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Petrychor - Makrokosmos

Chronique

Petrychor Makrokosmos
Illogisme total, illogisme agaçant, illogisme illogique ! Mais pourquoi un groupe tel que PETRYCHOR rame-t-il pour trouver un label ? Encore, je veux bien que son premier EP soit une autoprod, c’est même plus sain de commencer à une petite échelle, et il faut avouer que celui-ci n’était pas encore très bien maîtrisé, ni assez personnel. Mais le premier album ! Que diantre, il était magnifique et pourtant il avait été sorti avec les moyens du bord. Bon, il avait tout de même été réédité par Aquarius Records, avec l’EP en bonus, mais non seulement le petit label n’en avait sorti que 400 copies, mais en plus la collaboration n’aura pas duré plus longtemps. Et voilà que Tad Piecka, unique membre et donc multi-instrumentiste de cette « formation » américaine, se retrouve encore une fois obligé de proposer son deuxième album, Makrokosmos, en autoproduction et en sortie digitale uniquement. Je sais que c’est le support de la génération actuelle, mais le problème n’est pas là. Le problème c’est que PETRYCHOR est sans label, et qu’il perd du coup en visibilité par rapport à d’autres beaucoup moins intéressants qui bénéficient de plus de promotion.

Je dois rester optimiste et admettre que la vente digitale a des avantages. Le tarif, oui, mais aussi la possibilité de télécharger cet album qu’une recherche en version CD aurait obligé à contacter 20 distros qui nous auraient toutes répondu « Sorry, y’a pu d’stock ! ». Du coup, je vous incite à tout de suite filer sur le bandcamp http://petrychor.bandcamp.com et télécharger le premier album, Effigies and Epitaphs. Vous namez your price en plus, donc il n’y a pas un gros risque financier ! Allez-y, c’est excellent, je dirais presque « Satisfait ou remboursé » si j’étais à la place de PETRYCHOR. Bon, attention, c’est vrai qu’il faut aimer l’aventure, l’exploration et les mélanges improbables. Ce premier album était vraiment original, jouant un black metal ambiant et atmosphérique sur lesquels s’ajoutaient des guitares sèches aux ambiances uniques, allant de touches orientales à d’autres flamenco ! « Putain ! Carrément quoi ! Flamenco ! ». Le truc qui inquiète avant écoute, le truc qui donne l’impression qu’on va écouter un gugusse qui veut juste se démarquer. Mais non, ce n’est pas le cas. Tout d’abord tout était très bien intégré et intelligemment dosé, et chaque ingrédient original ne faisait qu’une apparition furtive, donnant une couleur particulière à chaque morceau. Les ambiances restaient en plus sombres et les deux mots qui venaient à l’esprit étaient « maturité » et « curiosité ». Allez, pour ceux qui n’ont pas envie de bouger leur cul virtuel sur un autre site, je mets un extrait ici pour remplacer tous les discours :


En écoutant cet extrait YouTube au son malheureusement médiocre, vous vous direz peut-être que c’est lent à débuter, que c’est trop étiré, que c’est bien chiant. Oui, mais ça c’est l’écoute « découverte ». Dès la deuxième enfilade, on savoure car on sait désormais ce qui nous attend. Et PETRYCHOR est un groupe qui prend son temps, crée des ambiances et accompagne l’auditeur patient dans un voyage. Bref, ce premier album m’a marqué, et j’ai attendu la suite, durant 3 ans... Enfin, la voilà !

Niveau pochette, il n’y a pas d’amélioration, c’est toujours aussi moche. Oui, mais on retrouve sur le dessin les thématiques importantes du groupe : l’espace, un désert de sable, le mystère... exactement ce que les 4 nouveaux titres inspirent, exactement ce que les anciens soufflaient aussi. Mais cette fois-ci l’équilibre n’est plus aussi savant. Tad Piecka, en tant que guitariste doué et amoureux de son instrument, continue de nous balancer des riffs improbables, mais au lieu de les employer comme breaks créateurs d’ambiances uniques, il s’en sert généralement en support au reste des instruments, jouant en accéléré et ajoutant de la tension et de l’excitation, comme sur le final complètement fou de « Planets Born of Human Ash », sûrement le meilleur morceau de l'album. C’est bien, il a de la technique, mais bon, j'aurais tellement préféré qu'il reprenne les ambiances plus orientales, trop timides ici, légèrement présentes sur le début du titre cité à l'instant... Et quand il ne gratte pas comme un malade, il se concentre sur les passages planants, faisant encore plus joujou avec les sons électroniques qu’avant. Il se rapproche en se faisant de l’univers d’un DARKSPACE ou encore d’un GERM. Ce n’est pas vraiment son terrain et il même tendance à s’égarer à plusieurs reprises, devenant complètement inintéressant sur « Cosmic Irrelevance Does Not Suggest Terrestrial Insignificance », totalement ambiant.

Cela donne un album de 40 minutes (deux titres de 14, deux autres de 6) qui ne remplit pas son contrat. Insuffisamment marquant et longuet, il pourra peut-être plaire à celui qui découvre le groupe, surtout parce qu’il reste un travail bien fait, et des passages encore honnêtes. Cependant, celui qui connaît le précédent fera la comparaison et constatera que PETRYCHOR a régressé. Pour le coup, je comprendrais presque pourquoi les labels ne sont pas trop chauds vu que moi aussi je continuerai à plonger dans Effigies and Epitaphs, sans trop repasser ce Makrokosmos.

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Petrychor
Ambient Black Metal
2014 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 6/10
Lecteurs :   -
Webzines : (1)  7.5/10

plus d'infos sur
Petrychor
Petrychor
Ambient Black Metal - 2010 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   The Place Where the Red Stars Hang
02.   Ceaseless White
03.   Planets Born of Human Ash
04.   Cosmic Irrelevance Does Not Suggest Terrestrial Insignificance

Durée : 40:25

line up
parution
10 Juillet 2014

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