Blodorn - Absolu
Chronique
Blodorn Absolu (EP)
Si nombre de formations s’évertuent à perdurer contre vents et marées, d’autres disparaissent alors qu’elles commençaient à peine à faire parler d’elles et que l’avenir leur semblait radieux. Parmi les cas les plus emblématiques au niveau national on peut facilement citer INSAIN qui a choisi de se saborder après un dernier EP de haute tenue et longuement attendu, et on pourrait dire la même chose des sudistes de BLODORN. En effet après leurs débuts en 2009, et une première démo prometteuse en 2013 qui mélangeait habilement la brutalité du Death d’Amérique du Sud et la noirceur du Black du vieux continent, les revoilà aux affaires avec un EP de quatre titres sauf … que le groupe n’est plus depuis déjà un moment. Car peu de temps après avoir enregistré cette nouvelle galette et annoncé sa sortie fin 2014, le trio a brutalement mis fin à ses activités, mais heureusement cet ultime témoignage a eu droit à un support physique mérité car cet ensemble est vraiment de haute tenue, et confirme les très bonnes choses entrevues auparavant.
Si leur précédente sortie était brute de décoffrage, rageuse et jouant principalement, ici on voit une maturité plus affirmée car leur musique est à la fois plus maîtrisée et plus variée, tout en offrant davantage de lourdeur et moins de vitesse qu’auparavant, mais sans que cela ne nuise à ces dix-sept minutes de très haute tenue, qui conservent de la puissance grâce à une production impeccable. Celle-ci sonnant naturelle, offre un écrin massif aux instruments qui sont parfaitement équilibrés et donnent un côté live fort agréable, où l’on se rend compte que ces nouvelles compos auraient pu faire mal sur scène. Car avec l’écrasant « Divine Intervention » (qui n’a rien à voir avec l’opus du même nom de SLAYER) on se retrouve plongé directement dans une froideur implacable tant son démarrage se révèle bien lourd, avant d’enchaîner sur un rythme pesant où la double se fait violence avant ensuite d’exploser via des blasts courts qui alternent avec des parties plus écrasantes, ces dernières restants majoritaires offrent au résultat final une vraie réussite, aidées en cela par un super boulot au niveau du chant (qui n’est pas sans rappeler Marc Grewe de MORGOTH sur certains passages). Cette première impression positive se confirme avec « La Faucheuse » qui reprend un peu le même schéma que précédemment en insistant principalement sur des parties brise-nuques, où se mêlent quelques accélérations bien senties qui évitent la redondance (qui n’arrivera jamais), avant l’arrivée de « Peurs, Gloires, Déboires et Splendeurs » qui laisse plus de place à la rapidité et spontanéité, sans pour autant oublier les breaks et les passages en mid-tempo destructeurs, pour un résultat au top encore une fois et plus varié encore qu’auparavant. Enfin avec « Le Coulobre de la Linde » on retrouve l’ambiance de leur précédente livraison car ici pas de quartier et tout est joué à fond pour mieux aller au combat, et l’on obtient quelquechose de franc du collier et qui ne laisse que peu respirer l’auditeur.
Il faudra faire avec cet ultime quart-d’heure de musique qui restera hélas sans suite, et on ne peut que le regretter car l’ensemble possède une vraie accroche et le feeling qui va avec, le tout porté par des musiciens qui savent faire le job sans tomber dans une débauche technique inutile, car le groove et la simplicité prime sur la branlette de manche. Nul doute que l’avenir leur aurait été favorable mais ils en ont choisi autrement, préférant arrêter la tête haute, et on ne peut que saluer ce choix digne et sincère, en attendant il restera leurs compositions qui méritent largement le détour et qu’on y pose une oreille attentive.
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