Il arrive fréquemment qu’au fil des écoutes, un album se révèle à nos oreilles. La première écoute n’aura pas été convaincante, souvent à cause de l’effet de découverte ou de mauvaises conditions personnelles, mais une fois la bête maîtrisée elle peut se transformer en belle. Et puis il arrive parfois le contraire. Il arrive que notre cerveau et notre cœur réagissent positivement au premier abord pour finalement s’apaiser rapidement. Avec
MONTES INSANIA, c’est une sensation de yoyo qui m’a envahi à chaque fois que j’ai mis son deuxième album dans mes esgourdes. La première fois, j’ai été happé, transcendé par la beauté et l’efficacité de cet
Absurdum qui a à la fois la personnalité et l’efficacité nécessaires pour sortir de la masse. Puis en y revenant plus tranquillement, sûr de reprendre une baffe, je me suis trouvé gêné, déjà lassé par l’aspect redondant des 9 pistes. J’ai vite saturé, ai appuyé sur Stop au bout de 5 pistes. Finalement ? Ça évolue encore. Je ne suis plus impressionné par la façade très charismatique, trouve quelques défauts, mais aime bien le réécouter. Les détails de suite !
MONTES INSANIA est composé de deux personnes. Un Russe et un Ukrainien. Le premier s’appelle Andrey T., le deuxième Eugène, et ils se sont trouvés tellement de points communs qu’ils n’ont pas créé un mais deux groupes ensemble.
POYEZD RODINA qui fait dans le funeral doom et
MONTES INSANIA qui fait dans le plus varié. Ce groupe qui nous intéresse aujourd’hui est né en 2013 et propose donc son deuxième album en 2015. Les protagonistes y ont opté pour un black metal bousculé par les genres. Vous trouverez l’étiquette de post black ailleurs, mais si ce n’est pas faux, ce n’est pas non plus un terme qui donnera une véritable idée de l’engin.
En tous cas il est difficile de le classer dans le black pur et dur, ne serait-ce que par l’apparition sporadique de piano, de claviers, de son électroniques également. Cela ne prend pas non plus toute la place et reste utilisé sur des introductions, fins de morceaux ou break. Par contre les guitares ont constamment un son particulier, cristallin. Très claires, ces guitares sont les héroïnes de l’album, très influencées par le progressif. Elles lancent sans cesse des rafales de lumière, d’autant qu’elles sont mises un pas plus en avant que les vocaux. Elles amènent des sentiments légèrement différents. De l’espoir, de l’énergie, de la bravoure, mais aussi du pathos et du renoncement ailleurs. Le chanteur aussi essaie les variations, mais prend l’attitude contraire. C’est à dire que lui il est la plupart du temps sombre. Froids, hurlés et torturés, ses cris plantent l’air et ce n’est qu’à quelques occasions qu’il entre dans la lumière. Il tente aussi un chant plus strident, pas toujours efficace, et un autre plus pleurnichard qui ne fait pas spécialement vibrer non plus.
L’approche générale de
MONTES INSANIA rappelle beaucoup celle de
DRAPSNATT, le groupe suédois qui ne nous a pas donné de nouvelles depuis 2012 et son très bon
Skelepht. C’est à dire que tous les deux aiment le black metal, mais le malmène pour l’emmener dans ses retranchements. Deux faces très fortes s’opposent, une sombre, une éclairée. Elles s’opposent mais se complètent aussi. Le côté déglingué et fou furieux rappelle aussi par moments
PENSEES NOCTURNES, en moins WTF cependant...
Le profil du groupe fait plaisir mais certains défauts gâchent un peu son talent. Tout d’abord il s’agit de l’overdose produite par les mélodies. La formule est lassante et il faut être dans de bonnes dispositions pour s’enfiler l’album d’une traite. Les 9 titres durent un peu moins d’une heure, mais personnellement, je préfère l’écouter par petits bouts de trois ou quatre titres. Dans son entier c’est plus compliqué... Il est de plus complété par quatre autres morceaux qui l’amènent à 79 minutes. Ce sont les titres apparaissant sur l’EP de 2014,
I Am Empty. Ils sont aussi de qualité, mais souffrent plus d’influences melodeath mal digérées. Vous changez deux, trois choses vous ne le mettez plus dans le black, mais chez
CHILDREN OF BODOM chanté par un excité.
Quoi qu’il en soit, les qualités l’emportent tout de même et
MONTES INSANIA permet de passer un moment à la fois pimenté et sucré.
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