chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
183 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Sabbath Assembly - Rites of Passage

Chronique

Sabbath Assembly Rites of Passage
Dire que j'ai failli passer à côté de lui ! J'étais rapidement tombé sous le charme de Sabbath Assembly à l'époque de sa première sortie, l’enivrant Restored to One, hommage rendu à The Process Church of the Final Judgment (Google est votre ami). Mais la formation à géométrie variable – beaucoup d'invités et de changements de line-up, on s'y perd – m'avait rapidement semblé être une histoire d'amour passagère, ne parvenant pas à m'émerveiller comme elle l'avait fait quand Jex Thoth était encore de la partie. Pas moins de trois albums m'ayant laissé un souvenir un peu fade plus tard, j'avais presque tiré un trait sur la bande menée par Jamie Myers. Aucun soucis : dans le milieu de la musique, certaines relations sont d'un soir et d'autres pour la vie.

Seulement, malgré une période forte en rencontres donnant envie de multiplier les mariages (Subrosa, Bathsheba et King Woman ont récemment sorti de si beaux disques que la polygamie s'envisage comme projet viable), Sabbath Assembly parvient à retrouver un siège à part dans mon petit cœur de doomster, jamais rassasié quand il s'agit de lui conter des merveilles où la passion se vit comme une épopée. Hé ! N'en déplaise à ceux voyant encore cette féminisation du doom metal d'un mauvais œil caché sous un sourcil épais et dogmatique, ils feraient bien de rendre leurs costumes et apprendre à vivre avec des habits neufs, acceptant enfin que ce genre d'émotions a toute sa place dans le lourd, le lent, le groovy et le langoureux ! Rites of Passage, avec son cachet ancien (on pourra penser aussi bien à Jefferson Airplane qu'à Blue Öyster Cult), les mettra de toute façon en pièces avant de les tirer à quatre épingles, tant il apparaît, même pour qui n'a qu'un lointain souvenir des anciennes œuvres, comme un renouveau pour les Ricains.

Une chose qu'a appuyée Jamie Myers dans diverses interviews (comme celle-ci) et qui se ressent grandement le long de Rites of Passage. Sauvage, épique, aussi varié que fluide, ce nouvel essai possède une telle énergie, une telle soif, qu'il donne l'impression d'être un second souffle faisant encore plus tourner la tête que lors du top-départ. Dès « Shadows Revenge » et ses entremêlements de notes où les différents instruments ne font qu'un, Sabbath Assembly emmène avec lui dans son concept, racontant les différents stades marquant une vie jusqu'à des mélodies en mutation constante. Parfois douces et amères (« Does Love Die », magnifique ballade), parfois psychédéliques et enfiévrées (« Seven Sermons to the Dead », corrosif comme du Vhöl en pleine envolée) ou encore pesantes, transmettant le malaise qu'il y a à changer d'état (« The Bride of Darkness », final laissant en suspension un dénouement angoissant), ces quarante-cinq minutes s'assimilent à une pièce de théâtre déroulant ses scénettes comme autant d'actes marquant l'existence.

Une plongée dans le grandiose qui me rappelle le meilleur du Enslaved récent (Vertebrae et RIITIIR plus précisément), Rites of Passage s'avérant si peu timide dans ses peintures qu'il donne la sensation de vivre intensément chaque chose le temps qu'il dure, pris dans une narration dont le sujet principal paraît l'écriture de notre biographie. Il faut dire qu'avec une chanteuse telle que Jamie Myers, transformée par l'exercice, impossible de ne pas être emporté ! Maternelle, séduisante, inquiétante, véritable cheffe d'orchestre, elle guide chaque composition de sa voix aussi grave que naïve, possédant à elle seule une aura à situer, lointainement, entre Grayceon et Subrosa. Une somme de rappels montrant que, auparavant groupe trop transparent, Sabbath Assembly est devenu une nouvelle référence, ses éléments, à commencer par le style sans pareil, aussi intelligent que nerveux, du couple Kevin Hufnagel / Ron Varod, exsudant un parfum capiteux, chargé d'histoire, où la cervelle peine à trouver un semblable.

Il y aurait tant d'autres choses à dire, d'autres moments à citer (« I Must Be Gone », mon Satan !), peut-être quelques mémoires à partager, concernant Rites of Passage. Gagnant au fur et à mesure en qualité, il finit par devenir « le » disque de doom metal à écouter de toute urgence cette année. Certes, son dernier tiers, se passant un peu moins sur les chapeaux de roues, laisse entrevoir une petite marge de manœuvre pour Sabbath Assembly. Peu importe : parmi les nombreux sentiments qu'il procure, sentiments d'amour, sentiments essentiels, sentiments universels, il donne aussi celui d'être face à des débuts d'un futur grand groupe, de ceux qui transcendent les époques mais surtout transcendent les chanceux les écoutant. On ne dira pas le contraire, les Ricains auront mis du temps à commencer. Mais, bon sang, quel bonheur de les voir enfin partir !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Sabbath Assembly
(Hard) Rock progressif / Doom Metal
2017 - Svart Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.75/10
Webzines : (12)  7.53/10

plus d'infos sur
Sabbath Assembly
Sabbath Assembly
(Hard) Rock progressif psychédélique - 2009 † 2020 - Etats-Unis
  

vidéos
Does Love Die
Does Love Die
Sabbath Assembly

Extrait de "Rites of Passage"
  

tracklist
01.   Shadows Revenge
02.   Angels Trumpets
03.   I Must Be Gone
04.   Does Love Die
05.   Twilight of God
06.   Seven Sermons to the Dead
07.   The Bride of Darkness

Durée : 44 minutes 48 secondes

line up
parution
12 Mai 2017

voir aussi
Sabbath Assembly
Sabbath Assembly
A Letter of Red

2019 - Svart Records
  

Album de l'année
Sepultura
Arise
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique