Archspire - Relentless Mutation
Chronique
Archspire Relentless Mutation
Archspire n’est pas une découverte, leur deuxième opus (premier chez Season Of Mist) The Lucid Collective sorti il y a trois ans était effectivement passé à la trappe sur votre tendre webzine… De mémoire (lointaine), du death technique moderne relativement lambda par rapport à ses voisins du Québec (Archspire vient de Vancouver). Ecouté et aussitôt rangé. Pour ce mois de septembre 2017, une rentrée plutôt calme de mon côté, des sorties Unique Leader (feu spécialiste du technique extrême) de plus en plus ignobles (le paroxysmique The Convalescence), un artwork (pas son meilleur il est vrai) ici du surdoué Eliran Kantor (Atheist, Hate Eternal, Fleshgod Apocalypse, Incantation, Satan, Sodom, Testament…) et des extraits dévoilés ma foi sympathiques. Allez, tentons Relentless Mutation.
7 morceaux pour 30 minutes, vous comprendrez que Relentless Mutation ne fera pas dans le progressif atmosphérique à dentelle. Archspire joue dans la cour du death technique rentre-dedans et mélodique (sous perfusion Necrophagist) avec de légères touches core, quelques saccades 8 bits et « breakdowns » ponctués de salves méchamment « brutales », non sans rappeler (et pas pour nous déplaire) parfois le perdu de vue Beneath The Massacre (c’est quand vous voulez les gars pour la suite). Au centre, le frontman Oli Peters, surnommé le Busta Rhymes (cf commentaires sur les réseaux sociaux) du death metal. Un surnom qui sied parfaitement (pour ceux connaissant le rappeur) ! Je vous invite à mater les « lyrics video » pour comprendre le débit ahurissant du gaillard (ah ouais il balance tout ça à la seconde…). Le sourcil levé voire carrément avec un léger rictus (l’introduction de « Calamus Will Animate » encore plus poussée dans l’exercice d’orthophonie), on se convertira assez vite. Ajoutez à cela un peu de gruiks (couplé aux frappes mitrailleuses de caisse claire, Cattle Decapitation n’est pas loin) et des hurlements pour varier les plaisirs. Gros point fort de cette galette.
Oli cale son flow dantesque sur le métronome Spencer Prewett. Un batteur athlète au jeu des plus rudimentaires poussé à vitesse Mach 3 pour décoiffer la permanente. Passé l’effet réacteur d’avion pris pleine face, on remarquera finalement une batterie assez maigre dans ses patterns rythmiques et manquant de groove (bien trop mécanique) par rapport au reste des musiciens. On se rendra compte de cette panne d’inspiration sur les passages plus calmes, le gaillard ne pouvant s’empêcher de balancer encore du frisé soutenu sur ses cymbales ou sa double pédale (même défaut que dans First Fragment)… Dommage. Car Archspire n’est effectivement pas totalement décérébré. Les Canadiens agrémenteront de quelques passages plus « aérés », notamment dans des breaks permettant de souffler et de varier (le titre éponyme, « The Mimic Well » à 1:52 ou « A Dark Horizontal » à 2:18) mais aussi de focaliser son attention sur la basse six cordes fretless (je suis amoureux de cet instrument…) bien aidée de la production« naturelle » de Dave Otero (souvent décevant).
Le soufflé retombera malheureusement au bout de quelques écoutes. Des compositions à la structure excessivement binaire et aux riffs entendus trop de fois dans le style... C’est dommage car dans le tas, outre les breaks cités plus haut, on trouve des leads vraiment intéressants : le final destructeur du titre éponyme, avec quelques folies sweep à la limite d’un Destructhor (Myrkskog) sur le break de « Calamus Will Animate » (1:59). Le frisson était proche. On sent qu’Archspire peut faire d’avantage, 2-3 morceaux supplémentaires n’auraient pas été non plus de trop. On reste clairement sur sa faim.
Relentless Mutation calmera ceux en manque de mandale death technique à la fois mélodique et violente… Un instant. Une musique à gober les esgourdes grandes ouvertes pendant une petite demi-heure (parfait pour sa séance fitness rapide en « super set ») mais que l’on oubliera aussitôt... Quelques passages méchamment redoutables (débit grogneur/batteur hypersonique et leads titilleurs) mais Archspire n’arrivera pas à se démarquer de la masse (riffs random du genre et compositons prévisibles). Reste que le potentiel est là, je garde le nom au chaud dans mon calepin. Faites comme moi, jetez donc une oreille aux extraits, rien que pour son frontman.
| Mitch 15 Septembre 2017 - 3937 lectures |
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