Satanic Slaughter - Afterlife Kingdom
Chronique
Satanic Slaughter Afterlife Kingdom
Après 12 ans d'existence dans l'indifférence la plus totale, les membres de Satanic Slaughter décident d'abandonner leur true black/thrash et de s'orienter vers un tout autre metal. Seul le guitariste fondateur Ztephan Dark décide te tenir bon. S'en suit alors le départ de tous les autres membres qui iront former avec Sharlee D'Angelo (Arch Enemy) le fameux Witchery. Ztephan recrutera quant à lui une line-up toute fraîche et partira en tournée avec Lord Belial. Cette rencontre confirmera le changement d'horizon de Satanic Slaughter pour leur troisième album
Afterlife Kingdom, vaguant cette fois vers le black/death suédois typique que bon nombre pleure encore.
Même si pour les connaisseurs le Satanic Slaughter jouant du black/thrash de cave n'est plus, les racines subsistent et différencient assez distinctement leur musique de celle d'un Mörk Gryning par exemple. On retrouvera (malheureusement ?) les grosses vagues thrash bien crades des débuts lorgnant parfois vers le brutal black/war (« When Darkness Prevail ») avec par contre cette fois-ci un hurleur fort doué et surtout une production de qualité (mon dieu ce son catastrophique de Dan Swanö sur les deux premiers opus…). Fini l'inaudible Satanic Slaughter et ses titres ne dépassant pas les 3 minutes : le groupe suédois va pouvoir désormais pleinement dévoiler ses capacités, traduites par d'enivrantes mélodies et des compositions suffisamment fouillées. « Intro (The Arrival) - Afterlife Kingdom », titre d'ouverture, place la barre extrêmement élevée du haut de ses 7 minutes (à la manière d'un Decameron ou d'un Vinterland). Arrivé le break (après du black/thrash sans fioritures), on découvre avec stupéfaction le niveau du père Ztephan et ce don des Suédois à trouver ces mélodies fatales !
Dans un style qui n'a pas été jusqu'à épuisement (le genre a presque disparu et n'a pas subi de siphonage) contrairement au death mélodique, on prendra à pleine bouchées les leads démoniaques d'un « Nocturnal Crimson Nightmare » ou d'un « Ad Noctum », ses riffs entêtants (« Divine Repulsion ») et très influencés par Unanimated ou encore ce splendide interlude acoustique (« Autumn »), marque de fabrique du genre. Tous les breaks ont été fignolées et placées pour une efficience maximum, que ce soient les soli très techniques de « Nocturnal Crimson Nightmare » ou d'un « Divine Repulsion » (faisant penser à Lord Belial pour son côté old school) ou bien carrément des claviers et du chant féminin (« Through The Dark Profound »). Réfractaires au black/thrash un peu trop crû et faisant contraste avec le reste (comme en témoigne la reprise « Flag Of Hate » de Kreator), vous devriez légèrement faire la moue. Mais de suite un lead mélodique arrivant, le sourire renaîtra et vous fera certainement aussi acheter leur quatrième album
Banished To The Underworld, encore plus marqué black/death mélodique.
Pas foncièrement original au vu des sorties cultes lui précédant,
Afterlife Kingdom suffira amplement à ravir l'adepte de black/death suédois en manque pour peu qu'il apprécie aussi le black/thrash rentre dedans (à l'opposé du premier cité). Satanic Slaughter réussit enfin à sortir un album de qualité (très bien accueilli par les critiques à l'époque) qui sera suivi dans la foulée d'un opus tout aussi bon pour nos esgourdes.
| Mitch 23 Décembre 2007 - 3080 lectures |
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