Patria - Magna Adversia
Chronique
Patria Magna Adversia
Vous savez quoi ? Avant de venir chroniquer sur Thrashocore, Raziel officiait chez le défunt VS Webzine. Oui, vous le saviez sûrement… Est-ce qu’il se plaît dans sa nouvelle maison ? N’en doutons pas, même si parfois nous devons nous départager pour décider de celui qui chroniquera tel ou tel album. En ce qui concerne PATRIA la décision n’a pas été trop difficile. Mon aîné affirmant qu’avec l’opus précédent il « s’était emmerdé sec ». Je lui demandai tout même s’il eut envie de s’emmerder sec à nouveau, ce à quoi il répondit : « Pas trop mon lapin ». Donc voilà, je m’en occupe, les dents en avant, les oreilles bien droites et la queue en pompon.
PATRIA est brésilien. Il fêtera l’année prochaine ses 10 ans d’existence et il a déjà 6 albums à son actif. Il avait surtout fait des débuts en fanfare, enchaînant le rythme d’un album par an, ne se laissant de l’espace qu’en 2012, année où il a quand même proposé un EP. 2013, quatrième album. 2014, cinquième album. Mais voilà, il a un peu freiné et mis près de 3 ans pour revenir, avec un Magna Adversia de 10 pistes et d’un total de 50 minutes. Les rois des multiplications auront vite fait le calcul et crieront en choeur “Ce qui fait 5 minutes en moyenne par morceau”. Oui, mais ce que ne dit pas cette moyenne c’est que la fourchette des durées est finalement assez large. Si l’on met de côté le dernier titre, instrumental doux de 3:16, les compositions pures de vilain black metal font entre 4:10 et 7:07.
Enfin, quand je dis “vilain black metal”, c’est plus un constat général sur l’ensemble de la galette. L’impression qui en reste est tout de même d’avoir un groupe qui veut vous bourriner la face. Les passages les plus agressifs s’inspirent de Norvégiens excités comme 1349. Et sans en atteindre le niveau, les Brésiliens s’appliquent et savent se faire entrainants. La chevauchée infernale n’est pas vaine, on bouge la tête frénétiquement sur “Heartless”, “Arsonist”, “Porcelain Idols” et “Now I Bleed”. Si on a un problème avec le genre on peut à nouveau “s’emmerder sec”, mais sinon même Raziel devrait y trouver son compte. On atteint pas des sommets, mais c’est très appliqué et soucieux de ne pas tourner en rond. Du coup il y a pas mal d’éléments plus mélodiques qui sont ajoutés. Pas seulement dans les riffs clairs, mais aussi dans quelques claviers, utilisés en fond et avec parcimonie. Les titres qui en profitent le plus sont “Communion”, “Axis” et “The Oath”. Là encore on ne sautera pas au plafond - le génie manque - mais le groupe arrive à maintenir un bon rythme et à éviter toute lourdeur.
Cet album est vraiment respectable, ce qui n’est pas nécessairement suffisant pour certains, qui préfèrent se contenter de quelques groupes du haut du panier. PATRIA est un peu en-dessous, mais il mériterait de l’attention.
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