Depuis le départ des frères Hoffman les inusables Glen Benton et Steve Asheim semblent avoir retrouvé la stabilité et surtout l’inspiration qui leur faisait cruellement défaut sur les piteux « Insineratehymn » et « In Torment In Hell », même si depuis cet épisode c’est un peu la valse des guitaristes. Entre les passages du regretté Ralph Santolla, Jack Owen, et Dave Suzuki on retrouve désormais aux côtés du fidèle Kevin Quirion (qui a rempilé pour son deuxième enregistrement) le talentueux Mark English (MONSTROSITY), suite au départ de l’ancien CANNIBAL CORPSE (parti retrouver son ancien collègue Chris Barnes dans SIX FEET UNDER), même si musicalement cela n’a aucune incidence sur le style du binôme originel. En effet depuis l’énorme
« The Stench Of Redemption » celui-ci s’accroche désormais à un son plus mélodique qu’auparavant, combiné à des morceaux plus longs et travaillés, même si ça reste techniquement toujours aussi fluide et efficace. Du coup là où auparavant on guettait un relatif changement stylistique entre chaque sortie il semble que dorénavant une certaine routine se soit installée, tant on a l’impression d’y retrouver maintenant un peu la même chose. Mais contrairement à d’autres mythiques formations floridiennes dont l’inspiration est en perte de vitesse, les tueurs de Dieu maintiennent eux un niveau de qualité suffisamment important pour que leur musique reste intéressante, ce qui est d’autant plus rare quand l’attente a été si longue. En effet il a fallu presque cinq ans pour que le successeur de l’excellent
« In The Minds Of Evil » sorte enfin dans les bacs, et jamais de toute sa longue histoire le quatuor ne nous avait habitué à un délai si important entre deux disques. La faute à une tournée particulièrement longue et à un épuisement général qui s’en est suivi, et a obligé du coup celui-ci à devoir se reposer avant de pouvoir entamer le processus d’écriture de son nouveau rejeton.
Comme d’habitude on retrouve pour les textes les thèmes favoris du chanteur/bassiste aidé par le batteur qui ne faiblit pas malgré le temps qui passe bien au contraire, et qui propose également plus de variété dans son jeu qu’à une certaine époque pas si lointaine pour certains. Si la base reste inamovible et sans surprises majeures ce qui va quand même surprendre dès le départ (et se confirmera par la suite) c’est la relative homogénéité de ce douzième long-format, ce qui va s’avérer être à la fois positif comme négatif. Si depuis leurs débuts les américains nous ont habitué sur chaque sortie à avoir quelques compos imparables (dont on sait immédiatement qu’elles seront des futurs classiques), ici curieusement on a plus de mal à en détacher une plus qu’une autre malgré toutes leurs qualités intrinsèques. Pas sûr du coup qu’elles vieillissent aussi bien que les précédentes et surtout qu’elles franchissent le barrage des prochaines tournées, quand ce « Overtures Of Blasphemy » aura fini d’avoir sa promotion scénique. Pourtant certaines d’entre elles arrivent quand même à ressortir de la masse, principalement lors du premier tiers du disque qui passe particulièrement bien et se révèle très efficace entre « One With Satan » tout en variations et changement de vitesses, et « Crawled From The Shadows » fougueux et qui tabasse en continu. Sur celui-ci on retrouve le DEICIDE des années 90 tant le tempo ne ralentit jamais et se maintient en position élevée, porté notamment par un frappeur en très grande forme. Le combo confirme ses bonnes dispositions avec le remuant et entraînant « Seal The Tomb Below » qui reste bien calé à cheval entre mid-tempo et fugaces accélérations, et dont la construction très classique fait le boulot comme il faut, à l’instar du redoutable « Compliments Of Christ » au côté rétro affirmé qui va à l’essentiel et privilégie la variété pour plus d’efficacité.
Mais après ce départ convaincant la suite va tomber dans une espèce de faux-rythme et montrer certaines limites que l’on n’avait pas entendues sur les dernières sorties des vétérans, à commencer par le répétitif « All That Is Evil » ou encore avec la doublette « Excommuniated » - « Anointed In Blood » qui s’essouffle vite et montre des mecs un peu trop en pilotage automatique. Heureusement la dernière salve de brutalité sera plus convaincante, à commencer par l’excellent et sauvage « Crucified Soul Of Salvation » qui a tout ce qui faut pour casser la baraque (sans pour autant atteindre le niveau de ses glorieux aînés), où l’on retrouve le côté brut et direct que l’on aime chez ses créateurs. Si « Defying The Sacred » montre un virage mélodique encore plus affirmé qu’auparavant il sait aussi conserver sa force grâce à des habiles variations entre passages à cent à l’heure et d’autres plus posés, tout comme sur « Flesh, Power, Domininon » très inspiré et dense, où l’on retrouve toute la palette de jeu des vieux briscards.
Et même si entre tout cela il y’a encore quelques baisses d’attractivité avec le simplissime et linéaire « Consumed By Hatred » (où l’on a l’impression que les gars ne se sont pas foulés), et le très basique « Destined By Blasphemy » joué un peu à l’arrache, il serait dommage que de ne parler que des aspects les moins intéressants. Certes ceux-ci sont présents à une échelle plus importante et peu entendue depuis le départ des deux frangins, mais il ne faut pas occulter les bons moments qui sont présents ici, même s’ils contiennent moins de refrains sulfureux repris en masse par la foule, tout comme des hymnes moins évidents à trouver dans l’immédiat. Sans doute y’en aura-t-il dans le futur (le temps faisant son œuvre) mais pour l’instant il est difficile d’en trouver quelques-uns, malgré quelques ambiances et riffs imparables qui font mouche, mais dont on a du mal à s’en souvenir une fois l’écoute terminée. Sans être le meilleur disque de sa carrière il se place quand même dans la moyenne de l’entité, au-dessus d’un
« Scars Of The Crucifix » et
« Till Death Do Us Part », mais en dessous du précédent et de
« To Hell With God », faisant ainsi de cette galette une simple livraison supplémentaire. A défaut de devenir indispensable et incontournable on appréciera malgré tout de la réécouter de temps en temps, sans pour autant que cela soit aussi fréquent que la plupart de celles sorties durant l’actuel millénaire.
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