Eraserhead - Holdout
Chronique
Eraserhead Holdout (EP)
Depuis ses débuts le quatuor allemand n’a jamais été du genre à se reposer sur ses lauriers ni à faire patienter ses fans, car à peine plus d’un an après la sortie du très bon
« Remnants Of Decadence » il revient déjà aux affaires avec cet EP très court mais absolument imparable. Composé de trois nouveautés et de deux morceaux de cet opus enregistrés sur scène dans leur fief de Gießen, les mecs continuent dans leur veine Death Metal à l’ancienne où l’efficacité prime sur tout le reste, et confirment toutes les bonnes choses entrevues précédemment. Si le live n’a que peu d’intérêt (avec un son brut et non retouché - mais néanmoins audible) en revanche les compos inédites ont vraiment de l’allure et montrent une facette plus directe et brutale de la bande, le tout avec une production très crue et organique qui renforce cette sensation de puissance et de chaos.
D’ailleurs ce sentiment d’urgence est probablement lié au thème de ces titres qui racontent l’histoire de ces soldats japonais qui ont continué à se battre et à se cacher dans les îles du pacifique, malgré l’armistice et la fin de la seconde guerre mondiale, à l’instar d’un des plus célèbre d’entre eux Shoichi Yokoi (1915-1997) qui vécut dans la forêt de Guam pendant vingt-huit ans. Du coup rien d’étonnant à ce que l’ambiance générale sente bon la guérilla, les bombardements et tout ce qu’on peut trouver dans un conflit armé de grande ampleur, et cela explose aux oreilles avec « Blood Stains The Floor » qui ne va pas faire dans la demi-mesure. D’une simplicité extrême il va tout miser sur la vitesse et la fureur, sans jamais ralentir le rythme qui va rester élevé quasiment en continu, tout en y ajoutant un solo joué à l’arrache histoire de renforcer ce côté brut et furieux. Après ce démarrage en fanfare le morceau-titre laisse supposer que l’on va avoir une accalmie, cela sera vrai au début vu que cela commence par un tempo bien lourd et écrasant mais qui va ensuite s’effacer pour laisser la place à des blasts furibards avant un retour au côté massif qui montrera plus d’alternance et de variété au sein de cette compo. Après un break où une alarme retentit en arrière-plan et où des roulements de caisse claire renforcent le côté martial de celle-ci l’ensemble va proposer encore de nombreux changements de vitesse, pour obtenir pendant six minutes quelquechose d’imparable où toutes les influences de ces créateurs y passe. On retrouvera ce schéma sur « Queen Of Scots », même s’il est moins poussé, vu qu’ici il se compose d’un début et d’une fin menée au pas de charge et d’une partie centrale plus écrasante et parfaite pour remuer la tête et les cervicales, et là-encore c’est d’une efficacité à toute épreuve.
Autant dire que ce petit quart-d’heure passe très (et même trop) vite et c’est finalement son seul défaut tant on en aurait bien repris encore un peu, et qu’il n’y a rien à reprocher à l’ensemble qui s’écoute sans problème et montre un visage plus qu’intéressant des allemands. On a déjà hâte d’écouter la suite, et si possible dans un format plus long, en attendant cette galette remplira parfaitement son rôle de bouche-trou et satisfera les fans de Death adeptes des riffs simples et du old-school le plus sobre, qui doivent absolument jeter une oreille sur ce groupe encore méconnu mais qui mérite véritablement le détour.
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