Drôle de parcours que celui de Coffin Texts. Formé en 1994 à Los Angeles sous la forme d'un trio, le groupe enregistre entre 1995 et 1996 un premier album intitulé
Gods Of Creation, Death & Afterlife. Sauf qu'au lieu de le sortir dans la foulée, ce premier album ne verra finalement le jour que quatre ans plus tard sous la coupe de Dwell Records, un label californien très peu actif à qui l'ont doit notamment les premiers albums de Soilent Green et Hail!Hornet. Malgré cette sortie tardive, Coffin Texts continue d'être actif et enregistre entre temps plusieurs reprises qui figureront sur de nombreuses compilations. Après la sortie de
Gods Of Creation, Death & Afterlife, le groupe entame la composition de son deuxième album et sort en 2003, en guise de préambule, un CD trois titres à but promotionnel intitulé
Tomb Of Infinite Ritual. Le groupe réussi alors à décrocher un deal avec Morbid Records. Malheureusement, ce dernier n'aboutira pas, poussant Coffin Texts à retourner dans l'ombre pendant presque huit ans. Il faudra alors attendre 2012 et le soutient des labels Dark Descent et Blood Harvest pour qu'enfin Coffin Texts réussisse à sortir ce nouvel album qu'on n'attendait plus.
Il faut dire que les trois membres de Coffin Texts ne sont pas restés les deux pieds dans le même sabot. Emilio Marquez à ainsi officié entre 1995 et 2010 chez les excellents Sadistic Intent. Il a également donné un peu de sa personne au sein de Brujeria et continue aujourd'hui encore à jouer dans Possessed. Robert Cardenas à occupé son temps libre en participant à quelques tournées de Possessed tout en jouant dans des groupes comme Diabolic, Agent Steel ou Malice. Quant à Richard Gonzalez, on le retrouve toujours au sein d'Infamy malgré que le groupe n'ai rien sorti depuis 2001. Bref, des hommes bien occupés qui aujourd'hui semblent avoir fait de Coffin Texts leur priorité. Une bonne idée puisque le groupe n'a jamais eu la reconnaissance qu'il mérite malgré un Death Metal de qualité aux thèmes sortant un peu de l'ordinaire. Car en effet, pas de tripailles, de zombies ou de décapitation ici, le crédo de Coffin Texts étant plutôt la mythologie égyptienne. Forcément, impossible de ne pas tracer un parallèle avec ses compatriotes de Nile. Mais la comparaison s'arrête là, les deux groupes n'ayant pas grand chose d'autre en commun.
Les influences de Coffin Texts sont plutôt à rechercher du côté de Morbid Angel (celui des débuts, au moins jusqu'à
Covenant) et d'une manière plus générale du travail d'un certain Gene Palubicki qui a officié ou officie encore dans des groupes comme Angel Corpse, Perdition Temple ou Apocalypse Command. Soit un Death Metal particulièrement véhément et peu enclin au mid tempo. Et en effet,
The Tomb Of Infinite Ritual n'est pas un album de tout repos. Car malgré des morceaux relativement longs (plus de cinq minutes en moyenne), le rythme général est plutôt bien relevé avec des riffs en tremolo incisifs qui fusent sans cesse et surtout des blasts qui ne faiblissent presque jamais. Mais loin de foncer dans le tas tête baissé, Coffin Texts réussit à modérer son propos par quelques passages faisant preuve de davantage de finesse ("To Manifest" à 2:25, "Final Transformation" à 2:51, "Divination", "Throne Of Genocide" à 3:59, "Dieties Of The Prime Evil Chaos" à 3:29). De fait, la musique du groupe californien gagne en consistance grâce à des atmosphères qui se font relativement variées, tantôt intenses et épuisantes lorsque ça blaste sans vergogne, tantôt menaçantes, oppressantes et quasi ritualistiques lorsque le rythme se ralenti. Une alternance bien venue dont le groupe se sert pour instaurer un climat d'Égypte antique à travers une instrumentation classique (pas d'instruments exotiques comme en utilise Karl Sanders) et des vocalises sifflantes et incantatoires. Une bénédiction pour l'auditeur qui pourra enfin sortir la tête de l'eau et de ne plus subir ces assauts répétés, au moins pendant quelques secondes/minutes. On notera également une prédisposition pour les solos toujours ultra-rapides et dissonants rappelant évidemment Morbid Angel ("To Manifest" à 5:25, "Final Transformation" à 1:02 et 4:11, "Divination" à 2:00 et 7:15, "Throne Of Genocide" à 5:58, "Dieties Of The Prime Evil Chaos" à 3:54).
Alors non, ce n'est pas avec ce deuxième album que Coffin Texts changera la face du monde, le groupe californien proposant une musique clairement ancrée dans une certaine tradition du Death Metal à la sauce US. Mais si ses références sont ainsi évidentes, cela n'empêche pas le trio de se démarquer clairement du reste de la production grâce à des ambiances originales, aussi légères et subtiles soient-elles. Et puis à l'heure ou Morbid Angel n'est plus qu'un lointain souvenir dont les seuls albums valables sont tous sortis il y a maintenant plus de dix ans, Coffin Texts peut tout naturellement faire office de substitut de qualité.
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