Les Hollandais de
SOLAR TEMPLE ne sont sans doute pas inconnus des amateurs de
black metal puisque le duo officie également au sein des désormais incontournables
FLUISTERAARS. Faisant suite à leur passage au très branché
Roadburn Festival en 2022, le groupe nous propose aujourd’hui la captation
live de leur performance, cette dernière étant tout de même particulière puisque prenant la forme d’une collaboration avec les compatriotes de
DEAD NEANDERTHALS. Le parcours de ces deniers est plutôt atypique car après des débuts orientés
grindcore free jazz, le groupe s’est peu à peu dirigé vers des contrées plus ambients et expérimentales, ce qui se confirme dans cet enregistrement relativement atypique.
Le concert s’articule autour de trois compositions numérotées faisant respectivement vingt-trois, quinze et douze minutes. L’on se doute bien un peu que le propos ne sera pas vraiment situé dans les musiques extrêmes, même si
« Fertile Descent » ne contenait déjà que deux longues chansons et que le nouveau «
A Gift That Should Have Been Reserved for the Great Lights » (sortie le 28 juin) n’en propose que trois, car il ne s’agit pas ici d’une réécriture de l’œuvre
black metal mais bien d’un échange constructif entre
Omar Kleiss (chant, guitare),
Monk Koops (guitare),
Otto Kokke (synthétiseur) et
Rene Aquarius (batterie). Un télescopage de mondes où chacun trouve parfaitement sa place.
Je ne suis généralement pas très client des albums
live mais comme dans le cas qui nous intéresse nous sommes plus proches de la performance scénique que de l’habituelle
setlist façon
best of de festival, il faudra vraiment voir cette sortie comme une œuvre à part entière au sein de la discographie des deux groupes, le résultat frôlant à mon goût la perfection : le spectacle a dû tout simplement être magique.
En effet, l’écoute nous immerge totalement dans des atmosphères incroyablement denses où le meilleur des deux genres cohabite en symbiose parfaite. Du
black atmosphérique, nous retrouverons ce chant grave, habité ainsi que les guitares parfois
raw qui font que l’auditeur prend tout de même sa dose d’agressivité. Mais l’adjonction des claviers hallucinés couplés au jeu de batterie percussif, hypnotique, très tribal finalement, rend le tout totalement cohérent d’un simple point de vue stylistique, sans jamais se laisser aller à de longs plans contemplatifs (aussi appelés « remplissage » dans certains milieux). Nous pourrons penser à
SUNN O))) évidemment, même si les aspects
drone doom sont peu présents. Disons que cela se situe davantage au niveau de la démarche, des ambitions sonores, de cette volonté de créer des nappes instrumentales, des boucles, qui finissent dans l’explosion de « III », un titre qui me fera penser au pendant lumineux de
DARKSPACE, le spectacle allant ainsi crescendo dans l’intensité.
Bien sûr, en sortie d’écoute, je suis totalement conquis. D’une, je me précipite de ce pas sur les albums de
SOLAR TEMPLE, de deux je vais coller «
Embers Beget the Divine » dans mon baladeur, qu’il ne quittera pas de sitôt. Et si je suis au final le premier surpris à adorer ce disque dont j’ai longtemps repoussé l’écoute, j’en serai également désormais le fervent défenseur. Car outre sa cohérence de fond et le fait que les morceaux, aussi longs soient-ils, ne laissent que peu de répit à l’auditeur, toujours auditivement sollicité, c’est surtout par l’harmonie qui en ressort que je suis soufflé : à la fois capable de séduire les fans de
black atmo aussi bien que les amateurs de choses expérimentales, le talent des compositeurs apparaît comme une évidence.
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