques et agréables, comme tout d’abord le dynamique et diversifié « Lord Of Darkness ». Bien qu’elle soit la plage la plus longue de ce disque elle renferme néanmoins de bonnes choses qui nous plonge dans l’hiver et le froid, permettant ainsi de mettre la blancheur en avant après avoir laissé la nuit et l’opacité régner jusque-là en maître. Possédant en prime quelques moments remuants l’ensemble malgré sa temporalité excessive passe relativement facilement sans véritablement décrocher l’auditoire en route... un ressenti que « Messenger Of Satan » confirme tranquillement, pour continuer à relancer la machine. Porté ici par des accents épiques redoutables la bande nous embarque ici dans les longues soirées hivernales scandinaves, où les mythes et épopées ont façonné une légende toujours vivace aujourd’hui et qui continue d’inspirer en masse. Exécuté sur une base rythmique élevée l’ensemble prouve qu’en densifiant leur propos ses auteurs arrivent à être redoutables, et qu’ils feraient mieux de continuer dans cette veine guerrière au lieu de se maintenir dans une vision primitive et bas du front où ils s’enlisent rapidement... ce dont « Gospel Of Deception » et « Punishment In Hell » ne vont hélas pas échapper. Car malgré une certaine accroche et de nombreux essais d’accélérations et ralentissements tout cela remontre de belles promesses initiales mais pas totalement tenues pour que ce soit mémorable, vu que le rendu certes agréable est cependant trop moyen et inégal pour qu’on ait envie d’y revenir.
Cela est d’ailleurs la conclusion que l’on peut donner tranquillement à ce long-format qui manque d’instants où respirer comme retrouver ses esprits ankylosés, tant cette démarche radicale se révèle compliquée à écouter au fur et à mesure de son avancée (n’est pas MARDUK qui veut !) vu qu’on n’a aucun break mémorable ni solos désarticulés. Même si ce retour nostalgique vers un passé glorieux a quelques arguments ils sont beaucoup trop discrets pour que l’on s’en souvienne avec force, de fait ça se classe sans l’ombre d’un doute dans la deuxième division nationale comme locale (surtout vu le niveau élevé de la scène néerlandaise) qu’on écoutera distraitement en concert et qu’on saluera poliment une fois qu’il en aura terminé de sa prestation... sans qu’on n’ait retenu grand-chose, comme cet enregistrement finalement qui ne ressortira de sa boîte qu’en de très rares occasions (et encore !).
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