I Am The Trireme - Gnosis: Never Follow the Light

Alors qu’avec les années je devrais devenir blasé et donc plus sévère envers les sorties actuelles, il se passe quelque chose en 2015... Je vais de surprise en surprise et n’arrive pas à trouver des albums qui ne méritent pas la moyenne. Pire, j’enchaine les 8/10 et plus... Et j’ai bien failli à nouveau faire péter la même note à cause de ce jeune groupe atypique.

L’Américain I AM THE TRIREME est ce qu’on pourrait appeler un repenti. Il a commencé avec deux premiers EP sortis en 2009 et 2010, Viatica et Unholy Divination, qui proposait un metalcore que je ne saurais juger car incompétent dans le style pour passer à une musique si variée qu’aucune étiquette ne lui convient. Comme l’EP Pray for Damnation de 2012 avait annoncé la couleur I AM THE TRIREME (IATT pour les intimes) mélange sur Gnosis : Never Follow the Light diverses influences. Ce qui explique que certains les présentent comme du Symphonic Blackened Death, d’autres comme du Blackened Melodic Death Metal, d’autres encore comme du Melodic Postblack Core… Tout le monde a raison, tout le monde a tort. On pourrait proposer 50 descriptions différentes, aucune ne reflèterait exactement les compositions. D’une part parce que chaque morceau est différent des autres, d’autre part parce qu’un titre n’est jamais linéaire et passe constamment d’un style à l’autre. Mais attention, le talent est que l’ensemble parvient à être logique et que rien ne dépareille !

Difficile alors de décrire avec justesse cette heure de jeu. Ce qu’on peut dire c’est que les 9 morceaux vont réussir à vous rappeler SHINING, ALTAR OF PLAGUES, DEAFHEAVEN, IN FLAMES, CHILDREN OF BODOM et la BO des films de Tim Burton. C’est intrigant n’est-ce pas ! Mais c’est vrai. Mettez tout de suite en marche le lecteur vidéo situé à droite de cette chronique pour écouter « Thy Sombering Light ». Pendant deux minutes vous allez penser écouter des ambiances piquées à SHINING et FORGOTTEN TOMB. Et si vous continuez vers 2:30, vous penserez à du DEAFHEAVEN accompagné de cordes. 3ème minute ? Solo de guitare genre melodeath qui se poursuit jusqu’à la 5ème minute. Et SHINING revient après jusque dans les hurlements de Jay Briscoe. Il se lâche bien, il montre qu’il sait placer sa voix et s’imposer. En regardant les images par contre c’est le monde d’ALTAR OF PLAGUES qui devrait vous revenir.

Vous n’êtes pas convaincu par ce titre ? Ce n’est pas le meilleur, il est plutôt dans la moyenne. Ceux qui marquent le plus étant en début de galette, surtout « Mettre Fin à Cette » et « Trusty Noose ». Le premier, dont on se demande encore à quoi il veut « mettre fin » commence par un riff melodeath entrainant et tout de suite mémorisable et cache à la 4ème minute des chœurs bien sentis. C’est une des qualité du groupe en fait. Il ne se pose pas de questions et intègre tout ce qui lui passe par l’esprit. Le deuxième quant à lui se savoure pour sa mélodie mais aussi pour des « Lalala » qui auraient pu figurer sur la bande originale de Beetlejuice. Et puis il y a aussi « Grey Fields of Ash » avec son léger violon qui colle parfaitement aux mélodies envolées.

Mais il y a une certaine baisse sur trois morceaux. « Ascending Into Oblivion » a une bonne trame dans le genre des vieux CRADLE OF FILTH et une fin magique en douceur, mais il dure 10 minutes. Trop long il n’arrive pas à nous maintenir attentif. « Tamerlane (Chapter 1) » est aussi moins percutant, plus passe-partout et malgré la maîtrise toujours aussi évidente, il s’oublie vite. « Tamerlane (Chapter 2) » fait plus dans la balade et essaie de nous attendrir, c’est à moitié réussi...

I AM THE TRIREME ne plaira pas à tout le monde - et d’ailleurs qui plaît à tout le monde ? - mais il se respecte. Appliqué, charismatique, il en fera tomber plus d’un dans sa marmite. Je garderai forcément en mémoire quelques titres, et quelques passages, et attendrait avec curiosité la suite des hostilités.

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