Soreption - Jord
Chronique
Soreption Jord
Depuis ses débuts en 2005 c’est devenu une habitude de voir revenir aux affaires le combo de Sundsvall tous les quatre ans avec un nouvel opus, relativement semblable aux précédents dans son exécution comme dans sa durée… et ce malgré les mouvements récurrents de personnel en interne. Et une fois encore ça a bougé autour des historiques Tony Westermark et Fredrik Söderberg, car le duo a vu le retour à ses côtés du bassiste Rikard Persson (présent sur les deux premiers albums de l’entité) mais aussi le départ du guitariste Mikael Almgren, qui n’a pour l’instant pas été remplacé. Du coup plutôt que de perdre du temps inutilement à attendre que la place vacante soit pourvue le trio restant a décidé de faire appel à une cohorte d’invités pour tenir la guitare, et ainsi sortir ce disque dans les délais voulus. Si ceux-ci viennent d’horizons musicaux très larges (ARCHSPIRE, INFERI, PSYCROPTIC, ABIOTIC) cela n’a finalement pas eu d’influence négative sur ce quatrième long-format qui reste dans la droite ligne de ce qui avait été entendu chez ses prédécesseurs, et cela convient très bien vu que c’est ce qu’on veut musicalement.
Car avec son style si reconnaissable on ne demande pas autre chose au groupe et celui-ci sait parfaitement l’exécuter tout en étant revenu à une certaine sobriété digne de ses deux méfaits initiaux, après s’être un peu plus lâché techniquement comme violemment sur le très bon
« Monument Of The End ». D’ailleurs comme à son habitude le résultat global va à peine dépasser la demi-heure, un schéma idéal pour ne pas lasser l’auditoire… point qui n’arrivera jamais ici à l’instar de ses prédécesseurs, comme on va pouvoir s’en rendre compte dès les premières notes de « The Artificial North ». Jouant majoritairement sur le mid-tempo synthétique et en cassures les gars n’hésitent pas à lâcher les chevaux quand il le faut tout comme à ralentir franchement l’allure, mais en gardant constamment sous pression ce dynamisme si reconnaissable et toujours impeccable. Démarrant de façon très classique mais réussie ce nouveau chapitre ne va franchement pas dénoter avec les autres, preuve en est le très dense « The Forever Born », qui reprend les mêmes ingrédients que précédemment en y rajoutant plus de technicité et de profondeur du fait d’une plus grande variation générale mais sans jamais que cela ne tombe à côté. Ce sentiment va être effectivement conforté ensuite avec les classiques et redoutables « Prophet » et « Each Death More Hollow » où le grand-écart entre brutalité, tabassage et lourdeur fait des étincelles tout en laissant quelques courtes nappes de claviers amener de l’aération bienvenue. Celles-ci vont d’ailleurs être plus présentes sur le légèrement progressif « The Nether Realm’s Machinery » à la diversité rythmique constante et fluide, où se mêlent parfaitement les différents éléments typiques des nordiques… un ressenti qui ira jusqu’au bout de cette galette avec le très bon « Död Jord » aux accents toujours aussi modernes et qui sert de parfaite conclusion en offrant un vrai condensé de tout ce qu’on a pu entendre jusque-là.
Si l’ensemble aura une petite baisse de régime du fait de deux morceaux un peu trop en roue-libre et légèrement répétitifs (« A Story Never Told », « The Chasm ») cela ne va en rien influer sur le très bon rendu général, où les différents cordistes se sont totalement fondus dans le moule de la bande (que ce soit en rythmique comme sur les solos) sans chercher à la dénaturer ni imposer leur patte. Du coup si ce long-format ne dépareillera pas avec les autres il pourra toujours avoir cette sensation légitime de musique très (trop ?) lisse qui peut dérouter voire agacer à la longue, même si on ne lui en tiendra pas rigueur vu l’efficacité et la relative sobriété qui en ressort. Toujours maître de son art et facilement reconnaissable dans sa musique SOREPTION continue son petit bonhomme de chemin hors des sentiers battus et sans faire parler de lui, préférant se concentrer sur son art distillé au compte-goutte où la qualité reste toujours présente en quantité. Preuve d’une maturité artistique et d’une vraie personnalité qui s’affine avec l’âge, et ce malgré les membres qui vont et viennent autour du chanteur et du batteur originels toujours fidèles au poste et âmes du groupe Suédois, qui vieillit aussi bien qu’un bon aquavit dans un ancien fût de sherry.
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