Chronique
Poprava Supredator
La première fois que j’ai écouté POPRAVA, j’ai vomi.
La deuxième fois que j’ai écouté ce groupe tchèque, j’ai vomi.
La troisième fois que j’ai écouté Supredator, j’ai vomi.
La quatrième fois que j’ai écouté ces 12 pistes, j’ai vomi.
La cinquième fois que j’ai écouté ces 32 minutes de black au désordre auditif, j’ai vomi.
La sixième fois que j’ai écouté ces encapuchés, je me suis souvenu de ce que je martèle à longueur de chroniques : « Il y a toujours un éventuel public pour n’importe quel groupe, la merde véritable en musique, ça n’existe pas. ».
Alors voilà. J’ai essayé de me convaincre que POPRAVA est juste un groupe qui ne me convient pas et j'ai poursuivi les écoutes. Active depuis 2012, cette entité extrême vise à déchirer volontairement les tympans de l’auditeur. Et elle a bien choisi son patronyme puisque Poprava signifie « exécution ». Et effectivement la musique est une punition, une agression sans relâche. Les vocaux sont dégueulés, laids, raclés, trop mis en avant. Les compositions ne cherchent aucune subtilité et se contentent de tabasser encore et encore en moins de trois minutes pour chaque piste. Mais malgré tous les efforts déployés, je ne me sens jamais ébranlé. J'ai plus l'impression de regarder un enfant faire sa crise et se tordre dans tous les sens sous mes yeux. Et je reste stoïque, me demandant quand est-ce qu'il va finir son cinéma...
Et pourtant je suis sûr que certains vont tout de même tomber dans les filets de POPRAVA, rétorquant qu’il représente le must de l’agressivité, de l’anticonformisme, du gros fuck que devraient lâcher les véritable black metal consacrés à la HAIIIIIIINE. Ils sauteront dans tous les sens, fiers de trouver une musique de vrai dur. Voilà un rejeton totalement perturbé qui sait faire dégueuler les tripes.
Moui, pas moi. Ce genre d'attitude donne parfois de bons albums, violents et jubilatoires. Ici je n'ai que les sourcils qui ont bougé, se haussant de lassitude sans relâche... Le label Lower Silesian Stronghold déçoit. Lui qui est un habitué des musiciens détraqués propose habituellement des galettes avec plus d'intérêt, comme DARK FURY, SWAROST, WSCHÓD ou encore DIZZINESS. Là, je sais très bien que je vais ranger le CD et ne plus le ressortir avant... pfiou... ne plus le ressortir, tout simplement...
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