Queens Of The Stone Age - ...Like Clockwork
Chronique
Queens Of The Stone Age ...Like Clockwork
Bienvenue dans l'ère rock star de Queens Of The Stone Age. Avant, nous n'avions parlé que des trois premiers disques de la formation de Palm Desert : de la création à l'explosion, le tout compris entre 1998 et 2003, ce qui n'est pas fondamentalement très actuel. Depuis le temps, Josh Homme a fait des trucs, notamment plein de side-projects (type Them Crooked Vultures), quelques procès à ses anciens potes (coucou Kyuss Lives!) ce qui n'est vraiment pas sympa et aussi une émission culinaire (si si, je sais de quoi je parle, je suis tombé dessus sur la chaîne Voyage vers 2h30 du matin) où il nous explique comment faire cuire des boulettes sauce mexicaine et de quelle manière il a trouvé l'inspiration pour ses disques : visiblement dans un espèce de boulodrome où on caresse des pots métalliques avec des maillets pour fabriquer des vibrations... Une vie ô combien passionnante donc qui a le mérite de le rendre quand même drôlement friendly malgré ses travers d'américain moyen et non ses travers, de porc... Ba Dum Tss ! Voilà, c'est tout pour moi, du Lundi au Vendredi à 19h à l'Alhambra !
Hum, bref, poursuivons : le truc, c'est que derrière ces motos et ces entrecôtes il y a petit cœur tout mou, tout doux et ça, il a décidé de le montrer à la terre entière en sortant ce « Like Clockwork » l'année dernière. Je dis « il » puisque plus on avance dans la discographie des Queens, plus on se rend compte que le groupe est Josh et que Josh est le groupe. Même s'il invite plein de guests (Elton John, par exemple, ce qui est assez inutile mais probablement « classe » dans un monde parallèle où Elton John serait classe...) on peut aisément paraphraser Nargaroth, en hurlant un bon vieux « No Compromise ! ». Du coup, la teinte du disque est clairement orienté vers un aspect lover-sentimental. Je ne vais pas citer un titre étant donné que toutes les chansons sont au minimum saupoudrées et au maximum aspergées d'un délire crooner au piano, rock'n'roll option séduction de ta copine/ ton copain et accessoirement d'un public probablement un poil plus massif. Mais d'un côté, un skeud de beau-gosse c'est appréciable quand même de temps à autres et quitte à en prendre un, autant qu'il soit signé du groupe le plus badass de ces vingt dernières années.
Alors là, mon coco, autant dire de suite qu'il y a du hit en puissance, taillé directement dans la veine du riffing classe à l'américaine qui sonne très cool et frais. Un peu comme dans « Bref », vous savez avec les filles qui font « Ouahhh, tu joues trop bien ! ». « Smooth Sailing » est un très bon exemple de ce genre de chansons groovy qui marchent sans qu'on ait besoin de leur demander et qui ont carrément des chœurs féminins qui reprennent des phrases sur la fin. Autant dire que plus cliché, tu meurs. Le truc, c'est que même si je sais intérieurement que je me fais avoir en adhérant, quand j'écoute ça j'ai l'impression d'être le roi du monde dans mon salon. C'est d'ailleurs une des caractéristiques principale de « Like Clockwork » : un album réconfortant qui te dit que tu es beau et que tu es quelqu'un de bien même si tu as tes défauts.
Mais bon, il faut avouer que parfois c'est quand même un tout petit peu chiant, notamment sur « Kalopsia », le longuet « I Appear Missing » ou sur « The Vampyre Of Time And Memory » puisque c'est franchement un peu trop dans le pop-hit calibré. Je ne dis pas que c'est absolument indigeste mais il y a une lichette de too-much quand même non négligeable sur ce genre de titres qui empilent toujours plus de couches de facilités comme les gros solos de guitare absurdes où le rythme de batterie qui s’accélère progressivement. Cependant, on ne va pas non plus dire que les Queens ont fait de la soupe sans fondement puisque certains titres offrent quand même leur lot d'ambiances franchement bien foutues. Le premier morceau par exemple est quand même limite malsain avec son côté gros dégueulasse mal rasé qui a encore les traces de graisse ayant giclées de sa friteuse sur son marcel blanc imbibé de transpiration. Tout ça me fait penser au cochon qui tient le bar dans le tome un de « Blacksad », les connaisseurs approuveront.
Et puis surtout, il y a « I Sat By The Ocean ». Et là, on pourrait franchement disserter dix ans sur ce titre tant il est d'une qualité exceptionnelle. Là où sur les anciens morceaux phares du groupe on s'imaginait du sexe adulte et limite bestial, cette chanson rajeunit le son du groupe à tel point que je me retrouve directement propulsé dans la bande-son imaginaire d'un « Hyôka » ou d'une autre série de Kyoto Animation. Avant, j'avais envie de démarrer la bagnole mais la putain, j'ai envie de faire du vélo dans les champs de blé au soleil couchant avec les copains du lycée. Des amourettes, des fraises Tagada et un panaché au soleil avec un petit T-Shirt imprimé de chez Gémo. Tellement de coolitude, de farniente et de flirts gamins et maladroits se cachent dans ce titre que ça en devient monumental, comme une version encore plus pépère du « Sunset Song » de Sigh. De la pure teen-romance absolument géniale.
Finalement il y a deux manières d'aborder l'album : comme un adulte et comme un gamin blasé. Ce titre fut pour ma part un détonateur puisque que si l'on imagine « Like Clockwork » comme un disque pour jeunots limites niais, tout va nettement mieux et même les pistes passant un peu inaperçues à la première écoute comme « My God Is The Sun » ou « Fairweather Friends », se révèlent très adolescentes, hymnes respectifs des colères ou des tristesses éphémères. De plus, les chansons déjà appréciées auparavant trouvent une nouvelle lecture pleine d'innocence et de naïveté. Du slow de rupture aux crises de nerfs surjouées, l'album décrit nos quinze ans avec une certaine justesse de ressenti. Quand on vieillit, on retombe en enfance parait-il et comme par magie, quand l'adulte s'est en allé, avec ses considérations techniques et objectives, l'adolescent en moi – voire la petite fille en moi, par moment, hum... - a apprécié.
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