Le temps passe à une vitesse folle : c’était en 2006 que je chroniquais le troisième album de Goatwhore, et premier sur Metal Blade,
« A Haunting Curse ». 8 ans plus tard, le groupe nous régale d’un 6e album qui sera, je vous épargne le suspense d’office, une nouvelle réussite. Le line up n’a pas évolué, et tant mieux : l’alchimie évidente entre le chant rapeux d’un Ben Falgoust (hurleur également actif chez les silencieux Soilent Green, dont on espère un nouvel album ou au moins un signe de vie avant le millénaire prochain) et les growls de Sammy Duet (également guitariste de son état) n’a jamais aussi bien fonctionné que sur cet album, qui condense à lui seul tout ce que j‘aime, que dis-je, j’adore, chez Goatwhore.
Mais qu’est-ce qu’il aime chez Goatwhore, le père Chris ? Et bien tout simplement que ce groupe représente à lui seul le mix parfait entre le thrash à papa, qui fait secouer la tête (quitte à chopper un trauma crânien dans ses vieux jours, cf un article qui circule ces derniers temps sur les réseaux sociaux), une brutalité bienvenue aux légers accents black, et des relents verdâtres et marécageux de sludge / doom (mais light, les relents). Alors, si ce cocktail détonnant était on ne peut plus exact à l’époque de
« A Haunting Curse », la recette s’est édulcorée au fil des albums et des années, et en 2014 Goatwhore sonne franchement plus thrash / groovy que réellement brutal ou influencé par le black / sludge. Mais quand, au milieu de tubes ultimes à la « Baring Teeth to Revolt » (ce groove, putain !!), on se prend une rafale nommée « Externalize This Hidden Savagery » (nom on ne peut plus adapté) ou « Unraveling Paradise », finalement ce n’est pas si déconnant.
Pour apprécier Goatwhore, il faut aimer son thrash groovy et percutant. On n’est pas dans le cover band des eighties à la old Slayer, ni dans le thrash élaboré à la Testament / Nevermore ; non, Goatwhore est plutôt du genre cheveux sales, riffs simples et ultra accrocheurs, et qui joue les pieds dans le marécage histoire de marquer ses origines (la Nouvelle Orléans). Bref, le thrash qui s’écoute suprêmement bien en voiture ou en buvant une mousse, de la musique d’été quoi. Mais Goatwhore a aussi un cœur, une âme, de la délicatesse…et au milieu de ces invitations au headbanging le plus sauvage, se trouve parfois un titre ou deux (« Cold Earth Consumed in Dying Flesh » ; « Heaven’s Crumbling Walls of Pity ») plus ambiancé, qui apportera une valeur ajoutée à la réécoute de l’album une fois l’effet « groove » dissipé.
Au moment de dresser la note finale, je situerai Constricting Rage of the Merciless au même échelon que son prédécesseur, si ce n’est même un peu au-dessus car il me semble plus accrocheur encore. Vous ne pouvez pas vous tromper en choisissant de faire de Goatwhore un candidat régulier de vos écoutes métalliques, pour un peu que vous aimiez votre thrash un peu épicé et survolté. Un atout de plus dans une discographie sans boulet au pied, d’un groupe qui mériterait un peu plus de reconnaissance dans nos contrées tant il le mérite.
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