Towards Hellfire - Death Upon The Holy Throne
Chronique
Towards Hellfire Death Upon The Holy Throne
Toujours aussi prolifique et qualitative depuis maintenant des décennies la Pologne reste encore et toujours une valeur-sûre en matière d’extrême sous toutes les formes possibles, et parmi les derniers rejetons qu’elle a engendré TOWARDS HELLFIRE est clairement une de ses plus grosses réussites. Formé récemment à Poznań autour de vieux briscards de l’underground local ayant fait leurs armes notamment dans BLOODTHIRST, ZMORA, HELL-BORN, MIRROR OF THE VOID, MORBID WINDS, MORDHELL ou encore THRONEUM (bref que des formations ne faisant pas dans la finesse et venant de différents horizons musicaux), le trio propose ici un Black Metal vindicatif et bas du front qui ne va pas s’encombrer de futilités techniques comme d’excès sonores divers. Car sa musique va être majoritairement basée sur un tempo enlevé et des riffs simples exécutés en boucle où ça crie fort son amour pour l’occultisme, la haine et le Diable... le tout avec une vraie intégrité et sincérité, et ce même si tout cela peut donner l’impression d’être assez primitif voire redondant (et c’est le cas !). Cependant il faut reconnaître que les trois acolytes ont totalement réussi leur coup vu qu’ils trouvent le moyen de pondre carrément un des albums de l’année dans le style, un véritable tour de force dans ce registre si dépouillé et au sein d’une concurrence de plus en plus colossale et de qualité.
Car l’écriture ici y est impeccable de bout en bout et ne faiblit jamais en accroche comme en attractivité, tout ça en gardant une ligne de conduite authentique et simple basée sur la radicalité mais où de nombreuses variations rythmiques permettent de créer des plans parfaits pour secouer la nuque comme de donner l’impression d’étouffer... mais à l’obscurité toujours intense. D’ailleurs en ouvrant avec un titre intitulé « Nocturnal Rites » on sait parfaitement où l’on va mettre les pieds, et de ce côté-là on n’est pas déçu vu que les compères nous balancent directement tout leur arsenal technique entre blasts destructeurs et ralentissements pachydermiques, où se mêlent des ambiances en mid-tempo remuantes à souhait pour un rendu sans concessions et ultra-dense parfaitement balisé qui sert de mise en bouche idéale. Si l’équilibre des forces va rester de mise au démarrage de ce disque (« Hammer For Betrayal » qui s’enchaîne juste après va confirmer cela en continuant à balancer la sauce avec même quelques légers accents Thrash), le grand écart entre vitesse et lourdeur va ensuite s’accentuer... à l’instar de « Obssessed By Hate » rutilant et enlevé qui joue là-encore sur l’opposition des rythmes. Et puis à partir de « Follow The Path Of Chaos » tout cela va encore monter en intensité, tant ici les plans médium vont prendre de l’ampleur et donner ainsi instantanément envie à l’auditeur de secouer la nuque tant c’est entraînant et instinctif malgré que ça reste standard au possible. Mais si tout ça est aussi réussi c’est sans doute grâce à la qualité de la production au grain naturel si appréciable et aidée par une basse chaude et présente dans le mixage, qui permet ainsi d’amener plus de force et conclure une première partie de long-format de toute beauté et sans fausses notes.
Et si comme tout cela ne suffisait pas la suivante sera du même acabit et mieux encore, tant on va être totalement happés par le monstrueux « Death Upon The Holy Throne » en mode cavalcade guerrière assumée, tant ici la brutalité est moins présente pour laisser une place plus importante à des passages épiques impeccables et une lenteur plus affirmée... tout cela en mettant le tabassage sur le bas-côté sans que l’on y perde au change. Car on se rend compte que les gars même en levant le pied gardent une cohésion de tous les instants, et que leur exécution en médium est redoutable et donne directement envie d’en découdre et ce en prime avec l’ajout d’un solo un peu mélodique sur les bords, idéal pour aérer tout ça et y rajouter un soupçon de luminosité au milieu de cette noirceur absolue. Si cette patte combattante va se conforter sur la magnifique conclusion intitulée « The Oath Of The Ancient's Gods » (où la froideur va monter d’un cran et montrer une facette neigeuse peu entendue jusque-là), les redoutables « The Gospel Of The Violence » et « Transfiguration » vont revenir à côté frontal plus présent qui n'avait néanmoins jamais disparu. C’est bien une autre des forces de cette galette qui malgré sa rage et sa haine jouée sur des charbons ardents (et dont la radicalité peut dérouter certaines personnes adeptes de plus de finesse) est bien plus travaillée et surprenante qu’on ne pourrait le croire de prime abord. Proposant nombre de subtilités - et ce malgré des riffs souvent répétés en boucle et un batteur qui se contente souvent de reprendre ses mêmes plans en continu, cet enregistrement est une vraie surprise qui mettra tout le monde d’accord et prouvera une fois de plus que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, tant ici ça sent bon les années 90. Simple mais jamais simplissime ce premier jet porté par toute l’expérience de ses créateurs s’écoutera avec délectation et une furieuse envie de se lancer dans une messe noire et faire gloire au Diable et à ses légions, dont l’aura ne diminue pas malgré le temps qui passe. Autant dire qu’il n’y a rien à jeter durant ces quarante minutes rutilantes et qui défilent à toute allure et qu’avec ce coup d’essai totalement abouti l'entité se place déjà dans le haut du panier de son pays, une juste récompense pour elle qui aura cependant la pression pour le futur tant il lui sera difficile d’égaler une telle réussite, mais nul doute néanmoins qu’elle y parviendra tant elle a les éléments pour éviter la sortie de route future... à elle désormais de continuer sur sa lancée.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène