Cela va bientôt faire un an que ce nouvel album de Tribulation est sorti et pourtant je continue de rechigner à m’en occuper. Bon, c’est vrai, c’était déjà le cas de son prédécesseur, l’excellent
The Children Of The Night que j’avais bien mal jugé lors de mes premières écoutes mais qui cependant avait finit par se révéler au fil du temps, à force de persévérance. Sauf que là, malgré toute ma bonne volonté (j’ai même acheté le disque en toute connaissance de cause) et mon insistance répétée, je dois me rendre à l’évidence que ce
Down Below ne me fait finalement pas autant d’effets que ses deux prédécesseurs. Explications.
L’un des principaux traits de caractère des Suédois de Tribulation a toujours été de renouveler sa formule quitte à se mettre sérieusement en danger. Une liberté artistique périlleuse mais qui à mon avis s’est révélée particulièrement payante pour le groupe (signature sur le label Century Media, nombreuses tournées à travers le monde en compagnie de grosses têtes d’affiches leur permettant de toucher un public beaucoup plus large…) même si cela lui a également fait perdre une bonne partie de sa fanbase initiale (l’amateur de Death Metal pur et dur à lui aussi du mal avec le changement). Mais bon, encore une fois, les groupes calquant leur recette sur celle des premiers albums d’Entombed, Dismember et compagnie sont encore suffisamment nombreux aujourd’hui pour qu’on ne jette pas la pierre à un Tribulation désireux d’être là où on ne l’attend pas forcément.
Paru en janvier dernier,
Down Below s’inscrit dans la continuité directe de son prédécesseur, nous offrant ainsi une fois de plus cet espèce d’Heavy Rock progressif, horrifique et gothique au growl particulièrement rugueux. Une musique à l’esthétisme toujours aussi équivoque et prononcé (ce romantisme victorien qui rappelle ces films de vampires dans le Londres du 19ème siècle) dont les qualités ne sont plus à démontrer (ce travail d’écriture particulièrement léché, cette exécution absolument parfaite, ces atmosphères grisonnantes et brumeuses). Pourtant, comme énoncé en préambule de cette chronique, ce quatrième album ne fonctionne pas aussi bien chez moi que les excellents
The Formulas Of Death et
The Children Of The Night. Et le problème, qui explique d’ailleurs au passage ma difficulté à vous en parler aujourd’hui, c’est que je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me chiffonne. Certes, Tribulation à changé de batteur l’année dernière mais ce n’est certainement pas la prestation d’Oscar Leander qui est en cause ici. De même que la paire de guitariste Jonathan Hultén et Adam Zaars continue de réaliser un travail absolument remarquable, notamment lors de ces solos mélodiques impeccables toujours capables de vous donner la chaire de poule. Le chant de Johannes Andersson, seule trace de ce passé Death Metal, n’a lui non plus pas changé d’un pouce, toujours aussi âpre et rugueux. Alors quoi ? Bah je ne sais pas…
Malgré tous ces efforts de compositions évidents, malgré tout ce soin apporté aux instrumentations et aux arrangements (notamment ce piano particulièrement présent tout au long de ces cinquante minutes (pour la version limitée qui comprend un titre en plus) ainsi que tous ces autres instruments comme ce violon, ces cloches et bien d’autres encore), j’ai le sentiment que les choses sont ici plus simples et moins approfondies, que chaque titre trace ainsi paisiblement son chemin sans véritables moments d’éclats, sans éblouissement particulier. Encore une fois, on ne peut nier le talent d’écriture ni celui d’agencement dont fait preuve Tribulation tout au long de ces dix nouvelles compositions mais il me manque quelque chose. Quelque chose d’un peu plus ambitieux, d’un peu plus éblouissant que l’on retrouvait à l’époque sur des titres tels que "Strange Gateways Beckon", "Melancholia", "In The Dreams Of The Dead" ou" Strains Of Horror" et qui aujourd’hui fait plus ou moins défaut. D’ailleurs, la durée des morceaux et de l’album dans sa globalité tend à confirmer ce que je pense avec des titres souvent plus courts (seuls deux morceaux au dessus de la barre des six minutes) dont certains ne dépassent même pas les quatre minutes ("Lady Death", "Purgatorio", "The World" et "Come, Become, To Be"). Est-ce là une volonté de Tribulation de rendre plus accessibles ses compositions, de simplifier son propos à travers des titres moins étoffés et peut-être plus naturels ? Difficile à dire mais le résultat est pour moi un album beaucoup moins marquant que ses deux prédécesseurs qui en dépit de morceaux relativement identiques dans le fond comme dans la forme, n’arrive pas autant à convaincre et surtout à éblouir. Là où certaines compositions de
The Formulas Of Death et de
The Children Of The Night étaient capables de me coller des frissons, ce n’est jamais le cas ici. Et pourtant, j’insiste, cet album n’a pas grand chose à se voir reprocher. D’ailleurs il n’y a qu’à voir les quelques avis sur le sujet qui placent ce
Down Below au même niveau que son prédécesseur.
Mais je réitère, il me manque cette fois-ci quelques chose de précieux. Tribulation m’avait jusque-là habitué à des compositions plus ambitieuses, à des moments plus grandioses, à des séquences peut-être aussi plus théâtrales. Ce sont des choses, des sentiments, des impressions que je ne retrouve plus aujourd’hui sur ces quelques compositions plus "faciles", plus accessibles, plus directes. C’est d’ailleurs peut-être ce feeling progressif hérité du Rock 70’s qui a aujourd’hui plus ou moins disparu et sur lequel je n’arrivai pas à mettre le doigt avant de rédiger ces quelques lignes. En tout cas, il est certain que
Down Below, malgré ses qualités, n’est pas du niveau de ces prédécesseurs. Ce n’est pas très grave, un faux pas cela arrive à tout le monde mais, forcément, je reste quand même un petit peu déçu par cet album qui manque d’envergure à mon goût, surtout en comparaison de ce dont Tribulation est capable.
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