Forn Valdyrheim - Reminisce Eternity
Chronique
Forn Valdyrheim Reminisce Eternity (Rééd.)
Voici une réédition qui mérite amplement le détour, ne serait-ce que parce qu’elle permet de rendre justice à un groupe aujoud’hui disparu, et qui aurait mérité une exposition toute autre que ce qu’elle a connu.
FORN VALDYRHEIM était une formation australienne qui n’aura vécu qu’une poignée d’années autour de 5 musiciens qui ont par la suite presque tous poursuivi dans leur nouveau projet MOON. Oui, ou comment passer d’un nom de groupe difficile à mémoriser à un autre nom d’un commun affligeant. FORN VALDYRHEIM a sorti son unique album en 2005. Reminisce Eternity était passé relativement inaperçu, sorti en autoproduction, et c’est finalement un label français qui lui aura permis de retrouver une deuxième jeunesse, et espérons-le le succès qu’il mérite.
Ce label français, c’est tout simplement France d’Oïl, couplé pour l’occasion avec Transcendance. Si je vous rappelle que ces deux maisons sont liées et sont tenues par les têtes de SALE FREUX, HUMUS ou encore J’AI SI FROID, vous devriez commencer à frémir. Oui, c’est bien Dunkel et son entourage qui sont tombés sous le charme des Australiens et se sont décidés à nous en abreuver.
Pourtant, pas de ressemblances frappantes avec les groupes de notre génie français. FORN VALDYRHEIM est d’ailleurs difficile à comparer. Sans être révolutionnaire, il propose une musique personnelle, efficace et intemporelle. C’est peut-être ce dernier point qui l’avait empêché il y a 12 ans d’exploser à la face du monde, nous étions perdus à l’époque entre toutes ces nouvelles tendances lancées par DEATHSPELL OMEGA (Si Monvmentvm Reqvires, Circvmspice sorti en 2004), SHINING (IV - The Eerie Cold sorti en 2005) et XASTHUR (qui enchainait les sorties entre 2002 et 2004). Nous aurions pu tomber sous le charme de ces Australiens, nous avions peut-être trop la tête ailleurs...
Et pourtant découvert en 2017, ce Reminisce Eternity ne souffre pas du temps. Il est bel et bien intemporel et aurait très bien pu sortir il y a 20 ans, ou la semaine dernière. Son black metal est particulièrement agressif de prime abord, avec des rugissements infernaux, une batterie qui fait un travail de frappe agréable, et des riffs qui tournoient longtemps dans l’esprit. Et par-dessus ces ambiances destructrices, le groupe saupoudre des claviers, du piano, de légers chœurs. Mais le résultat n’en est pas pour autant symphonique ! Plutôt atmosphérique, mais atmosphérique classieux. Il y a un petit quelque chose de OBTAINED ENSLAVEMENT... Ce sont à la fois les tripes et le cœur qui se retrouvent sollicités le long des 9 pistes qui cumulent 66 minutes. Et cette durée ne souffre d’aucune longueur. Peut-être parce que l’équilibre est toujours bien respecté, que des pistes instrumentales viennent poser une once de sérénité. Il n’y a guère que la dernière piste sur laquelle on peut trouver le temps long, mais il faut plutô voir cette outro comme un atterrissage en douceur. 13 minutes qui pourront être évitées par ceux qui ne verront pas l’intérêt de revenir doucement dans notre monde.
Petit bémol également concernant la pochette, sans grande personnalité, mais le contenu du livret, lui, remplit bien son rôle et contient les paroles, quelques photos, et précise que cette édition 2017 a été remasterisée. Ne connaissant pas l’original, je ne pourrais dire si la production a beaucoup évoluée, mais je sais que cette nouvelle édition est excellente. Aucune hésitation, achat conseillé ! Certains passages sont d'anthologie, comme la moitié de "Through the Reflection of Time", d'une folie maladive irrésistible.
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