God Macabre, ô combien obscur et vénéré, vient tout juste de ressusciter. En espérant un éventuel deuxième album 20 ans après
The Winterlong, place à Mordbrand. Trio composé de deux de ses membres, à savoir le bassiste Björn Larsson (à la composition et production ici) et le frontman Per Boder, Mordbrand (« incendie » en suédois) se forme en 2006 en tant que simple « projet studio ». Les Suédois enchaîneront les Splits et EP’s jusqu’à cette année, sortie de leur premier album
Imago (via Deathgasm pour le CD et Doomentia Records pour le vinyle). La pochette est signée par la coqueluche du moment Juan Castellano (dernièrement dans nos colonnes,
Winter Of Sin ou
Vanhelga).
Pour les fins gourmets (et ceux suivant mes chroniques),
Imago rappelle les débuts de Nominon et le plus récent Puteraeon, à savoir un death metal suédois old school à la fois méchamment primaire mais aussi teinté d’une atmosphère occulte inquiétante. Des parpaings de riffs sans finesse (« Their Name Are Myriads ») au son rond et chaud catapultés en pleine face par une rythmique en fonte ainsi que des vocaux gras. Pour ceux restés sur God Macabre, Per garde son timbre éraillé « à l’ancienne » mais a gagné considérablement en virilité depuis 1993 (tabac et alcool ?). Dommage que le mixage ne le mette pas d’avantage en valeur. Accolés à cela, quelques leads signés du Malin (« Join Them In Thralldom », « Imago » ou « Severe The Limbs That Grace » pour effectuer sa messe noire dominicale) mais aussi des breaks ou des nappes de claviers sortis de nulle part (l’incantatoire « Revelate »). On en redemande.
Une ambiance malheureusement usée timidement au profit de morceaux mid-tempo « banals » aux longueurs difficilement digérables (« Bastion Of Blood »). Le maître Eric Cutler (Autopsy) et CC DeKill (Gravehill) poseront tous les deux leurs soli sur un même morceau, « Their Name Are Myriads ». Assez anecdotique. Finalement Mordbrand brille ici lorsqu’il lâche sa furie (« Hoarding The Grotesque », « The Spawning (Born Of Rot) »). Sauf qu’il manque encore cruellement d’impact (batterie incluse) et de folie, deux ingrédients extrêmement rares ces dernières années dans la scène. Bis-repetita, un groupe de plus dans ce miasme « old school » suédois (Vampire, Puteraeon, Miasmal, Gluttony…), agréable dans ses préliminaires mais pas assez pour soulager un auditoire expérimenté de plus en plus pointilleux. Suivant.
Référence death metal oubliée (un des premiers groupes du genre), difficile de ne pas avoir God Macabre en tête même si le style est résolument différent ici. De facto le curseur de notre attente est en conséquence. Un death metal certes sympathique et l’ambiance noire (pas assez approfondie) mais qui se fond dans cet amas efficace… Sur le court terme. Plusieurs écoutes suffisent à ranger la galette dans le tiroir et à retourner une nouvelle fois à ses classiques ou à ces rares surprises (
Vanhelgd chers lecteurs !). Si le « name dropping » plutôt costaud n’était pas présent, je ne sais pas si
Imago aurait eu ces quelques lignes de ma part. Néanmoins
Imago m’aura permis de découvrir Mordbrand, j’écouterai ainsi sans broncher leur prochaine œuvre.
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