Warpvomit - Barbaric Triumph Of Evil
Chronique
Warpvomit Barbaric Triumph Of Evil (Compil.)
On ne peut pas dire que Warpvomit ait eu une carrière particulièrement riche et foisonnante. Originaire de Seattle, le groupe se forme en 2012 pour en effet tirer sa révérence trois ans plus tard avec alors à son actif une simple démo intitulée Carnal Sacrifice. Bien que le groupe ait décidé de se séparer, les quatre membres de Warpvomit (trois depuis le décès l’année dernière de Clayton Charles Vargo) iront pourtant former dans la foulée Crurifragium dont le premier album intitulé Beasts Of The Temple Of Satan est récemment sorti sur Invictus Productions (mais ça, nous y reviendrons).
Ce que la plupart des gens ignoraient à l’époque, c’est que Warpvomit avait encore sous le coude quelques titres inédits initialement prévus pour un futur EP. Il faudra l’appui d’un certain Iron Bonehead Productions pour que ces derniers voient finalement le jour sous la forme d’une compilation intitulée Barbaric Triumph Of Evil regroupant au passage les cinq titres de la démo Carnal Sacrifice. Pour illustrer le tout, les Américains ont fait appel aux services de Sebastian Mazuera. Le résultat, s’il n’a rien de très original, reste absolument diabolique et surtout en parfaite adéquation avec le titre de cette compilation en deux parties.
Toutefois soyons clairs, hormis la production, il n’y a pas de grandes différences entre les titres de la démo datant de fin 2013 et ceux qui auraient dû figurer sur ce fameux EP inédit. Précisons que cette compilation est également passée entre les mains expertes de Phil Kusabs aka V.K. (Diocletian, Vassafor...) qui s’est pour l’occasion chargé du mastering. Un bon moyen de lisser les trop grosses différences qui auraient pu exister entre ces deux enregistrements et rendre ainsi l’ensemble un poil plus homogène (bien qu’il reste aisé de distinguer où commence et où se termine les deux enregistrements).
Neuf titres pour trente-trois minutes, Warpvomit n’est donc pas du genre à faire traîner les choses inutilement. De la même manière, les Américains ne sont pas pris d’une quelconque mission ayant pour objectif l’originalité ou la fraîcheur du propos. Le crédo du groupe serait plutôt : "c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes". Qu’à cela ne tienne puisqu’à quelques centaines de kilomètres au nord de Seattle on trouve les terres souillées d’un certain Blasphemy. Une source majeure d’inspiration pour Warpvomit qui va naturellement s’appliquer à reprendre la recette de ce Black Metal bestial et sans compromis. Ni plus, ni moins.
Cet hommage ou travail de mimétisme commence par un choix de production évident. Opaque, brouillonne et volontairement déséquilibrée, celle-ci met l’accent sur les blasts et autres matraquage d’Impious Conjurer Of Bestial Conquest ainsi que la voix ultra saturée et presque dégoulinante de Sempiternal Atrocitor Of Angelholocaust. Ainsi, comme chez Blasphemy, les guitares sont relayées à l’arrière-plan afin de renforcer cette impression de chaos qui règne à l’écoute des titres de Barbaric Triumph Of Evil. Un choix pertinent tant l’impression d’en prendre plein la tronche persiste tout au long de cette grosse demi-heure. Toutefois, sachez qu’il est quand même plus facile d’en discerner les riffs que sur Fallen Angel Of Doom.... où il faut véritablement s’accrocher pour percevoir la teneur du travail de Caller Of The Storms. En ce qui concerne la production, cette ressemblance avec ses cousins canadiens est toutefois moins flagrante sur les titres de la démo Carnal Sacrifice. Si l’impression de chaos persiste bel et bien (blasts, soli chaotiques et dissonants, voix arrachées...), les guitares sont à l’inverse placées ici aux avant-postes à l’aide d’un son assez gras qui étonnamment rappelle certains standards de la scène Death suédoise. Et pour le coup, le mariage des deux fonctionne plutôt bien.
Mais au final, peu importe la production, le Ross Bay Cult worshipping de Warpvomit reste ici total. De ces riffs primitifs, chaotiques et aliénants, à ces séquences mid-tempo redoutables qui donnent envie de tout casser autour de soi en passant par ces blasts quasi ininterrompus ou par cette voix bestiale qui nous est vomie aux oreilles avec véhémence, l’aura maléfique de Blasphemy plane indiscutablement sur tous les morceaux de cette compilation qui ravira tous les amateurs de ce genre de Black Metal punitif.
Un petit tour et puis s’en vont. Je ne sais pas ce qui a poussé Warpvomit à mettre fin à ses activités pour finalement relancer la machine quelques mois plus tard sous le nom de Crurifragium. En attendant, Barbaric Triumph Of Evil promet de bons moments à quiconque souhaitera se défouler au son d’un Black Metal bestial et sans compromis. Certes, Warpvomit n’a pas brillé durant sa courte carrière par une originalité débordante, puisant toute son inspiration chez les Canadiens de Blasphemy. Mais si le groupe avait bien une chose pour lui, c’est l’efficacité redoutable de ses compositions. Cette compilation est aujourd'hui là pour en attester.
| AxGxB 30 Janvier 2017 - 817 lectures |
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