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Nero di Marte - Derivae

Chronique

Nero di Marte Derivae
J’avais déjà mis un pied dans l’univers progressif, épais et torturé des italiens de Nero Di Marte, avec leur premier album sobrement intitulé « Nero Di Marte ». Et j’avais grandement apprécié ! Je retrouvais dans leur musique ce petit quelque choses qui fait vibrer, un peu comme pour mon groupe madeleine Eryn Non Dae : une âme, un grain… une profondeur viscérale. Avec Derivae, Nero Di Marte renouvèle la performance qui consiste à me prendre aux tripes… mais va encore plus loin. Moins technique aux premiers abords et plus immersif, le groupe se libère de son écorce pour s’en aller exploiter le cœur de sa musique. Neuf mois après sa sortie, et après de très nombreuses écoutes, je me surprends encore à découvrir cet album, m’enfonçant toujours plus profond dans l’épaisseur de sa chair.

La musique, justement, s’apparente à une peinture à la Soulages : un lent et épais mouvement monochrome. Le célèbre peintre français superpose d’ailleurs presque autistiquement ses coups de peinture afin d’essayer de capter le noir le plus profond : « l’outrenoir », sur lequel viendra ensuite vriller la lumière. Soulages travaille ses œuvres au corps et propose des peintures cohérentes, d’apparence simple, mais se révélant au fur et à mesure de la contemplation. Nero Di Marte semble réaliser le même travail avec sa musique, en plus impressionniste, jonglant du détail d’un riff à la globalité de l’album. Les compositions sont exigeantes – pouvant peut-être paraitre linéaires pour des profanes (exactement comme une peinture de Soulages) – mais se révèleront rapidement aux curieux et aux passionnés. Après les multiples écoutes, un paysage découle de Derivae, une sorte de peinture sonore épaisse, constante et insidieusement violente. La musique est intense, inquiétante et ne laisse pas une seule minute de répit malgré ses respirations. Me vient alors l’allégorie d’un mouvement de plaques tectoniques se muant avec lourdeur et détermination vers la collision. « A la dérive », comme le sous-entendent tragiquement les paroles. C’est un sentiment pessimiste qui anime l’album : la constatation d’une inexorable fin… empreinte d’un sentiment d’inconnu.

L’album démarre par L’Eclisse et achève le voyage avec l’hypnotique, progressif et incroyable Those Who Leave. Entre ces deux titres, le délice : une riche traversée en nuance, de mélodies entrelacées et d’énergie. Comme sur le titre Pulsar par exemple, avec son introduction explosive, dépressive, enchainée par la mélodie tiraillée d’un chanteur évacuant dans la douleur chacun de ses mots, puis évoluant sur des passages atmosphériques à vous hérisser les poils. Quel bonheur également de découvrir que deux titres de Derivae (L’Eclisse et Il Diluvio) sont chantés dans la langue natale du groupe. Aussi naïf que cela puisse paraître, l’utilisation de l’italien permet d’ancrer la musique dans des racines latines. Elle confère alors une aura mystique aux chansons et une puissance insoupçonnée. Une excellente intuition qu’il sera de bon goût de ré-exploiter.

Il y a une texture qui prédomine dans chacune des chansons et sur l’ensemble de Derivae : pas uniquement celle d’un mix d’instruments, d’une production donnant un grain particulier au son, ou d’une voie charnue, mais la texture des compositions elles-mêmes. La quête d’un outrenoir musical en somme. La richesse de la musique n’est même pas à remettre en cause. Elle se savoure d’autant plus qu’elle n’est pas exposée à la vue de tous. Ici, pas de démonstrations techniques ou de grandes envolées lyriques : il s’agit d’une œuvre sans emphase et profondément introspective. Une musique qui fera vibrer votre cage thoracique.

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Nero di Marte
Atmospherique metal
2014 - Prosthetic Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs :   -
Webzines : (11)  8.03/10

plus d'infos sur
Nero di Marte
Nero di Marte
Atmospherique metal - 2012 - Italie
  

tracklist
01.   L'Eclisse
02.   Clouded Allure
03.   Pulsar
04.   Dite
05.   Simulacra
06.   Il Diluvio
07.   Those Who Leave

line up
parution
27 Octobre 2014

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