Angelcorpse - The Inexorable
Chronique
Angelcorpse The Inexorable
En cette fin de siècle l’heure est à la brutalité un peu partout sur la planète Metal, que cela vienne de Suède avec MARDUK, du Brésil avec KRISIUN ou des Etats-Unis via notamment les furieux d’ANGELCORPSE qui reviennent avec un troisième et nouvel opus tout aussi sauvage que ces prédécesseurs. Si le primitif et énervé « Hammer Of Gods » promettait déjà de belles choses les espoirs allaient vite être confirmés par le surpuissant « Exterminate » qui portait très bien son nom, et à l’instar d’Attila ne laissait aucun survivant derrière lui. Cependant en interne la gestation et l’enregistrement du futur « The Inexorable » ne s’est pas fait sans heurts car beaucoup de choses ont bougé, tout d’abord un déménagement vers le soleil de Tampa en lieu et place de leur bastion historique de Kansas City, qui a entraîné avec lui les départs de Bill Taylor et de John Longstreth. Le binôme Peter Helmkamp et Gene Palubicki désormais amputé de son guitariste rythmique (qui trouvera rapidement refuge et pour une longue durée chez IMMOLATION) et de son batteur (futur ORIGIN, GORGUTS et d’autres) doit dorénavant trouver les bons remplaçants avant d’entrer en studio. Finalement l’idée de jouer en trio s’imposera rapidement et le recrutement du jeune Tony Laureano sera la grosse plus-value de cette future galette, car quasiment inconnu à l’époque (ayant seulement joué quelques temps chez ACHERON) il va bluffer tout le monde par sa vitesse, sa précision et son jeu hyper étoffé, pour porter le combo vers son sommet artistique, tout en le rendant encore plus accrocheur qu’auparavant.
Si comme pour son prédécesseur Jim Morris s’est chargé de la production au Morrisound Studios (et a fait un excellent boulot), ce qui change légèrement cette fois-ci c’est que l’ensemble est moins compact et plus aéré, et surtout plus mémorisable qu’auparavant. Le trio n’hésite également pas à ralentir l’allure franchement tout en incluant plus de breaks et d’accélérations, notamment sur le surpuissant et incontournable « Wolflust » et le tentaculaire « Begotten (Through Blood & Flame) » qui écrase tout sur son passage grâce à la palette de son nouveau frappeur qui réalise une prestation dantesque, mais sans privilégier la vitesse à outrance. Cependant tout ceci se fait en gardant l’extrême brutalité du combo, qui n’oublie pas ses fulgurances et ses compos joués à deux cent à l’heure, comme l’hallucinant « Stormgods Unbound » qui balance ses cris rageurs et des blasts à la vitesse de la lumière dès la première seconde de cette galette, qui ne s’encombre pas d’intro inutile et fait passer un message clair dès le départ pour mettre la concurrence à bonne distance. La suite ne sera qu’un long récital de furie sonore génialement interprété, avec notamment « Smoldering In Exile » où toute l’inspiration du binôme originel est là ainsi que la patte du nouveau-venu qui montre toute la palette technique de ses mains et la précision implacable de son jeu aux pieds carré et redoutable, pour un résultat final qui passe comme une lettre à la poste et très digeste malgré la violence continue.
Car si les prédécesseurs de ce bijou pouvaient se révéler difficiles à écouter d’une seule traite, ici sans perdre de la radicalité légendaire de la paire Helmkamp/Palubicki tout se révèle être plus mature et jouissif via « Reaver » et « Solar Wills » où le chant se fait plus méchant que jamais, porté par une section rythmique au diapason et qui n’arrête pas un instant de balancer sa colère, contrairement à « The Fall Of The Idols Of Flesh » qui boucle la boucle en offrant une partie centrale plus posée et lourde que le reste, où le solo suit d’ailleurs le même schéma et rend différemment que ceux proposés par le guitariste pendant le reste de l’album (qui ont parfois tendance à se répéter sur la longueur), mais qui maîtrise mieux son sujet.
Ayant atteint son apogée et son intensité à quelques encablures du passage à l’an 2000 la formation va ensuite faire mouche sur les nombreuses dates de la tournée qui suivra, avant ensuite d’arrêter ses activités de manière inattendue pendant un long moment. Il faudra attendre huit longues années avant de revoir les deux compères ensemble, (chacun s’étant épanoui ailleurs : REVENGE, KERASPHORUS pour le premier, BLASPHEMIC CRUELTY, PERDITION TEMPLE pour l’autre) et la sortie du moyen
« Of Lucifer And Lightning » sans le dernier arrivé parti massacrer ses baguettes depuis dans NILE ou encore DIMMU BORGIR. Si aujourd’hui le groupe va de nouveau raccrocher les gants après une ultime série de dates (et semble plus dans un état comateux qu’en vie), il mérite d’être remis sur le devant de la scène tant son implication et sa marque dans la scène extrême des années 90 ont fait des émules aujourd’hui, et permis aux Américains de devenir incontournable et indispensable dans le genre.
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