Mis au placard il y a trois ans, Mordbrand m’avait fait l’effet d’un pétard mouillé. Deux membres du ressuscité God Macabre s’associant pour livrer du death suédois à l’ancienne, forcément n’importe quel adepte du genre se jettera sur le brûlot tête baissée… Pour une rapide déconvenue. Mollasson et à la production inaudible, leur premier album
Imago sera balayé par la concurrence de l’époque (Vanhelgd en tête) et prendra la poussière après seulement quelques écoutes. Pourtant le trio chauve continuera son chemin, il sortira deux splits ainsi qu’un EP (via Doomentia Records) complètement passés à travers ma liste de chronique je vous l’avoue. Et revoilà Mordbrand pour un deuxième album dorénavant chez Carnal Records (Arckanum, Bombs Of Hades, Craft). Pourquoi ne pas se laisser tenter par cette magnifique pochette loin des standards death (de l’inconnue Nathalie Ziegler) ? Et puis sur un mois de février assez calme en sortie de mon côté. Allez.
Stupéfaction, les premières secondes de « Bleed Into Nought » annonce un Mordbrand tout autre ! Le style de death metal lui ne change toutefois pas, un metal de la mort ultra saturé et velu « from Stockholm » aux bribes mélodiques dans une ambiance horrifique rappelant Putereaon/Nominon… Mais une puissance de feu ô combien décuplée ici ! De côté la production et le mixage approximatifs de 2014, l’on peut enfin pleinement se délecter des salves de riffs Boss HM-2 en plomb (possédant le gras dégoulinant d’un Wombbath), des blast beats marteau-pilon (« At The Larvae Column » au break crucificateur à 2:25) ou des vociférations du frontman (Monsieur
The Winterlong) et du guitariste (aux légers effets « cookie monster »). Merci à Lawrence Mackrory (Darkane) pour ce rendu ! Là où
Imago avait un arrière-goût d’inachevé que ce soit dans l’atmosphère ou la violence dégagée, le groupe semble vouloir désormais corriger le tir et polir ses munitions pour une destruction auditive optimum.
Mordbrand aime jouer sur différents terrains et contrairement à la précédente galette l’accroche subsiste, même sur des morceaux de plus de 5 minutes (soit plus de la moitié des titres) l’on ne pique plus du nez… Enfin presque. De légères baisses de régime qui ne sont pas entièrement gommées, notamment « Worship Predation » (miam ce break à 2:07) ou « Give In To Oblivion » mais rattrapées par une déferlante « Black & Decker ». Point de bourrinage abruti ou de mid-tempo léthargique, globalement les Suédois peaufinent leurs morceaux, usant des variations de débits ou passages plus mélodiques (« Venomous Myrrh » à 2:30) et ambiancés pour repartir sur un break maelström de frappes de sourd et de guitares tronçonneuse. Tout cela restant plutôt fluide et donnera envie de remettre la galette. De belles trouvailles dans certains riffs et la rythmique pour un style rogné jusqu’à la moelle, des passages à la limite du black dès l’introduction de « Bleed Into Nought » (aux airs d’un Tribulation première période voire d’un Marduk à 3:08 !) ou carrément post sur « Throes Of Glorious Death ». Un aspect « osé » que l’on aurait aimé entendre d’avantage, peut-être sur le prochain opus ?
La playlist du diner de Saint Valentin est toute trouvée. Comme si Mordbrand avait lu mes critiques passé, le trio suédois refaçonne son death metal pour une musique ambiancée, mélodique et barbare qui saura agripper le tympan. Méconnaissable pour ceux comme moi qui étaient restés sur
Imago. Alors certes
Wilt ne possède pas de réels hits et fera face à quelques moments de flottement mais le résultat demeure tout de même fichtrement efficace. A écouter et réécouter très fort ! Première sortie de grosse cylindrée death suédois et première cervicalgie. Suivront Evocation, Entrails, Puteraeon, Wombbath, Lik, Gutter Instinct… Je sens que 2017 va combler mes attentes de HM-2 « haut de gamme ». Heureux je suis.
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