American Heritage - Prolapse
Chronique
American Heritage Prolapse
American Heritage est un groupe qui était un peu passé inaperçu chez moi. Pourtant, dès réception de la promo de « Prolapse », leur nouvel album sorti le mois dernier chez Solar Flare Records, j'ai constaté que ces ricains avaient déjà une sacré carrière derrière eux. En effet, le quartet de Chicago a déjà sorti trois albums et quantité de splits et EP, ce qui ne l’empêchait visiblement pas de ne pas être parvenu à mes oreilles. Au programme donc, un Math-core mâtiné de Sludge et de Noise-Rock ainsi que quelques reprises pour terminer le disque (Descendants, Black Flag, etc...). Même si je ne cours pas forcément après ce genre musical dans mes habitudes, je dois avouer que le punch du combo ainsi que la production signée Sandford Parker m'ont poussé à approfondir le sujet « Prolapse ».
La pochette est assez dégueulasse (en lien avec le titre du disque cependant, lui même tout aussi crado) avec un style visuel qui me fait penser dans le trait à un artwork de Tacardi que Sakrifiss n'aime pas et que je ne porte pas vraiment dans mon cœur non plus. Par contre, dès la première piste, on doit bien avouer que la production claque sèchement ! Sandford, connu pour son travail avec Nachtmystium, a encore fait du beau boulot en nous servant une basse au grain stylé et métallique dont il a le secret. Toujours dans ce travail assez finaud entre sonorités modernes et organiques, il tire le meilleur des instruments (surtout la batterie) et propose ainsi aux Chicagoans un rendu des plus adapté à leur musique.
« Prolapse » est à coup sûr un excellent défouloir. Punch, énervement et pulsions meurtrières sont au rendez-vous des amateurs pour l'envie la plus simple : caler ses poings dans les mur. Le tempo ne redescend pas et les gars envoient le bois de A à Z, ne perdant pas leur hargne au fil des titres. Nous sommes devant un disque qui réfléchi avec leurs grosses mimines serrées plutôt qu'avec les méninges et il faut avouer que ça fait mouche, surtout pendant la bonne entame qu'est « Eastward Cast The Entrails » et ses riffs franchement bétonnés. On sent d'ailleurs que les types ont bossé pour sortir des parties de guitares inattendues, poussées et sortant un poil de l'ordinaire. Peut-être que cela handicape un tantinet la compréhension de l'album aux premiers abords mais au final, on ne peut déduire de ce parti pris qu'une recherche d'identité musicale, franchement aidée par le son grésillant des guitares.
Techniquement, tout est au point, seulement « Prolapse » n'est pas intégralement satisfaisant. Pourquoi ? En premier lieu on pense inévitablement à une forme de redondance qui sillonne chaque morceau du groupe, si l'on excepte la piste plus longue et plus expérimentale « Constant & Consuming Fear Of Death & Dying ». Pour faire simple, les compositions sont quasiment toutes interchangeables et même si cela ne veut pas forcément dire qu'elles sont sans intérêt ou inefficaces, c'est tout de même un point noir non-négligeable. Certes la cohérence générale de l'opus est servie par ce fait mais on aurait aimé plus de folie et plus de pétages de câble, surtout dans la construction des compositions... D'ailleurs, quand American Heritage fait l'effort de changer de structures, sur la piste numéro quatre déjà citée au-dessus, il sort directement son titre le plus mémorable. Bonne construction et ambiance réussie font de ce « Constant & Consuming Fear Of Death & Dying » le titre fort du disque.
Concernant les reprises, j'avoue franchement que j'ai rien à redire à ce propos. Elles ne sont pas bouleversantes mais font largement le job et feront sûrement plaisir – j'imagine – aux aficionados des groupes repris. Finalement « Prolapse » me laisse le cul entre deux chaises. D'un côté, je le conseille franchement aux amateurs du genre puisqu'ils y trouveront les ingrédients nécessaires à une prompte réussite, énervée et franchement puissante. De l'autre, je doute franchement de l'intérêt d'un tel disque pour celui qui ne mange pas vraiment du Math-Core à tout les repas. Dans ce second cas, l'auditeur ne pourra que se sentir un peu floué par la répétitivité des titres et par quelques défauts autres glanés ça ou là (le chanteur n'est pas le meilleure, à mon humble avis...). Vous l'aurez compris « Prolapse » est un album réservé aux fans du genre pratiqué et qui comblera uniquement ces personnes. Pour les autres, il serait à mon avis plus sage d'écouter l'album avant de se le procurer, histoire de voir si coup de cœur il y a. Globalement bon, ce dernier-né d'American Heritage s'embourbe toutefois dans une pataugeoire Math-Core-Noise dont il semble peiner à sortir.
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