Ah ce
Relentless Mutation ! Il en aura fait souffert en martelage de clavier et grincement de mâchoires. D’un côté ceux trouvant ce death technique (very) “fast food” outrancier et opportuniste (un buzz irritant), de l’autre, un condensé redoutable de death tech moderne haut de gamme. Et puis il y a ceux comme moi entre les deux camps, (sans paraphraser ma conclusion de 2017) à savoir une musique réellement “foutraque” (débit vocaux/batterie en tête) mais encore un peu trop inégale et prévisible. Quatre années se sont ainsi écoulées, la galette revient parfois dans mes playlists “fitness” mais mon avis n’a pas foncièrement changé. Et à vrai dire, un autre nom canadien aura bien décapé mes conduits auditifs entre-temps, un certain Beneath The Massacre. Retour à Vancouver (5000 km de Montréal), on retrouve un artwork immonde de la coqueluche pourtant très talentueuse Eliran Kantor (déjà
Relentless Mutation n’était pas folichonne) sous un format identique à son aîné. Une petite demi-heure mais cette fois répartie sur un morceau supplémentaire. Mise à jour “Foutraque 2.0” en cours.
Pas vraiment de préliminaires, comme une réponse directe à
Fearmonger, gravity blast de la machine Spencer Prewett dès les premières secondes du hit “Drone Corpse Aviator” (au clip méchamment fun, mettant bien en exposition le côté surhumain du gaillard). On l’aura compris, pour les subtilités de jeu caisse/cymbales il faudra encore passer son chemin... Sauf qu’en termes de passages extrêmes on touche la jouissance absolue (“Acrid Canon” pour terroriser son voisinage) avec en prime le tempo le plus élevé de leur discographie à ce jour sur “AUM” (autour de 380 BPM ?! J’ai du mal à suivre...). Le morceau débute par l’extrait d’un ami allemand de Spencer charriant le groupe, et bien voilà.
L’autre pilier de Archspire, c’est bien le chant “shotgun” d’Oliver au phrasé hallucinant. Ce dernier fera cette fois moins dans la surenchère, il ajoutera encore en modulation (les influences Cattle Decapitation) et en omnipotence (“udpate service pack big balls”). La production est toujours située au Flat Line Studio de Dave Otero mais la puissance de feu n’a rien à voir avec la galette précédente, limite faiblarde en comparaison. Grosse mandale. Le mixage a été lui aussi repensé, la basse luttera moins pour se faire remarquer même si encore noyé dans ce tsunami (prendre exemple sur First Fragment Messieurs) .
La fiche promo l’indique dans un gros paragraphe, la pandémie aura poussé le groupe à affûter ses compositions en pré-production à un niveau paroxysmique. Dean Lamb, le guitariste faisant pas mal de “playthrough” avec sa femme ou des feats divers sur sa chaine YouTube atteste de sa progression et de sa culture metal. Des morceaux (tous styles confondus) parfois proposés par ses abonnés (60 000, beau score) et découverts “live” par le petit homme moustachu (ah non pas notre Ikea à nous). Riffs, mélodies, breaks, enchaînements… Tout à été pensé ici pour une accroche en flux tendu tout en dosant l’accroche (défaut de son aîné). Le premier extrait dévoilé “Golden Mouth Of Ruin” est un exemple parfait. Taillé lui aussi pour le “live”, un gros riff powerchord décérébré (la moue se dessine) comme effet “catapulte” pour une déferlante faciale imparable.
Le groupe proposera de nouveau ces passages aériens (case “prog” façon Beyond Creation) qui permettent de refroidir les esgourdes et de répondre à ceux trouvant un manque de finesse dans leurs compositions. Certes plutôt bien fichus mais qui restent globalement en pilotage automatique malgré quelques exceptions (le break du morceau éponyme). A vrai dire le groupe pourrait s’en passer pour le style pratiqué, et à l’instar d’un Beneath The Massacre envoyer des parpaings en continu. C’est d’ailleurs dans ce rayon que Archspire excelle, conclusion actée sur la deuxième partie de galette possédant quelques passages moins efficients que la moyenne. Une excellence toute proche.
Album extrême le plus “fun” de l’année ? Vous l’avez (palme de la pochette la plus laide comprise). Archspire acère sa recette death tech de façon immodérée couverte d’une production atomique pour une petite demi-heure de pure débauche. Le buzz autour des Canadiens est cette fois parfaitement mérité. La formule aurait à mon sens encore plus fonctionné sans ces passages progressifs “random” et ces quelques flottements en deuxième partie de galette. Le niveau est placé très haut, il va falloir que le groupe épate son auditoire pour la suite. Et puis une sortie le même jour que First Fragment, nous sommes comblés.
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