Spearhead - Decrowning The Irenarch
Chronique
Spearhead Decrowning The Irenarch
(The Doctrine Of Imperial Fidelity And The Supertemporal Divine Right Of War)
Spearhead, soit fer de lance dans la langue de Shakespeare. Autant dire que ce groupe se la pète pas mal. Et pourquoi pas appeler son album Follow The Leader aussi pendant qu'on y est?! Le truc c'est que si le nom de ce combo peut paraître présomptueux, c'est qu'il a des arguments à faire valoir! Fer de lance peut-être pas car celui-ci ne révolutionne rien réellement mais Spearhead se place au moins parmi les plus intéressants, en nous proposant un produit ma foi fort bien foutu.
Ah oui merde, j'allais oublier les présentations. Spearhead est donc un quartette britannique formé en 2003 et signé sur Invictus Productions pour lequel il sortira un 1er album en 2005, Deathless Steel Command, un album dont je n'ai même pas honte de dire que je n'en ai pas écouté la moindre note. Après une chtite (pour coller à l'actualité cinématographique) démo l'année suivante, les Anglais donnent un petit frère à leur premier rejeton lors des fraîches nuits de décembre 2007. Baptisé Decrowning The Irenarch, cet opus devrait donner à la formation la force de frappe nécessaire à son putsch.
Pochette magnifique, ça commence bien. Thématique guerrière et philosophique, on continue dans les bons points. Maîtrise technique parfaite avec personnalité dans les riffs, c'est sûr, on tient un bon client! Difficile de cataloguer Spearhead dans un quelconque genre, les Britanniques jouant à la fois du death (riffs, batterie), du black (voix, riffs) et du thrash (rythme, solis) mais plutôt un mélange savamment dosé des trois, sans pouvoir être étiqueté war métal car pas assez sauvage. Du métal extrême quoi finalement, pour faire vague, comme en Thailande. Souvent véloce, très agile, le groupe fait la démonstration durant 9 titres (plus 2 instrumentaux samplés, "Prolegomenon" et "Interregnum") qu'il manie les armes de façon extrêmement précise avec une technique top niveau. C'est clair on a affaire à d'excellents musiciens, très carrés. Seule la basse, audible mais aux lignes très conventionelles, fait un peu tâche parmi un batteur surexcité qui ne laisse jamais de répit à ses pauvres fûts, des guitaristes impressionnants que ce soit en rythmique ou en lead et un chanteur formidable. Mais s'il n'y avait que deux choses à retenir, c'est bien ces deux derniers. Barghest, l'orateur (et qui est aussi le bassiste d'où sans doute le manque d'initiative de la quatre-corde), possède une voix black mais pas trop, éraillée et très compréhensible, au flow très accrocheur. Car oui, Decrowning The Irenarch est un album accrocheur, vous le verrez. Invictus, l'homme à la rythm guitar comme ils disent là-haut, nous délivre lui des riffs ingénueux, techniques, virulents, mélodiques et toujours entraînants (celui d'"In the Face Of The Absolute" est un pur bijou!). Et quant au soliste Nephilim c'est évidemment par ses nombreux solis chaotico-mélodico-tatayoyo-technique qu'il se distingue (mon dieu la conclusion de "Thus Always to Tyrants", sacré bouquet final!). Si malgré un jeu tout à fait juste je n'ai pas retenu le batteur Vortigern pour les honneurs, c'est que le bonhomme ne blaste pas assez à mon goût, se contentant souvent de semi-blastouille, même si ça bourre quand même pas mal la plupart du temps!
Et voilà la magnifique transition vers les reproches trouvée, parce qu'il y en a toujours. Cette pénurie de bons gros blasts des familles va de paire avec un manque de brutalité qui je trouve impacte sur l'aura guerrière et tranchante de Spearhead. Decrowning The Irenarch est ainsi un peu trop propre sur lui, pas assez bestial. Un sentiment renforcée par une production limpide, mais justement trop limpide. Les guitares portent trop dans les aigües et le son de batterie clinique manque de naturel. Et pour finir, si la plupart des riffs s'avèrent exemplaires, d'autres bien que toujours accrocheurs se révèlent trop simplistes par rapport à ce que le groupe est capable de faire, les rendant ainsi dispensables.
Ne restez toutefois pas sur ce dernier paragraphe critique, Decrowning The Irenarch est un très bon album que tout bon fan de métal extrême avec un minimum de goût saura apprécier de par son accroche rapide malgré une technicité supérieure à la moyenne, et ce grâce à des riffs percutants, des soli mélodiques très appréciables et des vocals patterns péchus. Spearhead possède également sa propre patte et pourrait être décrit comme une version plus sophistiquée d'Angelcorpse. Seul un quota moyen de sauvagerie m'a un peu laissé sur ma faim mais ceci, on l'expliquera de cette manière: Spearhead n'a malgré son nom pas vocation à pénétrer les rangs ennemis en 1ère ligne tel un vulgaire fantassin déjà condamné. C'est un fin stratège qui, comme les plus grands maîtres de guerre de l'histoire l'ont fait avant lui, prend le temps d'établir un plan ingénueux afin d'assurer sa victoire, qui n'en sera que plus écrasante. Un groupe qui a grave la classe quoi!
| Keyser 18 Mars 2008 - 2712 lectures |
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