Zöldïer Noïz / Bestial Nihilism - What Life... What Work ?
Chronique
Zöldïer Noïz / Bestial Nihilism What Life... What Work ? (Split-tape)
Sorti sur le label américain Headsplit Records spécialisé essentiellement dans le format cassette, ce split franco-français réunit les Montpelliérains de Zöldïer Noïz et les Rennais de Bestial Nihilism. Une collaboration de bien courte durée puisque malgré les huit morceaux proposés, la durée totale de la chose n’excède pas le quart d’heure (quinze minutes et quatorze secondes pour être tout à fait exact). En tout cas, même si je ne l’ai pas sous les mains, l’objet semble plutôt soigné avec notamment un artwork simple mais réussi qui a le mérite de planter le décor.
C’est Tankvinss et ses deux acolytes qui ont l’honneur de débuter la rencontre avec trois titres pour seulement deux nouveaux morceaux. En effet, les plus affûtés auront reconnu au tracklisting un certain "Ebola Syndrome" déjà présent sur
Regression Process. Néanmoins, celui-ci a tout de même été réenregistré pour l’occasion histoire d’assurer une meilleure homogénéité à l’ensemble. Quoiqu’il en soit, Zöldïer Noïz n’a pas changé son fusil d’épaule, conservant cette approche qui est la sienne à savoir un Thrash rudimentaire dont le riffing rappelle énormément les débuts de Voivod et où va venir s’ajouter un petit côté Rock’n’Roll absolument pas désagréable, bien au contraire. Pour servir son propos, le groupe semble ainsi user du même type de production. Car si les morceaux de l’album et du split n’ont semblent-ils pas été enregistrés dans le même studio, le résultat est néanmoins (relativement) identique. Avec ce son dépouillé et abrasif, le groupe de Montpellier nourrit le côté foutraque et tout en urgence de ses compositions. Une approche Punk évidente qui sert des morceaux toujours très directes et surtout ô combien efficaces. "What Life... What Work ?" et "Brainocide" ne dérogent donc pas au modèle et s’inscrivent en toute logique dans la continuité des travaux de Tankvinss au timbre de voix toujours aussi bovin et abrasif. Des retrouvailles trop courtes mais plaisantes.
Changement de registre avec les Bretons de Bestial Nihilism qui versent quant à eux du côté d’un Black/Thrash/Crust pour Punk à chien traînant rue de la soif. Sur les cinq titres proposés (dont un figure également sur le premier album du groupe sorti deux ans auparavant), aucun ne dépassent les deux minutes. Une urgence palpable à chaque seconde, de ce riffing Punk des plus primitifs à cette batterie qui n’a de cesse de cavaler (tchouka-tchouka et autres séquences plus ou moins blastées) en passant par les éructations de Rektal (oui, oui, c’est bien le pseudonyme du chanteur). Bref, ça pue la pisse sur les trottoirs rennais, le chien mouillé et la haine du capitaliste, des religieux quels qu’ils soient, des cons, des flics, des politiciens... Et bien que la formule de Bestial Nihilism soit des plus rudimentaires, elle vise ici l’essentiel à savoir l’efficacité. La seule chose qui finalement me chagrine un peu c’est le choix de cette production. Je trouve les guitares trop en retrait par rapport aux autres instruments et surtout le son manque de crasse et de rugosité. Vu le style pratiqué, j’aurais aimé un peu plus de caractère à ce niveau-là. Surtout qu’en matière de Black/Crust, la concurrence est lion de faire semblant (Sacroscum, Iskra, Ancst...).
Du côté de Zöldïer Noïz, on prend les mêmes et on recommence avec toujours autant de succès. Certes, le Thrash des Montpelliérains rappelle peut-être un peu trop Voivod par moment mais le chant atypique de Tankvinss suffit à apporter ce qu’il faut de personnalité à l’ensemble pour que cela ne soit aucunement gênant. De son côté Bestial Nihilism ne fait pas preuve d’une originalité beaucoup plus débordante mais l’efficacité de ses compositions ainsi que leur caractère expéditif rend la chose beaucoup moins importante également. Quoi qu’il en soit, les deux groupes ne sont pas là pour tergiverser et tourner trois heures autour du pot. Torché en seulement quinze minutes, ce split se déguste cul-sec, accompagné d’un grand coup de pied au derche.
| AxGxB 30 Mars 2018 - 620 lectures |
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citer | Cassette également sortie chez MALIGNANT OVERTHROWN records en France |
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13/07/2019 00:54