Kalopsia - Angelplague
Chronique
Kalopsia Angelplague
Depuis toujours le Nord-Est des Etats-Unis a été un formidable vivier pour des formations pratiquant le Death-Metal sous toutes ses formes, si nombre d’entre-elles sont reconnues à l’instar d’INCANTATION, DYING FETUS, IMMOLATION, SKINLESS, et SUFFOCATION, d’autres malgré toute leur bonne volonté n’ont jamais réussi à atteindre ce niveau. C’est le cas de ce quatuor qui depuis ses débuts à la fin du siècle dernier n’a jamais vraiment réussi à décoller, la faute à un long break après la sortie de son premier opus, et à un second passé quasiment inaperçu à cause d’une mauvaise distribution (alors qu’il ne manquait pourtant pas de qualités). Loin de se décourager le binôme indéboulonnable Matt Medeiros et Steve Horvath, a enfin réussi à exploiter pleinement leur potentiel en sortant tout simplement leur meilleur album à ce jour. Cependant il a mis pas mal de temps à voir le jour, car depuis 2012 seul le très bon EP « Sanguine Epitath » et un single l’année suivante, ont montré que les gars étaient encore actifs. Si RUINOUS a pas mal accaparé dernièrement le premier d’entre eux, il a aussi subi de nombreuses disparitions dans son entourage proche, du coup le temps a filé très vite et les priorités n’ont forcément plus été les mêmes, mais cette attente en valait la peine vu que le résultat est à la hauteur du pedigree des deux compères.
Car malgré une pochette très moche qui pique les yeux, ce troisième album est quasiment sans fautes et se montre d’une efficacité redoutable aussi bien dans la vitesse que dans les passages les plus lents et lourds. On s’en aperçoit d’entrée avec l’excellent « Destined To Return » qui dévoile la facette brutale du combo, car ici on a droit à des hammerblasts et blasts furieux, agrémentés de moments en mid-tempo parfaits pour headbanguer, sans oublier un petit peu de ralentissement pour diversifier l’ensemble au maximum. Construite de façon très classique et sans être d’une technique affolante, cette première composition met parfaitement sur orbite cette galette qui n’en redescendra pas jusqu’à son terme, d’ailleurs « As The Serpent Devours » qui suit est du même acabit mais néanmoins différent. Car contrairement à précédemment ici on est sur un train de sénateur, et hormis quelques petites pointes de vitesse, l’ensemble est plus massif et rondouillard mais sans perdre en puissance ni en accroche, pour là-encore un rendu nickel qui montre que les gars savent jouer sur les différents tableaux et que leur expérience est un atout non-négligeable. « Christened Upon The Slab » confirme là-aussi tout leur talent en changeant là encore de registre vu qu’ici on évolue dans un univers presque Hardcore, que ce soit au niveau du riffing des guitares comme du jeu de Justin Spaeth derrière son kit tout en groove et en frappe de bûcheron, où ici le rythme varie peu et reste collé sur la pédale de frein, sans que cela ne soit pénalisant vu que l’écriture y est précise et sans longueurs.
Privilégiant la qualité à la quantité les mecs ont fait dans la sobriété en n’étirant pas leurs titres à outrance, cela leur permet de conserver une fluidité sans failles tout du long, comme cela est confirmé avec « Not Peace But Pestilence » qui est le plus court du disque, et qui contient trois parties différentes. Il débute et se termine par beaucoup de lourdeur et d’écrasement, avant d’accélérer et de pousser au maximum en son milieu, pour un côté remuant réussi et parfaitement exécuté, qui montre qu’il ne faut pas trop faire dans la durée, car le seul accroc vient avec « Scorched Earth And Blackened Skies » qui s’embourbe dans la linéarité et la répétition. Etant déjà un peu moins inspiré que ce qui a été fait auparavant, ce morceau central montre un soupçon de mélodie bienvenu, mais cela est bien peu tant l’ensemble reprend les mêmes plans qui sont joués trop souvent et avec moins de passion. Heureusement ceci n’est qu’une erreur de parcours car la suite et fin va montrer le meilleur des Américains, avec « Source Of My Evil » et « Bitter Sacraments » qui sont un mélange de tout ce qu’ils savent jouer, et où toute leur palette est passée en revue avec brio, ainsi qu’avec « Surge Of Terror » qui détonne au milieu de cette furia sonore. Sous ce nom trompeur se cache la compo la plus mélodieuse de toute cette galette, mais celle-ci ne tombe pas dans le piège du mielleux et sirupeux, vu qu’ici tout est bien agencé au milieu de blasts ultra-rapides et de tapis de double massifs. Du coup les solos se font plus posés et techniques, mis en raccord avec un rythme adapté qui permet à l’ensemble de respirer, pour mieux repartir par la suite.
Avec une production adaptée à la fois puissante, moderne et chaude où la basse est bien audible (même si l’on peut regretter par moment une voix un peu noyée dans le mixage), les gars signent un disque de qualité, sans prétention et taillé pour la scène. Une très bonne surprise qui montre toute la vitalité cette année de la scène d’outre-Atlantique qui n’en finit plus de sortir du métal de la mort de haute tenue, prouvant que 2017 est d’un très grand cru dans tous les styles possibles et inimaginables.
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