Après l’époque des frères Hoffman la deuxième partie de carrière de la bande à Glen Benton avait vu l’intégration de la paire Jack Owen/Ralph Santolla, qui lui avait permis de clairement reprendre des couleurs. Car après une baisse d’attractivité durant la fin de son aventure avec les deux frangins le binôme historique s’était remis dans le bon sens avec l’incorporation de ces guitaristes expérimentés qui lui ont permis de sortir l’énorme
« The Stench Of Redemption », qui marquait le début d’une phase où les compositions allaient se montrer plus longues et travaillées. Ayant continué dans cette même voie avec les réussis
« Till Death Do Us Part » et
« To Hell With God » (qui n’ont néanmoins jamais pu égaler le premier volet de cette trilogie), le groupe a vu peu de temps après la sortie de ce dernier opus l’éviction soudaine et inattendue de l’ancien OBITUARY. Si les raisons de ce départ demeurent obscures (même si l’on sait que Glen Benton avait publiquement reproché à ce dernier d’accélérer régulièrement le tempo sur scène, ainsi que sa désinvolture générale) il marque également le début d’une troisième phase, avec l’arrivée de Kevin Quirion (ORDER OF ENNEAD) et aussi le retour à des morceaux plus courts et directs vu qu’ici aucun d’entre eux ne dépasse les quatre minutes.
Ce choix de revenir aux fondamentaux va s’avérer être une excellente idée tant ce onzième chapitre des floridiens va se montrer à la fois brutal et inspiré, tout en étant magnifié par une production qui lui correspond totalement signée Jason Suecof (ALL THAT REMAINS, THE BLACK DAHLIA MURDER, JOB FOR A COWBOY, TRIVIUM). Si celui-ci n'est pas un habitué du bon gros Death Metal, il a l'avantage d'être un très grand fan du combo et cela s'entend car il a réussi à lui donner un son moderne avec néanmoins un côté old-school apparent, qui nous renvoie presque 15 ans en arrière. L’autre coup de maître réussi là est sur le fait de déléguer de plus en plus la composition musicale car tous les membres s'y sont mis et cela s'entend de suite. Car dès les premiers accords de « In The Minds Of Evil » on est bluffés vu qu’il est imparable et n'est pas sans rappeler les parties rapides de « Dead By Dawn » et « Dead but Dreaming », où la double est à fond et où les solos et riffs sont particulièrement mis en valeur afin d’obtenir d’entrée une des meilleures plages, à l’instar de « Thou Begone ». Là-encore le rendu est à la hauteur des espérances et sent bon « They Are The Children Of The Underworld » pour le riffing et la vitesse, tout en étant aussi imparable et haineux à l’instar du légèrement Thrashy « Godkill » très classique sur la forme comme le fond, qui clôt un triptyque d’ouverture absolument redoutable.
Si on pouvait avoir des doutes sur la suite de cette galette et sa capacité à se maintenir au même niveau les doutes vont être très rapidement dissipés bien que l’ensemble soit cependant moins marquant. Néanmoins ça reste d’un excellent niveau que ce soit via les classiques « Beyond Salvation », « Misery Of One », « Banished By Evil », « Kill The Light Of Christ » et « End The Wrath Of God », où l’on s’aperçoit que Steve Asheim blaste moins que d’habitude (sans pour autant y perdre en vitesse), préférant les distiller de façon plus ténue pour mieux aérer son jeu et ainsi donner plus de densité aux nouvelles chansons. Au milieu de ce classicisme parfaitement exécuté (même si ça peut donner la sensation de pilotage automatique) on peut mettre le redoutable « Even The Gods Can Bleed » aux relents affirmés de
« Once Upon The Cross », confirmant que le tueur de dieux a mélangé parfaitement son penchant actuel avec celui de son glorieux passé (et même âge d’or pour les mauvaises langues).
Du coup bien qu’étant sans surprises et calibré à outrance cette nouvelle sortie montre un vrai retour en forme et prouve que le changement de line-up a été particulièrement bénéfique tant les deux compères sont complémentaires à outrance (et n’en oublient pas d’être légèrement mélodique), aidés en cela par une fluidité de tous les instants particulièrement plaisante. Certes on pourra reprocher un léger essoufflement sur la fin mais la courte durée de l’ensemble (trente-sept minutes) comblera sans peine ce défaut finalement relativement récurrent, et qui a pu dans un passé proche être plus dommageable à l’entité. Comme quoi à chaque grande manœuvre interne elle revient au premier plan avec un disque haut de gamme, montrant qu’elle n’est pas encore morte et qu’elle a encore et toujours des choses à dire, ce dont on ne va pas se plaindre.
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