Le méconnu et sous-estimé Gates Of Ishtar continue sur son rythme effréné d'un album par an (depuis
A Bloodred Path) et ça tout juste après le mémorable
The Dawn Of Flames (« It will flood the shores of heaven, And unleash the wrath of flames » !). Toujours chez les Allemands défunts d'Invasion Records et masqués par les monstres de Göteborg, les Suédois ne seront ceci dit plus tout à fait les mêmes. Les deux guitaristes sont remplacés par Urban Carlsson, le poste de bassiste est attribué à l'hurleur et tête pensante Mikael Sandorf, quant au batteur, c'est le fondateur Oskar Karlsson qui refera son apparition. Une refonte de line-up qui annoncera une musique tout autre, prémices de The Duskfall. Gates Of Ishtar et son troisième opus
At Dusk And Forever (à l'artwork qui rendra encore une fois aveugle), dernier acte.
Si vous souffriez de problèmes de dos et d'une nuque engourdie,
At Dusk And Forever saura certainement vous achever sur place (*sourire sadique façon Doom*). Gates of Ishtar va transiter d'un death/black mélodique vers un death/thrash « sous nitro » jouissif au possible. Une évolution qui se laissait déjà entrevoir sur son aîné
The Dawn Of Flames. Les teintes black metal disparaissent ainsi pour laisser place à un death/thrash mélodique méchamment rentre dedans et plus commun il faut avouer (transpirant le At The Gates comme bon nombre). Heureusement que Gates Of Ishtar connait sur le bout des doigts sa recette élémentaire et imparable pour tenir notre attention tout le long de sa galette. Les titres s'enchaînent à une vitesse ahurissante (le batteur aura fait de nets progrès depuis
A Bloodred Path) dans le seul objectif d'évacuer tout le stress de la semaine ou de la journée. Et ça fonctionne plutôt bien ! Comment résister aux tsunamis (double pédale de bonne famille à la clé) « Battles To Come », « Never Alone Again » ou encore « Always » ? Impossible d'éviter les atouts mélodiques des Suédois, des riffs simplistes qui vous trotteront à la tête pendant pas mal de temps (« The Nightfall » et « Always » en haut de tableau).
Ceux qui vibraient pour l'atmosphère sombre et triste des précédents opus seront peut-être partagés par ce death/thrash primitif peu subtil. Il ne sera d'ailleurs pas évident de bien différencier les morceaux les premières écoutes, les riffs incisifs étant construits sur le même modèle. Au-delà des compositions, même le chant de Mikael paraît beaucoup moins torturé et touchant (moins black metal en somme). Les quelques expérimentations résident exclusivement dans les deux derniers titres, « Always » (argh cette mélodie de fin) et « Forever Beach » (7 minutes instrumentales façon ambiant néoclassique à la manière d'un Dargaard). Ce dernier titre retiré,
At Dusk And Forever marque 28 minutes au compteur, un peu juste diront certains. Mais pour le style soutenu pratiqué, une durée suffisante pour d'autres (mois compris). Et puis lorsqu'on pratique une musique si efficace et sans baisse de régime, on ne peut que valider les efforts de Gates Of Ishtar.
Voilà,
At Dusk And Forever marque la fin précoce des malheureux Gates Of Ishtar. Le groupe suédois n'aura vécu que six ans (de 1992 à 1998) pour trois albums à son actif dans une quasi-indifférence... Beaucoup encore n'ont jamais écouté ou même entendu parler de ce groupe, une tare à absolument corriger si l'on apprécie tout au mieux le metal mélodique suédois. Gates Of Ishtar deviendra alors quelques mois plus tard Soulash qui se transformera en 2001 en The Duskfall (formé par ses trois anciens membres). « Forever Scarred », R.I.P.
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30/05/2013 09:40