Hellbringer - Awakened From The Abyss
Chronique
Hellbringer Awakened From The Abyss
La scène Australienne a toujours été symbole d’une grande qualité musicale, en effet quel que soit le style elle s’y est toujours illustrée malgré un grand manque de reconnaissance pour certaines de ses formations. Cet exemple pourrait convenir à merveille au trio de Canberra qui depuis presque une décennie œuvre dans l’ombre pour perpétuer l’héritage du vieux Thrash et du Speed à l’ancienne, car après ses débuts sous le nom de FORGERY le combo emmené par les jumeaux Bennett (Luke à la basse et au chant, et Josh derrière les fûts) s’est produit un peu partout dans le monde tout en ne restant connu que par une poignée d’initiés. De plus depuis l’excellent « Dominion of Darkness » il s’est pratiquement écoulé quatre années pour entendre de nouvelles compos, seul le single « Horror From The Grave » sorti en 2014 a permis de meubler un peu ce long silence, il faut dire que les gars ayant multiplié les tournées n’ont pas eu énormément de temps pour revenir en studio, cependant ce second opus a réussi à enfin voir le jour et poursuit l’œuvre de son prédécesseur sans pour autant la reprendre tel quel.
En effet on peut être tenté de penser qu’ils ont suivi le mouvement lancé par GRUESOME, car si les américains reprennent et assument ouvertement et sans vergogne l’héritage de DEATH, les australiens ont sans doute eu envie de faire la même chose avec SLAYER, car si l’ombre de Tom Araya et ses acolytes a toujours un peu plané au-dessus de leurs têtes ce coup-ci ils n’ont pas hésité à piocher allègrement dans les trois premiers albums des américains que ça soit dans la manière de chanter, le jeu de batterie et même au niveau des riffs et des solos.
Du coup on n’est absolument pas étonné quand on entend monter progressivement les larsens d’ouverture de « Fall of the Cross » avant que le tempo ne s’emballe et que la double se fait prépondérante, tout en sachant ralentir pour proposer un court passage mid-tempo histoire de recharger ses batteries pour mieux repartir à fond la caisse et faire prendre son pied à l’auditeur avec ce titre très simple et primitif mais sacrément burné et qui donne le ton général du disque, à savoir aucune compromission, de la vitesse et de l’accroche. Si après cette première compo on peut avoir l’impression d’être un Marty Mc Fly actuel revenant plus de trois décennies en arrière la suite ne fera que se confirmer, le nouvel exemple se nomme « Coven of Darkness » où là dès le départ on croirait une reprise de « Captor of Sin » entre un tempo et un jeu de batterie très similaires et surtout un solo d’entrée qui reprend dans les grandes lignes celui du regretté et surdoué blondinet, avant qu’ensuite l’ensemble ne se fasse plus lourd et lorgne du côté de « At Dawn They Sleep où même le phrasé se mette à y ressembler étrangement. Bref pendant six minutes le trio nous offre une vraie tuerie à la grosse variété de rythmes et à l’ambiance rétro volontairement mise en avant, notamment avec la production qui laisse de la place à la réverb’ tant aux fûts qu’au chant et où les instruments sont mis sur un pied d’égalité. « Reign in Blood » est majoritaire sur « Realm of the Heretic » et « Iron Gates », chez ce premier on retrouve le roulement de batterie de départ (ressemble presque trait pour trait à « Epidemic ») puis la vitesse et le sens du riff de cet album culte, et sur le second le gros côté mid-tempo de « Postmortem » dont on ne peut s’empêcher de taper du pied.
Une fois ceux-ci terminés c’est « Hell Awaits » qui est mis à l’honneur avec « Spectre of Rebirth » (qui reprend une partie des roulements et des structures de « Crypts of Eternity » où se même deux parties aux tempos bien distincts), et « Awakened from the Abyss » plus direct et où on sent poindre un peu de « Praise of Death ». Enfin tout cela se termine avec « Dark Overseer » qui rend hommage à « Show No Mercy » via les parties plus lourdes de « Black Magic » et « Die by the Sword » conjugués à des solos typiques de la paire Jeff Hanneman/Kerry King, d’ailleurs le mimétisme a été poussé jusque dans la production stéréo car malgré qu’il n’y ait qu’un seul guitariste chez les australiens ils se sont amusés à donner l’illusion qu’il y’en ait un deuxième dans leur effectif en recréant un son de duel sur les leads, du coup si on ne fait pas attention on peut se faire avoir.
En tout cas si ce nouvel opus est totalement différent du précédent il est cependant tout aussi réussi et légèrement plus rentre-dedans pour revenir un peu aux sources de leur EP éponyme, finalement son seul défaut est sa durée extra-courte (d’à peine plus d’une demi-heure) car on en reprendrait bien encore une dose, mais après coup elle se révèle parfaite car cela lui évite de tomber dans la redondance et la répétition. Alors certes on pourra lui reprocher un manque évident de prise de risques, une trop grande propension à reprendre les idées d’un des leaders historique du Thrash mais tout est tellement bien en place et addictif qu’on pardonne volontiers cela à ses géniteurs qui vont sans nul doute enfin obtenir un peu plus de reconnaissance totalement méritée.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
3 COMMENTAIRE(S)
citer | Keyser 19/02/2017 21:14 | note: 8/10 | Enfin chopé. Je me rappelais pas que Hellbringer sonnait autant Slayer haha. Très bon en tout cas, surtout à une époque où Slayer n'est plus que l'ombre de lui-même. |
citer | Le meilleur album de Slayer depuis 20 ans |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
3 COMMENTAIRE(S)
19/02/2017 21:14
18/01/2017 09:20
18/01/2017 02:15