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One Tail, One Head - One Tail, One Head
Chronique
One Tail, One Head One Tail, One Head (Compil.)
Si vous vous intéressez un tant soit peu à la scène Black Metal, il y a probablement très peu de chance pour que vous n’ayez jamais entendu parler de ce que l’on appelle le Nidrosian Black Metal (ne serait-ce qu’à travers le Nidrosian Black Mass Festival). Pour ceux qui se poseraient alors la question de savoir ce que veut dire exactement le terme Nidrosian, sachez qu’il découle du mot Nidaros... Comment ça, vous n’êtes pas plus avancés? Ok, et bien celui-ci était le nom donné à l’ancienne cité médiévale de ce qui est aujourd’hui la ville de Trondheim. Le mot Nidaros trouve ainsi son origine dans la position géographique de cette ville norvégienne située à l’embouchure ("óss" en vieux norrois signifiant bouche) de la rivière Nid (aujourd’hui Nidelva). Vous voilà donc un peu plus instruit qu’il y a quelques lignes, et rien que pour cela vous devriez déjà me remercier.
Derrière l’appellation Nidrosian Black Metal se cache donc une bonne partie de la scène de Trondheim avec notamment des groupes tels que Mare, Celestial Bloodshed, Dark Sonority, Kaosritual, Black Majesty, Saligia, Sarath et bien entendu celui qui nous intéresse ici aujourd’hui, One Tail, One Head.
Formé en 2006, le groupe sortira sa première démo éponyme en 2008. Celle-ci sera suivie la même année par la bien nommée Demo II disponible à titre promotionnel lors de la seconde édition du Nidrosian Black Mass Festival. Malheureusement, One Tail, One Head devra faire face en 2009 à la disparition tragique de Steingrim Torson (Celestial Bloodshed, Castrum Doloris, Kaosritual...) abattu d’un coup de fusil à l’estomac. Il sera remplacé en 2010 par Andras Marquis T. du groupe Altaar. En 2011, les Norvégiens reviennent avec deux EPs intitulés Tandava et One Tail, One Head ainsi qu’avec une compilation regroupant sur CD ces deux sorties disponibles jusque-là en vinyles. Le tout sous la forme d’un digipack à trois volets disponible via Terratur Possessions, label lui aussi originaire de Trondheim et à l’initiative du Nidrosian Black Mass Festival.
Derrière l’entité One Tail, One Head se cache donc un groupe de Black Metal aux sonorités Rock’n’Roll dans lequel on retrouve des membres de Mare, Vemod, Black Majesty et même Behexen en la personne de Luctus ici au chant. Et bien qu’ils s’agissent de titres tirés de EPs sortis en 2011, les six morceaux de cette compilation sont toutes, sans exception, d’anciennes compositions parues auparavant dans des formes plus primitives. Bref, rien de bien nouveau si ce n’est une relecture un poil plus élaborée de ces titres sortis en 2008.
Souvent décrié autour de moi, One Tail, One Head ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’underground Black Metal. La raison la plus évidente vient probablement de ce manque de profondeur lié tout simplement à une approche beaucoup plus simple et immédiate mais aussi peut-être un peu (trop) répétitive. Les Norvégiens nous offrent en effet un Black’n’Roll aux riffs catchy et au rythme extrêmement entêtant, naviguant ainsi entre séquences mid-tempo bonnes à taper du pied et dodeliner gentiment de la tête ("In The Golden Light" à 0:28 et 1:24, l’excellent et entêtant "The Splendour Of The Trident Tyger", "Sulphurous Vision"...) et passages plus soutenus pour muscler les cervicales (les premières et dernières mesures de "In The Golden Light", le début de "Sulphurous Vision", "Cleanse, Enshrine In Madness", "Awaken (Being Beyond Form)"). Néanmoins, le manque relatif de relief (quelques breaks ici et là) peut vite donner l’impression que le groupe tourne un peu en rond (le même riff à trois notes qui tournent en boucle). Heureusement, les titres sont plutôt courts (entre 2:38 et 4:01) et les riffs suffisamment efficaces pour palier (au moins à mon niveau) à ce léger désagrément qui ne se fait donc pas trop sentir sur l’ensemble de ces vingt minutes (à l’exception peut-être de "Cleanse, Enshrine In Madness"). Derrière le micro, Luctus fait du bon boulot grâce à des lignes de chant expressives, à la fois sombres et possédées. Un exercice dans lequel le guitariste de Behexen (sous le pseudonyme de Wraath) semble plutôt à l’aise et qui apporte ainsi avec lui une certaine atmosphère aux compositions de One Tail, One Head. Quant à la production, elle colle parfaitement au genre et aux références qui lui sont associées à commencer par Darkthrone (période Hate Them/Sardonic Wrath et même Craft (Void). Un son rugueux et abrasif avec ce petit côté raw un brin cradingue (mais pas trop) associé à un mixage plaçant ainsi les instruments légèrement en retrait.
Plutôt bien ficelé, le rockish’ Black Metal de One Tail, One Head saura convaincre les amateurs du genre sans pour autant les mettre à genoux. La linéarité (ou l’absence de relief, c’est selon) étant à mon avis le plus gros défaut de ces six compositions. Défaut que le groupe norvégien devra d’ailleurs réussir à gommer à l’avenir s’il veut pouvoir convaincre sur la durée. D’ailleurs, One Tail, One Head n’ayant rien sorti depuis maintenant quatre ans, j’ai bon espoir que la suite saura se montrer encore plus convaincante.
| AxGxB 14 Avril 2015 - 1196 lectures |
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