Eraserhead - Remnants Of Decadence
Chronique
Eraserhead Remnants Of Decadence
Décidemment plus le temps passe et plus on a l’impression que nos voisins allemands se spécialisent dans le bon vieux Death old-school, car le nombre de groupes venant d’Outre-Rhin et évoluant dans ce style devient de plus en plus important et même impressionnant, vu que la qualité est très souvent au rendez-vous. Ces dernières années ont vu émerger entre autres CHAPEL OF DISEASE, DEHUMAN REIGN, WEAK ASIDE, SLAUGHTERDAY et DESERTED FEAR, qui ont tous sortis des disques réussis au classicisme assumé. Au milieu de cette cohorte de formations (toutes signées chez F.D.A Rekotz) voilà les petits nouveaux d’ERASERHEAD qui viennent faire parler la poudre, même s’ils auront mis le temps pour se faire entendre car ces derniers sont en activité depuis 2008, mais ils se sont trouvés pénalisés et ralentis par d’incessants changements de personnel. Car après un EP en 2012 ça a été le défilé autour des deux guitaristes fondateurs, du coup depuis il a fallu attendre l’an dernier pour avoir une suite sous forme de démo et enfin ce premier opus tant attendu arraché à la seule force de l’envie et de la persévérance.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat en vaut la peine, car pendant un peu plus de trois-quarts d’heure on va avoir droit de la musique variée et de qualité, qui même si elle ne révolutionne absolument rien fait suffisamment bien les choses pour faire passer un très bon moment. En effet une fois l’intro futuriste de « Collection Of Scalps » terminée on pourrait penser que l’on a fait un voyage dans le temps, car les parties bien lourdes, les passages en up-tempo, les blasts ou encore le chant sentent bon les années 90, et le son des pionniers. Sans tomber dans la redite, les mecs assument leurs influences et arrivent à pondre un excellent morceau d’ouverture avec de nombreuses variations et changements de rythme, comme sur « Digital Absorption » et « On Death Row ». Sur le premier la priorité est donnée à la vitesse, mais sans oublier un peu de mid-tempo au milieu pour calmer les ardeurs, et sur le second en revanche c’est l’inverse car on reste plutôt dans la lourdeur, agrémentée de quelques pointes de vitesse bienvenues.
Si le quartet garde le même schéma et le même niveau d’inspiration sur les très bons « Teach Us Wisdom » et « Rise And Fall Of Bellerophon » toujours aussi sympathiques à écouter, il n’en est pas de même avec les décevants « Carnivore » et « The Manifesting Of The One And Manifold », qui sans être ratés se trouvent dans la moyenne, et donc en deçà de ce qu’on a pu entendre jusqu’à présent. Heureusement la fin le montre revenu avec de meilleures intentions, avec deux compositions différentes de ce qu’on a pu entendre jusqu’à présent, et qui se révèlent tout aussi efficaces avec d’abord « Limburgian Decadence », clin d’œil à son lander d’origine. Avec plus de ralentissements qu’auparavant, celle-ci a également la bonne idée d’intégrer des chants grégoriens réussis durant le break qui lui permettent de repartir à fond et permettant ainsi un grand écart rythmique. Enfin avec « Unintentional » on termine par le titre le plus long de cet opus, car durant sept minutes on navigue en pleine nostalgie puisque les gars ouvrent (et terminent) celle-ci par un vieux discours dans leur langue natale, et ils osent ensuite enchaîner par de la guitare toute calme et douce où un soli triste se fait entendre, le tout sur un tempo volontairement bridé. Ce dernier explose ensuite pour nous envoyer pendant un long moment un déluge de blasts à la figure qui alterne avec des parties de double écrasantes, avant que l’ensemble ne se calme pour se clôturer par de la guitare acoustique permettant de finir aussi calmement qu’au départ.
Malgré un manque de promotion évident (il faut dire que son label Bret Hard Records n’est pas spécialement réputé pour ses sorties intéressantes) le combo mérite vraiment que l’on y prête attention, car même si l’on a impression d’avoir entendu ce genre d’albums énormément de fois auparavant il n’en reste pas moins que l’ensemble proposé par ses soins possède une vraie accroche et un feeling imparable. Avec en prime une construction très simple où la musicalité prime sur la technicité, et une production naturelle et puissante les teutons signent une première œuvre pas dénuée de défauts mais qui a suffisamment d’atouts pour intéresser les amateurs du genre.
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