Corpus Diavolis - Atra Lumen
Chronique
Corpus Diavolis Atra Lumen
C’est bon, vous avez vu le documentaire Bleu blanc Satan ? Avec les « principaux acteurs du mouvement black metal » en France ! Oui, bon, on nous l’annonçait depuis un moment mais finalement le soufflé était un peu trop gonflé. 45 minutes, c’est court, surtout quand il y a plus de 6 personnes interviewées. Faites le calcul, cela signifie mis bout à bout près de 5 minutes par individu. Peu, peu, peu… Du coup, j’ai eu l’impression de voir à nouveau une bande annonce du documentaire et pas le documentaire en lui-même. J’aurais aimé plus d’infos, plus de réactions, plus d’actualités, plus d’anecdotes… Finalement qu’est-ce qu’on en retient ? Que faire du black en France dans les années 90 c’était être à part, c’était un état d’esprit, c’était une façon de vivre. Qui « n’existent plus désormais » d’après ces Hreidmarr, Noktu ou encore Meyhna’ch. La faute au Net en grande partie. N’importe qui s’est mis à faire du black et ce style a perdu son honnêteté, ou du moins ses défenses naturelles. Ces opinions ne surprennent pas, on avait bien remarqué que ces « célébrités » du black n’étaient plus très actives, plus très concernées par la scène actuelle. Ou alors de loin. Ou alors ponctuellement. Et puis c’est amusant de constater que finalement ils ont tout de même participé à l’évolution du black et son éloignement d’une forme « pure ». Valnoir aussi. Ce sont bien eux qui ont joué pour GLACIATION, CNK, DOCTOR LIVINGSTONE… Et je pourrais même ajouter ANOREXIA NERVOSA, puisque Hreidmarr n’en a fait partie qu’à partir de 1998 et n’a donc pas participé à Exile. Je ne critique pas le choix des personnes, vous savez que je suis fan de la totalité des personnes citées ci-dessus, mais constate juste qu’il était prévisible qu’elles regrettent une certaine époque vu leur implication limitée désormais.
D’autres acteurs sont apparus. « Des parasites dans l’ensemble, qui font du black de merde ». On entend souvent ce commentaire, il était aussi dans le docu, sans avoir le droit à d’exemples ou plus d’explications. Du « black de merde », c’est un black qui s’est éloigné des racines, ou bien qui ne fait que reproduire ce qui existe déjà ? Voilà un des points qui auraient pu être développés. Oui, Internet a entraîné la multiplication des groupes puisque le genre est devenu plus facile d’accès, mais qu’est-ce qui fait la qualité, ou l’inintérêt d’untel ou d’untel ? Est-ce que CORPUS DIAVOLIS en fait partie ? Bah oui, ce n’est pas le groupe français le plus souvent cité quand on parle de notre scène. Discret ? Classique ? Parasite ? Formé en 2008, est-ce trop tard pour avoir la légitimité ? Est-on condamné à être déprécié parce qu’on arrive « après la bataille » ? C’est sûr, ces Marseillais n’apportent pas grand-chose, mais ce n’est pas ce qu’on leur demande. Ils restent d’ailleurs fidèles à leur ligne de conduite depuis leurs débuts et l’EP de 2009 Nightsky Orgia, que j’avais chroniqué pour Postchrist, marqué par leur maturité mais demandeur d’un peu plus de personnalité.
CORPUS DIAVOLIS se veut juste une porte sur l’Enfer, et propose un black metal occulte, blasphématoire, infernal, et sans grande concession. Ses 8 nouvelles pistes sont donc des incantations en l’honneur de Satan. Le black est emballé, tournoyant, brûlant sur la peau. Les titres parlent d’eux-mêmes : « Wine of the Beast », « Thy Glorification », « The Ardent Jewel of His Presence ». Et non, ce n’est pas de Donald Trump, mais bien de notre Maître des Ténèbres préféré dont on parle. Boum, des flammes partout, des odeurs de cramé, des morts qui rampent vers le Diable. Par contre « Sick Waters », le dernier morceau, apporte tout de même de petites nuances, avec un début très insidieux, lent et rampant, pour revenir à un martellement infernal en son milieu. Des notes de piano viennent le conclure, lui donnant un aspect très dramatique. Ce genre de ralentissement se retrouve aussi sur "L'oeil Ardent" et l'introduction de la première piste : "Revelations Before Dawn"
Oui, si tous les groupes actuels étaient comme CORPUS DIAVOLIS, on pourrait se dire que le black tourne en rond et qu’il est pollué, mais s’il n’y en avait plus, on penserait alors qu’une certaine de ses formes est morte et qu’il ne reste plus que des formations qui le maltraitent, qui le rendent « ambiant », « épique », « rural », « post / shoegaze ». CORPUS DIAVOLIS poursuit une tradition, un black occulte et agressif qui respire encore…
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