Heart Attack - The Resilience
Chronique
Heart Attack The Resilience
Si le sud de la France est réputé pour ses formations Black sulfureuses et sans compromis, ainsi que pour une scène Death brutale et de qualité, il est en revanche plus rare que le Thrash y soit représenté et c’est ce à quoi le quatuor de Cannes a décidé de s’attaquer il y’a déjà quelques années. En effet bien que manquant encore de notoriété il n’a pas chômé depuis ses débuts, car après un premier opus en 2013 (le bon et remuant « Stop Pretending ») il a eu la chance d’enchaîner une centaines de dates et d’être programmé à l’affiche du Motocultor et surtout au Metal Corner du Hellfest, montrant que sa musique qui lorgne du côté de LAMB OF GOD, MACHINE HEAD et GOJIRA conserve toute sa puissance sur scène, où elle passe très bien l’épreuve du feu. Aujourd’hui renforcée par un nouveau bassiste (Flora a depuis mis les voiles) la bande est de retour avec une nouvelle livraison qui conserve la base puissante et moderne de son prédécesseur, tout y ajoutant plus d’expérience et de maturité.
Car ici point de retour en arrière comme pratiqué par bons nombre de groupe actuellement bien au contraire, d’ailleurs le ton est donné par « Nocturnal Sight » qui fait office d’introduction et où l’on trouve de la mélodie (celle-ci sera d’ailleurs assez présente jusqu’à la fin) via les deux guitares qui se font douces et belles, avant d’enchaîner directement avec « Burn My Flesh » qui montre de quoi les Cannois sont capables. Pas de quartier avec celle-ci qui est du pur Thrash à la fois rapide et puissante, où l’on s’aperçoit de l’excellent niveau d’écriture et de maîtrise de chacun d’entre eux car les riffs sont précis et variés, le jeu de Christophe derrière son kit très agréable et tout en variations (notamment via les parties aux pieds) et la basse bien présente dans le mixage qui est chaud et agréable. Il faut d’ailleurs souligner la production de grande qualité, qui sonne actuelle mais sans tomber dans le synthétique, et qui rend grâce à chacun des titres qui vont suivre, et à ce premier qui est vraiment réussi et qui propose beaucoup de variété en osant alourdir son propos pour mieux réaccélérer ensuite, et éviter ainsi un sentiment de linéarité et de répétition. D’ailleurs ce schéma sera majoritairement repris tout du long, hormis sur « Feed The Fire » qui s’avère être le moment le plus brutal et agressif de cette galette, où après un solo de batterie en ouverture et un autre de guitare dans la foulée le rythme ne débandera pratiquement pas jusqu’au bout les mecs se lâchent complètement avec cet hymne qui cartonnera sans problème sur scène. C’est le sentiment qui domine rapidement, celui que cet opus est écrit et interprété pour les futurs concerts afin de pouvoir reproduire l’ensemble de manière équivalente plus tard, comme avec « Fight To Overcome » où la diversité est de mise mais toujours avec facilité et fluidité. Enchaînant avec brio les parties rapides et d’autres plus massive à la double, elle se permet même d’ajouter quelques relents de Hardcore via des chœurs typiques du genre et un jeu plus en lourdeur pour un résultat de très haute tenue. Ce sentiment se retrouve ensuite sur « Sound And Light » qui nous offre même quelques blasts puissants et redoutables et des riffs découpés, tout en y joignant des parties plus mid-tempo qui font taper du pied et donnent une consistance importante, tout comme sur « When The Light Dies Down » tout aussi réussi que le reste et impeccable dans sa variété multiple et son groove présent comme il faut.
Bien que classique dans sa forme le combo va s’essayer à l’instrumental pour conclure les débats (le morceau-titre « The Resilience »), une idée osée tant on sait que ce genre d’exercice peut vite se révéler casse-gueule et rébarbatif. Pourtant pendant plus de huit minutes (autre point à souligner) il va nous offrir toute sa palette en laissant plus de place à la mélodie, car après un début tout en douceur le rythme va monter légèrement mais conserver son train de sénateur. Enchaînant les passages acoustiques tristes avec des harmonies électriques l’ensemble s’écoute d’une traite sans baisse de régime, ce qui est une vraie performance et confirme un peu plus les promesses entrevues tout au long de ces trois-quarts d’heure sans grosses fautes de goût, malgré quelques erreurs. En effet bien qu’étant très minoritaires on est un peu moins enthousiaste avec « Congrats To People » un peu moins inspiré et surtout possédant quelques longueurs, ou encore avec « Dead And Gone » et « Disorder » plus accessibles et posés que le reste mais qui manquent un peu de mordant sur la durée.
Cependant l’ensemble n’est absolument pas entamé par ses légers points négatifs, car on est en présence d’un très bon album à la qualité indéniable et supérieur à son prédécesseur. Mention spéciale aux deux Christophe pour la qualité de leur jeu sur leurs instruments respectifs qui permettent à Kevin au chant et à la rythmique et à Tony le dernier arrivé de délivrer une prestation carrée et irréprochable. Décidemment ce début d’année est favorable au Metal hexagonal qui enchaîne les sorties de haut niveau, quelque soit le style pratiqué, et qui démontre s’il fallait encore le préciser que notre beau pays n’a plus rien à envier aux bastions historiques en Europe et outre-Atlantique. Nul doute en tout cas que les quatre Sudistes vont faire parler d’eux prochainement, tant on sent qu’ils ont encore une grande marge de progression pour le futur.
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