« Darkspace » et « ambient »… Du « Space Metal » suisse ? Le nom de Samael viendrait logiquement en tête. Sauf qu’il n’est pas seul et pour le coup, cette dénomination sied encore plus à cet autre groupe, Darkspace. Très peu d’informations (voire aucune) autour de ce mystérieux trio formé en 1999 à Berne, une femme à la basse et deux hommes aux guitares dont Tobias Möckl (Paysage d’Hiver) alias Wroth (seul membre qui ne soit pas anonyme). Le groupe sortira une démo en 2002 avant de signer sur le label Haunter Of The Dark pour dévoiler leur premier album (réédité plus tard par les Italiens d’Avantgarde Music). Darkspace se produisant au Hellfest cette année (leurs prestations scéniques étant extrêmement rares), c’est l’occasion pour moi de vous faire découvrir la discographie des Suisses. Premier voyage dans une galaxie lointaine encore inexplorée à la recherche du Monolithe, aux portes de l’Enfer...
Au premier abord, de cette étiquette « ambient » et cette thématique sur l’espace, en découlerait naturellement une musique planante où l’auditeur aurait cette impression de graviter autour de planètes et de constellations. Une balade céleste presque poétique en somme. Mais l’association au « black metal » revendiqué ainsi que l’image de Darkspace se traduiraient d’avantage par un voyage lent et oppressant à travers les couloirs sombres et étroits d’un vaisseau spatial abandonné. Impossible d’éviter les films références de science-fiction « 2001 : l’Odyssée de l’Espace » (dont en entend un extrait sur « Dark 1.2 »), « Alien », « Event Horizon », etc… Certes ces passages ambiancés plutôt « lents » et « calmes » sont bien présents mais ils ne servent que de transitions, comme si le protagoniste de ce voyage cauchemardesque se cachait et reprenait son souffle quelques instants (à la manière d’un Isaac Clarke du génialissime « Dead Space »). Des effets, samples et quelques nappes de claviers discrètes en guise d’ornement futuriste pour générer une atmosphère sombre et glaciale au possible. En paysage de fond, ce cosmos imposant qui confirme que vous n’êtes finalement qu’une ridicule poussière dans cet infiniment grand. A des années lumières de distance d’une planète Terre en agonie, vous serez ainsi complètement isolé de tout contact « humain ». Le slogan mythique de 1979 refait surface, « dans l’espace, personne ne vous entendra crier ».
Car c’est bien une course effrénée de plus d’une heure à tenter d’échapper à quelque chose qui se trame ici. Le metal extrême domine et les guitares restent l’artère principale de la musique des Helvètes. Un véritable maelström sonore, sorte de mur du son de riffs à la distorsion poussée à son paroxysme ! Des salves de riffs d’une puissance à vous traverser le corps entier : « Dark 1.2 » (à 4 : 06 associé à des hurlements frissonnants), l’enchaînement « Dark 1.3 » et « Dark 1.4 » (hit au final poignant) ou « Dark 1.6 » sauront expulsés l’auditeur hors de son sas de survie. Cela sous une boîte à rythmes sans limite et soutenu par les hurlements déchirés (complètement inhumains) des trois musiciens. Un chaos rappelant la musique annihilatrice et déshumanisée de l’excellent
The Ichneumon Method de The Axis Of Perdition ou encore la noirceur ainsi que la martialité d’un Diabolicum. Aucun moment de répit. Il est clair que l’écoute de
Darks Space I (1h16 au total pour des morceaux de plus de 10 minutes) ne sera pas chose aisée, un voyage éprouvant qui ne s’écoutera qu’en se mettant réellement en condition. Une fois cette ultra violence maîtrisée,
Darks Space I raisonnera comme une sublime symphonie du vide où le black metal n’a plus aucune limite.
Ayant découvert le groupe par leur troisième (chef d’) œuvre
"Dark Space III" (Black Metal Cosmique) de Darkspace">
Dark Space III, j’ai bien du mal à départager ces deux albums du trône de leur discographie irréprochable (
Dark Space II étant aussi très proche). Peu facile d’accès, l’écoute dans sa globalité ne se fera pas sans douleurs, bien plus que pour ses successeurs (légèrement moins chaotiques et une production plus « propre »), quelques minutes en moins n’auraient certainement pas portées préjudice à la qualité intrinsèque de ce brûlot. Surtout que certains passages restent assez redondants (riffs « power chord » usant) et parfois relativement fades. La note suprême est évitée de justesse. Ce premier essai pose cela dit toutes les bases de leur style peu conformiste. Enfilez votre combinaison et entrez dans le vaisseau Discovery One, cet aller simple ne vous laissera aucunement indemne.
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