L’idylle renouvelée avec Sabbath Assembly aura-t-elle été de courte durée ?
Rites of Passage m’avait en effet fait de nouveau tomber amoureux de la formation, oubliée depuis son premier album avec la prêtresse Jex Thoth. Menée par Jamie Myers, la troupe avait su se réinventer par un savoir-faire mariant parfaitement rêverie et occultisme. Théâtral, emporté, aussi céleste qu’enfiévré, cet album mélangeait habilement les contraires, main gauche et main droite réunies.
Une démarche que
A Letter of Red poursuit pourtant majoritairement, mettant uniquement la part doom des Ricains en sourdine. Entre riffs se situant sur la crête séparant le hard rock du heavy metal et envolées lyriques et atmosphériques, touchant du doigt un psychédélisme fragile, ces nouvelles quarante-deux minutes vont plus loin dans cette nouvelle énergie qu’a trouvée Sabbath Assembly. Dès « Solve et Coagula », et davantage sur la merveilleuse « The Serpent Uncoils » (brrrrr, ce pont ému et émouvant), l’impression de tenir une nouvelle démonstration du talent de la bande se concrétise, ses mélodies étranges, complexes et efficaces à la fois, se retrouvant avec plaisir.
Un plaisir qui malheureusement ne dure pas avec la même régularité que lors de
Rites of Passage. A partir de « Worthless », les choses se compliquent, les moments visant le cœur le faisant avec moins de justesse. Il faut dire que Sabbath Assembly joue un jeu dangereux, ses emphases pouvant devenir hystériques si le talent ne suit pas. C’est ainsi que l’amateur s’attendant à un émerveillement complet grincera des dents lors de passages tournant à vide (« The Weighing of the Heart », accalmie faisant regretter les soubresauts heavy / hard rock des précédents titres), ainsi qu'à l'écoute d'un chant prenant trop l’espace, ce qui compose
A Letter of Red se basant plus qu’auparavant sur Jamie Myers et sa voix susurrée, déclamée, tremblotante... Comme pour combler un vide que les autres instruments laissent vacant. Si quelques mélodies éveillent notre attention (« Ascend and Descend » et surtout les dissonances de « Hymn of the Pearl », transmettant ce paradoxe habitant la formation, entre ombre et lumière), il faut attendre la fin de l’album pour renouer avec cet équilibre de chat marchant sur les toits qui fait la force de cette musique, l’alliance des oppositions frôlant jusque-là l’incohérence à force d’inconstance.
Car « From the Beginning » et « A Welcome Below » rappellent que Sabbath Assembly n’est toujours pas un groupe comme les autres, que, dans ce quartier surpeuplé qu’est le metal à chanteuse, il a son pavillon bien particulier à lui, une identité forte et hors du temps le rendant à part. Deux derniers morceaux qui ne donnent pas envie de jeter une nouvelle fois le projet aux oubliettes, tant ils transpirent une sentimentalité nue, fine, envoûtante.
A Letter of Red est donc une lettre pleine de promesses... où trop peu se concrétisent. La prochaine fois, peut-être ?
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