Il y a des groupes comme ça, qui sortent de (presque) nulle part et qui balancent un premier album quasi parfait… Pourtant
Hermes, l’homme derrière
GRANDIOSA MUERTE, n’en n’est pas à son coup d’essai puisqu’on le retrouve crédité en tant que guitariste dans pas moins de six autres formations au Costa Rica, toujours dans des registres
black et / ou
death metal, mais je ne pense pas faire offense à sa prolifique carrière en affirmant qu’il n’avait jusqu’alors jamais atteint de tels sommets.
Lorsqu’on commence à se pencher un peu sur l’œuvre, il y a plusieurs éléments qui mettent la puce à l’oreille quant à la qualité supposée. Le premier selon moi, concerne tout l’aspect esthétique et spirituel de la culture Maya qui entoure la formation : je trouvais le concept des pochettes des deux singles absolument superbe, l’illustration de cet «
Egregor » les transcende. En effet, si on les observe dans l’ordre chronologique, nous pourrions y voir une forme de progression : la quête du spirituel selon des moyens terrestres (« Sibila »), l’élévation psychique (« Destino ») et enfin l’illumination («
Egregor ») avec l’avènement de la couleur dans un univers jusqu’alors en noir et blanc. Donc, d’un simple point de vue thématique, je trouve que la formation se démarque, le boulot réalisé par
Gustavo Quiros étant à mon goût exceptionnel.
Pour le deuxième élément, je vais me référer au mix et au mastering puisque le responsable n’est autre que le grand
Colin Marston, l’homme aux mille projets que je ne listerai pas ici par paresse mais donc pas la dernière des chèvres qui a l’habitude de travailler avec n’importe qui. Bien sûr, sa présence ne garantit en rien que l’album soit bon, en revanche c’est l’assurance d’un travail de professionnel, chose que l’écoute des neuf titres ne démentira pas. La production est puissante, sourde, épaisse, il se passe un truc de paradoxalement aérien lorsqu’on se plonge dedans… Un côté presque atmosphérique qui évite à ce
death metal massif de ressembler à de la bouillie indigeste. C’est sûr qu’il faut aimer ce genre de production très opaque qui pourra aussi bien convoquer la profondeur des abysses que le grand vide astral mais, au regard du style pratiqué (pour moi nous sommes dans la lignée de
KRYPTS), c’est exactement ce qu’il fallait.
De toute façon, l’avantage d’«
Egregor » c’est que ce ne sera pas la peine d’attendre des plombes pour comprendre où
GRANDIOSA MUERTE veut en venir, le titre d’ouverture « Mercurio » disant tout dès la première note : un
death brutal d’apparence primitive mais littéralement habité, porteur d’une aura malfaisante rare, avec une putain de voix décharnée, des guitares sous-accordées, une batterie martelant les tempos jusqu’à la transe chamanique… D’ailleurs, l’ambiance crépusculaire qui caractérise le disque est également largement redevable à une dimension
black metal certes subtile mais qui fait mouche à tous les coups (le riffing de « Destino » par exemple).
Hermes a plus d’un tour dans son sac (tagada tsoin tsoin) puisqu’en plus de cette coulée de lave en fusion que l’on subit les bras ballant pendant une petite trentaine de minutes, il glisse intelligemment de-ci de-là des claviers discrets mais qui renforcent encore davantage, si tant est que cela fut nécessaire, l’obscurité poisseuse engendrée par le LP. C’est quand même dingue de se dire que ce mec, tout seul, qui part avec les mêmes armes que la concurrence (guitare, basse, batterie, clavier, chant), parvient à créer une telle ambiance de poisse, un tel climat d’étrangeté malveillante, à la fois funéraire et cosmique, ancré dans la spiritualité, pour un résultat proprement cauchemardesque. Putain, et dire que j’ai failli passer à côté de ça…
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