Comme évoqué dans ma chronique de leur dernier album intitulé
The Tomb Of Infinite Ritual, Coffin Texts a malheureusement connu, au moins jusqu'à l'année dernière, une carrière semée d'embûches. Si la majorité des groupes réussissent à sortir leur album quelques semaines après l'avoir enregistré, cela n'a jamais été le cas pour Coffin Texts. Ainsi, quatre ans séparent l'enregistrement et la sortie de ce premier album intitulé
Gods Of Creation, Death & Afterlife. Les raisons de ce délai demeurent obscures mais les faits sont là. Parue en 2000 sur le label californien Dwell Records, la version originale de ce premier album compte huit titres, les six de l'album ainsi que deux reprises de Slayer et de Black Sabbath figurant à la base sur quelques compilations. La version chroniquée ici est la réédition de 2004 par le label colombien Brutalized Records et sur laquelle figure une reprise supplémentaire de Morbid Angel. Enfin, pour les amateurs de vinyles, sachez qu'une réédition par Nuclear Winter existe également mais qu'elle ne comprend que les six titres de l'album (en plus d'être probablement sold out).
Toujours dans ma chronique de
The Tomb Of Infinite Ritual, j'associais la musique de Coffin Texts à celle de Morbid Angel ainsi qu'à d'autres groupes plus récents tels qu'Angelcorpse, Perdition Temple ou Apocalypse Command. Si douze années séparent la sortie des deux albums de Coffin Texts, sept séparent la composition et l'enregistrement des titres qui y figurent. Pourtant, le constat n'en reste pas moins identique puisque la musique de
Gods Of Creation, Death & Afterlife semble à l'époque déjà étroitement liée à celle du Morbid Angel des débuts. De quoi réjouir les nombreux nostalgiques du groupe de Tampa qui depuis est tombé bien bas.
Même chose pour les thématiques abordées par le groupe qui, là encore, ne cachait déjà pas son intérêt pour l’Égypte ancienne, ses histoires, ses mythes... Que ce soit dans le nom du groupe, cette pochette sur laquelle figure Anubis ou bien tout simplement les paroles et les titres de chaque morceau. Une touche d'originalité évidente pour l'époque même si depuis l'idée a été très largement reprise par un certain Nile.
Ainsi,
Gods Of Creation, Death & Afterlife pose ici les bases de l'univers de Coffin Texts. Par conséquent, si vous avez déjà jeté vos oreilles sur le très bon
The Tomb Of Infinite Ritual et que vous l'avez apprécié, il y a toutes les raisons de penser que vous succomberez également aux charmes de cette première livraison. Coffin Texts nous livre ici un très bon album de Death Metal à la sauce US. Un Death Metal fait de quelques passages mid-tempo lourds et pesants (les débuts de "Ethereal Conjuration" et "Coffin Texts", les breaks de "Revengeful Entity", "Coffin Texts"...) mais surtout de franches accélérations saupoudrés de blasts et illuminés par une quantité de riffs incisifs et vengeurs. Et si la musique de Coffin Texts ne brille ni par son originalité ni par sa violence ni par sa technique, elle est d'une efficacité exemplaire, allant à l'essentiel grâce à un riffing inspiré, vif et sinistres, à un rythme général soutenu, quelque soli foutraques et bruyants et bien sûr des ambiances morbides de tombeaux égyptiens. Bref, un album classique toujours aussi agréable à écouter malgré le temps qui passe. Et parler du temps qui passe me permets justement de rebondir sur le seul point négatif de cet album, sa production et ses légers arrangements. Loin d'être un groupe qui roule sur l'or, Coffin Texts a toujours fait avec les moyens du bord, soit relativement peu. Aussi, la production accuse aujourd'hui très largement le poids des années avec notamment un côté très synthétique qui manque de chaleur. De même, on a le sentiment que l'ingénieur du son en charge de la production a clairement abusé de la réverb'. Une réverb' utilisée ici de façon plutôt étonnante puisqu'on a l'impression quelle concerne tout les instruments et pas seulement la voix. Au niveau des arrangements, on trouve également ce délicieux synthétiseur particulièrement désuet qui vient introduire l'excellent "Revengeful Entity" et que l'on retrouve ensuite sur l'interlude "The Grand Gallery (Final Judgement)". Si en 1996, ces nappes de synthétiseur pouvait sembler moderne et intéressantes pour poser des ambiances, aujourd'hui c'est tout le contraire. Sans pour autant gâcher la fête, cela rend surtout compte des années qui passent en positionnant clairement
Gods Of Creation, Death & Afterlife comme un album des années 90.
Moins marquées en terme de production, les trois reprises proposées par Coffin Texts donnent tout de suite l'impression d'êtres plus récentes que les six titres de l'album. On pourra d'ailleurs saluer le choix des morceaux repris ici qui changent des classiques habituellement servit. Si ces trois titres sont de bonnes factures, on peut néanmoins regretter que Coffin Texts n'ai pas cherché à se les approprier, préférant ainsi nous les resservir de façon fidèle et quasi identiques aux versions originales.
Sans faire parti de ces albums inoubliables,
Gods Of Creation, Death & Afterlife constitue malgré tout une très bonne entrée en matière dans l'univers sablonneux et pyramidale de Coffin Texts. Les amateurs de Death Metal US ne seront pas sans prendre du plaisir à l'écoute de ce premier album souffrant certes d'une production pas forcément très adaptée et d'arrangements obsolètes mais dont l'efficacité n'est absolument pas à remettre en question.
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